CHAPITRE 16

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AÏCHA NDIAYE



Il y a un temps où il faut savoir prendre les bonnes décisions dans sa vie et surtout les prendre seule.



Il y a aussi un temps où il faut savoir assumer ou non ses actes.



Quand on nous demande de supporter dans le mariage pour nos enfants, ce ne sont pas de vains mots.



On ne supporte pas le bonheur. C'est ce qui est difficile qu'on nous demande de supporter.



C'est aujourd'hui que je mesure la portée de ces mots que j'ai entendu de parts et d'autres ces derniers temps.



Mais au-delà même des enfants, seuy sag leuh ci djiguéne. Aucun ménage n'est parfait et aucun homme ne l'est aussi.



Quand j'ai rencontré Abdourahmane, il m'a montré quelque chose qui faisait qu'il était différent des autres : il était très mature pour son âge, il savait ce qu'il voulait et surtout faisait ce qu'il disait.



Aujourd'hui, je sais que je dois retourner dans mon foyer sauver mon ménage, sauver l'amour qu'il y a entre mon mari et moi, car malgré tout ce qui s'est passé, je l'aime toujours et je sais qu'il m'aime aussi. Je dois tout faire pour le reconquérir bien que je sais que ce sera très difficile avec mon comportement.



Tout ceci n'a que trop duré.



Je suis allée en parler à mon père qui ne m'a pas écouté. Il m'en veux toujours et je le comprends. Ma mère elle n'y croyait pas vraiment.



Je me dis aujourd'hui que j'aurai dû partir lorsqu'on est venu me demander de rentrer. Avec le recul, je me dis que je n'aurai même jamais dû partir car ce qui m'a fait quitter ma maison, mon foyer, mon ménage est toujours là. Et je vais retourner l'affronter.



Je n'ai pas appelé Abdou pour qu'il vienne me chercher et il ne sait d'ailleurs pas que je viens. J'ai préféré attendre la nuit pour faire plus discret et je n'amène pas grand-chose, maman me fera parvenir le reste de mes bagages. Maman Coumba dort et Amadou, lui est tout excité à l'idée de rentrer.



Arrivée à la maison, je trouve le quartier calme, comme d'habitude. Je trouve le gardien devant la porte, il m'ouvre le portail pour que je rentre la voiture. Je respire un grand coup et toque à la porte tout en espérant que cette femme soit en train de dormir et que ce soit Abdou qui m'ouvre. Je préfère mille fois supporter son regard que celui de cette chose.



Mais comme je n'ai pas de chance, c'est elle qui vient m'ouvrir.



Dés qu'elle ouvre la porte Amadou se jette sur elle.



-tataaaa Mossaaaanne



-hé mon cœur comment tu vas ? Tu m'as manqué dis donc.



Je la rencontre enfin. Enfin, je vois en chair et en os cette garce briseuse de famille. Elle se tient devant moi là, avec sa mini robe qui lui arrivait à peine aux genoux et ses longues jambes on dirait une girafe. Et depuis quand même Abdourahmane permet à son épouse de porter ce genre de vêtements ? ki diekouna Abdou bou bakh sakh. Et dire qu'à moi, on m'a interdit le pantalon et les tailles bailles avec des coupes sexy et courtes. Je dis interdit parce qu'Abdou me le disait avec tellement d'autorité.



Elle se relève et me dit bonsoir tout en sourire, mais on voyait dans ses yeux, ses gestes qu'elle était surprise de me voir et déçue surtout.



-Bonsoir ! Abdou est là ? Lui dis-je en entrant sans entendre qu'elle m'invite à le faire.



Elle me suit en tenant Amadou par la main.

LES TURPITUDES D'UN MARIAGE POLYGAMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant