CHAPITRE 27

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MOSSANE SARR

Le visage d'Aïcha ne me disait rien de bon…sa voix non plus.

Je me retournais après sa question et vis des taches de sang sur mes pas. Peut être que la surprise altérait mon jugement par rapport à elle.

-j'ai perdu les eaux, je vais dire au gardien de me trouver un taxi.

-woouuuuh! La petite brebis est toute seule, loin de son grand bélier protecteur. Elle est là, devant la grande méchante louve ! Me répond t-elle en riant et en s'approchant de moi.

La voix d'Aïcha avait même mué. Je la connaissais froide et capable de passer par tous les états mais ce que je voyais était tout sauf elle. On aurait dit qu'elle était possédée. Ce n'est pas la même Aïcha qui, ces jours ci, faisait profil bas à la maison.

-Hé bien, le gardien est sorti Mossane. C'est moi qui l'ai envoyé à la station service chercher une bonbonne de gaz pour la cuisinière et je vois que ça tombe bien. Tu tiens coûte que coûte à me faire passer pour une sorcière à ce que je vois. Ne suis-je pas là? N'ai-je pas de voiture peut être? Pourquoi ne me demandes-tu pas de t'amener à l'hôpital? Mais alors dis moi Mossane, pourquoi tu perds du sang comme ça? Hun? Finalement tu dois comprendre que ton batard ne veut pas venir au monde, il ne veut pas de toi comme mère parce que tout simplement la seule qui doit donner des enfants à Abdourahmane c'est moi, me dit-elle de manière détachée.

Elle n'avait pas bougé de là où elle était, à une bonne distance de moi.

Ma contraction passa et je décidais de retourner dans ma chambre pour appeler Abdou, j'y ai laissé mon téléphone.

Il me fallait impérativement regagner ma chambre avant que des idées noires ne germent dans la tête de cette femme, si ce n’était déjà  fait.

Mais c’était une bien mauvaise décision. J'aurai dû prendre les escaliers et sortir car elle réduisait rapidement la distance qui me séparait d’elle et se tint devant moi, me barrant ainsi la route.

Je m’éloignais du mieux que je pouvais des escaliers, de peur qu’elle ne m’y pousse.

-où est ce que tu crois aller comme ça han? Tu vas rester là sale garce et tu vas m'écouter, me crie t-elle en me tenant fermement par le bras.

-Aïcha, je viens de perdre les eaux et je saigne là comme tu le vois. Mon bébé et moi courons un risque. Alors laisse moi je t'en supplie, je vais appeler Abdou.

Et là, elle eut un rire démentiel qui me glaça le sang.

-Abdou! Abdou! Abdou! Tu n'as que ce nom à la bouche. Tu ne vas aller nulle part. Je veux que tu oublies que tu es enceinte et que tu me fasses passer l'envie de gifler qui que ce soit, comme tu me l'avait dit la dernière fois. Au point où j'en suis, je n'ai plus rien à perdre car tu as réussi à me faire perdre toute ma crédibilité aux yeux de mon mari. A cause de toi, je ne vaux plus rien.

Elle me tenait encore plus fort et je ne voulais pas me débattre et risquer de tomber. J'eus de nouveau une contraction qui me fit me courber et elle me poussa violemment au sol. Je tombais sur mes fesses et aussitôt, elle est venu se mettre au dessus de moi, les deux jambes m’encerclent au niveau du ventre.

Alors que j’essayais de me relever, elle agenouilla devant moi et m’emportant, me maintenant ainsi plus fermement au sol.

-où est passée ta langue si bien aiguisée, han ? Mais imagine un peu, si je m'asseyais totalement sur ton ventre cinq petites minutes, qu'est ce qui va se passer? Han? Dis moi, toi ma sage-femme de pacotille !

LES TURPITUDES D'UN MARIAGE POLYGAMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant