Chapitre 10

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Voilà plusieurs heures que le duo s'était mit en route.

Ils survolaient à présent une grande chaîne de montagnes enneigée, ou aucune forme de vie n'était présente. Le vent y soufflait fort, fouettant violemment le visage de Lisanna. Les écailles d'Aliud le protégeaient du froid mais, n'en ayant pas sur les ailes, celles-ci étaient gelées. Lisanna sentait également un poids lourd sur son dos, ses propres ailes devaient être dans le même état que celles du reptile... elle aurait dû les protéger du froid...

Les deux continuèrent de survoler les étendues immaculées jusqu'à ce que, d'un coup, le dragon se mit à perdre de l'altitude, progressivement, jusqu'à atterrir en catastrophe dans la poudreuse.

Lisanna se redressa avec difficulté, épuisée et frigorifiée. Elle jeta un coup d'œil à l'écailleux à ses côtés, celui-ci semblait tout simplement mort de fatigue, c'était à peine si il pouvait tenir sur ses pattes, ses ailes traînant mollement au sol.

L'adolescente s'empressa de lui venir en aide, s'abaissant légèrement à ses côtés et passant sa patte avant par-dessus son épaule, le traînant ensuite comme elle put vers une grotte -heureusement- non loin d'eux.

Une fois à l'intérieur, elle le lâcha et il s'effondra par terre.

La rouquine, quant à elle, regardait ses longues ailes de papillon bleues ; elles étaient figées dans une grosse couche de glace, immobiles, comme elle le craignait.

La jeune fille soupira avant de se diriger vers la sortie de la grotte, s'arrêtant à son seuil. De là où elle était, elle put apercevoir un sapin presque mort.

Elle accourut vers lui, se mit sur la pointe des pieds et attrapa une branche enneigée entre ses mains, tirant dessus de toutes ses forces jusqu'à ce qu'elle ne cède, faisant tomber l'adolescente sur son postérieur et la gelant d'avantage par la même occasion.

Aussitôt, la jeune fée se releva et retourna à la grotte en se débarrassant du reste de neige sur le bout de bois et, une fois à l'intérieur, le brisa en plusieurs morceaux qu'elle assembla en un tas de brindilles.

Elle se retourna alors vers le dragonné, pleine d'espoir.

« Aliud, tu pourrais... » Commença-t-elle timidement. L'animal releva lentement la tête, la toisant d'un regard plein de lassitude. Il vit alors l'amas de branches.

« Elles sont sèches au moins ? » Demanda-t-il ensuite. L'adolescente se sentie rougir de honte, elle n'avait même pas penser à ça. L'autre leva les yeux au ciel dans un soupir.

« Bon eh bien... essayons tout de même... »

Il cracha une flammèche, étant trop épuisé pour faire plus. Au début, Lisanna était persuadée que ce minuscule bout de braise allait aussitôt s'éteindre, cependant, il resta allumé et il se mit même à se répandre lentement, si bien qu'au bout de quelques secondes, un beau feu de camp illuminait et réchauffait la petite grotte sombre.

Aliud haussa les épaules avant de ramper jusqu'au brasier, et de se poster au plus près de celui-ci, ses pattes avant « trempant » même dedans. Il redressa faiblement ses grandes ailes dont des stalactites pendaient, ces derniers ne tardant pas à se fragiliser à la chaleur du feu.

L'adolescente le regarda du coin de l'œil et lorsque lui fit de même, elle détourna de suite le regard, rouge comme une tomate par la gêne de son acte. L'écailleux soupira à nouveau.

« Est-ce que tous les humains sont comme toi ? » Demanda-t-il en regardant les flammes crépiter.

« Euh... « comme moi » ? C'est-à-dire ?

Prendre son envolOù les histoires vivent. Découvrez maintenant