Chapitre 3

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Un autre.

« Sale gamine ! »

Et un autre.

« T'peux m'dire pourquoi j't'ai mise au monde ?! »

Encore un.

« T'mérites pas c'que t'as ! »

Voilà plus d'une heure que la femme frappait sa fille, celle-ci était au sol depuis un moment, entourée d'une flaque de sang, elle était allongée sur le côté, les mains sur son ventre, recroquevillée sur elle-même. Sa mère avait abandonnée les gifles rapidement, lui donnant ensuite un violent coup de genoux dans le ventre et après qu'elle eut cracher du sang, la jeune fille s'était retrouvée dans cette position. La femme continuait alors de lui donner des coups de pieds dans le ventre, la traitant de tous les noms. Et elle était loin d'avoir finie... tandis que la rouquine se remémora avec amertume sa dispute de la veille, refusant de laisser cette femme lui donner des surnoms affectifs, alors qu'elle n'en pensait pas un mot.

Une autre demi-heure passa, la jeune femme se sentie finalement fatiguée et arrêta, se dirigeant vers les escaliers.

« T'éteindras la lumière ! » Fut tout ce qu'elle ajouta de sa voix d'ivrogne, montant les marches et emmenant avec elle sa pestilentielle odeur d'alcool. Une fois que le bruit de la porte se fermant retentit, Lisanna osa enfin bouger. L'adolescente se mit lentement à quatre pattes et cracha une nouvelle dose de sang, se releva difficilement et, après avoir bu un verre d'eau d'une traite pour chasser le goût désagréable du sang, s'être passée de la pommade sur tous les coups, bien que ce n'étaient que des bleus, et avoir entouré son ventre d'un bandage, elle prit 5 cookies dans le bol en verre et monta jusqu'à sa chambre en se tenant le ventre, sachant pertinemment que Lanéa, Quentin et Camélia étaient chez des amies, elle ne mangerait rien d'autre. Loki lui-même devra finir par réclamer en pleurant et, pour le faire taire, sa mère finirait par lui donner son dû.

Elle rentra alors dans sa chambre et se mit à pleurer sur le lit en serrant sa poupée contre elle, s'en servant également pour étouffer ses pleurs, de crainte d'être entendue et de réveiller la bête.

La rouquine resta ainsi plusieurs minutes avant de s'endormir, tandis que dehors, une tempête se levait.

**

Le lendemain, alors que le soleil rayonnait, Lisanna se leva, la boule au ventre,et souffrait encore un peu des douleurs de la veille... juste un peu... la force de l'habitude, sûrement. Devant le miroir de la salle de bain, une fois en sous-vêtements, la jeune fille pouvait voir ses nombreux coups et bleus, des cicatrices parfois même... est-ce que c'était normal ? Se demandait l'adolescente, elle n'en savait rien...

Le petit-déjeuner avait été difficilement avalé, mais il l'avait été. Ce fut donc toujours avec cette même boule au ventre, que la jeune fille partit de chez elle, se remémorant les regards inquiets de ses frères et sœurs, espérant qu'ils n'en feraient pas trop pour la défendre. Lisanna continuait donc d'avancer, jusqu'à entendre des pas précipités. S'arrêtant pour regarder vers la source du bruit, elle vit « la bizarre » qui marchait d'un rapidement vers les buissons... intriguée et prenant son courage à deux mains, Lisanna la suivit pendant quelques secondes avant de se jeter sur elle.

« Mais t'es tarée ! » S'écria « la bizarre ». Elle était sur le dos et lançait un regard noir à celle qui l'avait renversée. Elle réussit à dégager son poing droit sans difficulté et alla le frapper dans le visage de son assaillante, lorsqu'un moteur de voiture se fit soudain entendre. « la bizarre » tourna la tête vers le bruit, resta ainsi quelques secondes et se redressa brusquement, faisant tomber Lisanna à son tour. Elle se précipita sur elle, la coinçant dans ses bras et couru se cacher dans un buisson avec elle. Lisanna commença à se débattre.

« Maisqu'est-ce que tu... » La rouquine n'eut pas le temps de poser sa question que « la bizarre » plaqua une main sur sa bouche, lui ordonnant de se taire.

L'adolescente finit donc par regarder entre les feuilles du buisson, et écarquilla les yeux en voyant sa professeur, Mlle Light sortir de la voiture qui l'avait raccompagné la veille, arrêtée devant le buisson.

On aurait dit que la femme cherchait quelque chose ou, à en juger par le comportement de « la bizarre », quelqu'un. Comment cette fille pouvait-elle bien la tracasser ? Elle qui avait toujours un sourire radieux et qui semblait imperturbable... quelque chose clochait, c'était certain ! Et l'adolescente était persuadée que la fille qui la maintenait prisonnière, y était pour quelque chose.

L'enseignante resta donc quelques instants avant de repartir dans le véhicule. « La bizarre » le suivit du regard avant qu'il ne disparaisse et que Lisanna ne recommence à se débattre. Semblant l'avoir oublié un court instant, la jeune fille la regarda d'un air mauvais.

« Toi, t'as intérêt à te tenir tranquille ! » La menaça-t-elle en attrapant un caillou qui traînait non loin, puis, sans crier gare, elle frappa violemment la rouquine avec, à la tête, l'assommant.

Prendre son envolOù les histoires vivent. Découvrez maintenant