Chapitre 20

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Il n'y avait personne d'autre que le roi, plusieurs gardes et quelques villageois. La pierre et le grand feu, par contre, n'avaient pas bougé.

Que pouvait-il bien se passer ? Voilà ce que se demandait la rouquine, plus perplexe et terrifiée que jamais.

Elle continuait d'avancer, poussée par les lances des gardes, puis, arriva finalement au niveau de Nolina. Celui-ci la prit dans ses bras sans crier gare, toujours avec son sourire malsain aux lèvres.

« Ma chère fille ! » Lâcha-t-il avec une fausse joie.

« Vous n'êtes pas mon père, juste mon oncle... » Répondit-elle froidement, acerbe, bien qu'elle restait terrifiée, mais elle n'en laissait rien paraître. L'autre la lâcha en riant, un rire froid qui glaça le sang de la jeune fille. Celle-ci en profita pour reculer rapidement, affolée.

L'homme lui fit un grand sourire.

« Mais c'est qu'elle essaie de s'affirmer ! Dommage que tu ne commences à évoluer que le jour de ta mort ! » L'adolescente le dévisagea, interrogée. Elle voulut poser une question, mais fut interrompue par les gardes l'ayant escorté, qui l'agrippèrent. La rouquine fut ensuite attachée à un gros rondin, Rézéïs subit le même sort, à ses côtés. L'impératrice commençait d'ailleurs à se réveiller, regardant autour d'elle avec étonnement et anxiété. Son regard finit ensuite par croiser celui de Lisanna.

« Li... Lisanna ? Que se passe-t-il ? Où sommes-nous ? » Demanda-t-elle, perplexe. Ce fut un rire qui lui répondit, tandis que le rondin avançait, s'arrêtant juste devant le grand feu, le roi vint devant elles.

« Vous vous réveillez juste à temps ma chère Rézéïs ! » Se réjouit l'homme.

« Nolina ? Qu'est-ce que ça signifie ? » S'énerva-t-elle, tandis que l'autre se mit à rire.

« C'est simple ma chère... le feu que vous avez devant vous réchauffe la grosse pierre rouge au-dessus. Cette pierre, chauffée ainsi, augmente considérablement notre magie et, pour alimenter le feu qui lui donne cette énergie, nous y jetons des pierres similaires à celle-là, mais en modèle réduit... Ces pierres sont un peu partout dans le monde, à nos pieds, incrustées dans la terre. Nous avons alors découvert qu'elles étaient la source de la magie régissant ce monde. L'endroit où se trouvait jadis votre cher territoire était celui qui avait le plus de pierres, expliquant sa destruction lorsque nous avons récupéré tout le minerai. » Termina le souverain, tranquillement, attendant visiblement une réaction. L'impératrice ne tarda pas à la lui donner.

Figée sur place, les yeux écarquillés, elle ne sut d'abord que dire, puis, rapidement, les larmes se mirent à couler le long de ses joues et elle se mit à traiter le roi de tous les noms, se débattant férocement contre ses liens en pleurant. L'autre éclata de rire.

« Le fait est que nous avons eu une idée... Pourquoi ne pas voir ce que ça faisait si l'on jetait plutôt des fées dans le feu à la place de pierres... Et devinez quoi ! Nous venons d'en trouver deux ! » Les deux fées se figèrent. Il ne pouvait tout de même pas être sérieux ! Si ?...

Elles n'eurent pas le temps de réagir d'avantage, que leur rondin s'élevait dans les airs et s'avançait au-dessus des flammes, juste en-dessous de la pierre.

Le rondin commença alors à descendre, lentement.

C'était terminé, Lisanna en était sûre, elles allaient mourir. Elle avait tant de fois échappée à la mort ces derniers temps ! C'était trop bête de finalement succomber maintenant... mais que pouvait-elle y faire ? Attachées de la sorte, ses ailes étaient écrasées et elle ne pourrait jamais les déplier assez vite pour s'envoler... Et encore fallait-il qu'elle se dégage de ses cordes qui étaient bien serrées ! Sans compter que plus elles approchaient le feu, plus les deux fées se sentaient vidées de leur énergie vitale.

Prendre son envolOù les histoires vivent. Découvrez maintenant