Chapitre 17

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Le lendemain donc, après que la fête ne se soit achevée et que les deux adolescents ne se soient quittés, Lisanna ayant besoin de réfléchir, alla retrouver le dragonné qui semblait continuer de lui faire la tête, ne lui adressant pas une seule parole jusqu'au matin.

Lorsqu'il le fit finalement, les deux prenaient leur petit-déjeuner.

« Dis-moi... Tu étais proche de cette professeur, n'est-ce pas ? » Cependant, malgré l'inquiétude dans sa voix, son ton était toujours aussi froid qu'auparavant.

« Oui, pourquoi ? » Demanda la rouquine, perturbée par cette soudaine question, et par le ton tranchant de son ami. Lui en voulait-il de l'avoir ainsi ignoré pendant un mois ?

« Tu penses qu'elle pourrait partir à ta recherche ? Qu'elle se doute que tu es là ?

-Eh bien... C'est sûr qu'on doit être inquiet dans mon monde... Et... peut-être qu'elle s'en doute, oui... Mais où veux-tu en venir à la fin ? Crache le morceau ! » Commença à s'énerver la rouquine.

« Eh bien réfléchis ! Le seul passage entre le monde humain et celui-ci, c'est le portail gardé par les dragons Précieux, tu sais, ceux qui nous ont attaqué parce qu'ils ont compris que tu étais celle que les fées de la Dévastation recherchaient ! » S'énerva-t-il à son tour. La jeune fille comprit finalement où le reptile voulait en venir. Elle se leva d'un bon et accouru à la salle du trône, ouvrant les immenses portes à la volée.

Rézéïs,entourée d'une paire de gardes et de conseillers, semblant en pleine réunion, se tourna vers elle et la regarda avec interrogation, les autres hommes et femmes présents dans la pièce l'imitant.

« Lisanna ? Un problème ? » Demanda l'impératrice. L'adolescente se contenta de s'avancer et de leur expliquer sa discussion avec Aliud.

« Il faut agir ! Elle est peut-être déjà prisonnière ou pire ! » Conclut-elle, à bout de souffle, affolée. L'impératrice lui fit un doux signe de la main pour lui dire de se calmer, et regarda ses gardes et conseillers. Séjy, le père de Kalo, qui était également chef de la garde, prit la parole :

« Altesse, vous n'y pensez pas ! Ce serait de la folie !

-Il a raison ! » Renchérit un conseiller. Les hommes et femmes commencèrent à débattre entre eux, la majorité semblait du même avis que les deux premiers.

Pour toute réponse, la femme se leva, ils se turent tous, attendant sa réponse. Elle s'avança cependant sans un mot vers Lisanna, qui était encore au bord de la crise de panique, et posa ses mains sur ses épaules, la regardant droit dans les yeux.

« Je t'accompagnerai. » Déclara-t-elle solennellement. Un silence de plomb tomba alors sur l'assemblée. Puis, ils se mirent à tous exploser en même temps.

« Altesse, c'est de la folie !

-Vous ne pouvez pas faire une chose pareille !

-C'est trop risqué !

-Ce serait du suicide ! » Rézéïs se tourna lentement vers eux et les regarda froidement, les faisant taire immédiatement. Elle qui était habituellement si douce, gentille et joviale, était à présent froide comme la glace.

« La reine Namésia est une femme qui mérite bien des sacrifices, plus que moi. Et je ne peux tout simplement pas rester là, les bras croisés avec sa fille, sans rien faire, alors qu'elle est peut-être actuellement torturée ou en train d'agoniser. Et vous avez raison, confronter notre peuple contre les dragons Précieux et les fées de la Dévastation, qui sont plus nombreuses et plus fortes que nous, serait de la pure folie. Aussi, irai-je seule » L'assemblée était alors à deux doigts d'exploser à nouveau, mais l'impératrice leva sa main, leur interdisant silencieusement de le faire.

Prendre son envolOù les histoires vivent. Découvrez maintenant