LES TURPITUDES D'UN MARIAGE POLYGAME

CHAPITRE 22

MOSSANE SARR

Abdou s'avança vers moi puis tourna sur lui même de gauche à droite puis de droite à gauche comme s'il ne savait pas où il était, comme s'il s'était trompé de pièce.

-oui, j'attendais juste que tu reviennes. Je vais demander au gardien de me trouver un taxi, lui répondis-je en me levant et me dirigeant vers la porte.

Je lui frôle la main en voulant l'éviter au milieu de tous ces bagages. Il me l'attrape .

-Tu veux vraiment me quitter Mossane? C'est décidé?

Je ne réponds pas, j'avais l'impression que mon esprit était ailleurs.

-je pensais qu'on en avait déjà parlé et que la nuit te porterait conseil. Mais je vois que non.

-...

Je n’avais rien à dire. Ma décision était prise.

-stp Mossane réfléchis à ce que tu vas faire. Pense au bébé, pense à moi, pense à nous. Tu ne peux pas tourner le dos à tout ça.

-et qui pense à moi? Abdou stp, tu l'as dit, on en a déjà discuté et...

-ok ok... me dit-il nerveusement.

Je le vois s'assoir sur le rebord du lit. Je descends pour demander au gardien de me trouver un taxi avant de remonter.

Bien que je voulais montrer le contraire, on pouvait nettement sentir que d'une minute à l'autre j'allais éclater en sanglot.

-à voir tout ça, j'ai l'impression que tu pars pour de bon. On dirait que tu n'as rien laissé.

-je ne sais pas Abdou. Je ne sais pas. J'ai besoin de prendre du recul, de peser le pour et le contre et voir si tout ça en vaut la peine. J'ai besoin de calme pour mon bébé avant tout. Je dois penser à ma grossesse. Bien que je ne pense pas que je reviendrai. Sincèrement.

Et là, il s'est levé et s'est de nouveau avancé vers moi et s'est agenouillé devant moi peut être pour être à mon niveau vu que j'étais assise sur la chaise devant la coiffeuse

-et notre amour, tu en fais quoi? Mossane je t'aime. Je t'aime comme il n'est pas permis d'aimer quelqu'un. Je t'aime au delà de tout ce que tu ne pourras jamais imaginer. Je n'imagine pas faire ma vie sans toi. Je ne supporterai pas que tu me quittes. Stp, J'ai besoin de toi.

Je me levais et allais de l'autre côté car je n'étais pas sûre de résister.

-il ne s'agit pas d'amour mais de conduite Abdou. L'amour il est là où il a toujours été. Mais quand il n'y a pas de confiance dans une relation, l'amour que l'on ressent ne peut rien sauver. Abdou tu m'as humilié devant ta femme et sa mère. Tu as préféré croire à ce qu'elles racontaient sans même m'accorder le bénéfice du doute. Mais je ne reviendrai pas sur cette histoire, je laisse tout entre les mains de Dieu, IL éclaira tout au moment voulu. Ce qui me fait le plus mal c'est que je sois enceinte, de mon premier enfant, de notre premier enfant et que tu me tournes le dos sans te soucier de nous. J'avais besoin de toi, de ta présence, de ton affection. Et au lieu de cela je me suis retrouvée face à un homme sans coeur. J'avais même l'impression que tu avais oublié mon état. Je ne te savais pas aussi méchant. Je ne savais pas que tu avais le coeur aussi dur. Tu ne t'es pas soucier si j'étais en train de faire mes visites ou non, tu ne m'as jamais demandé si je n'avais pas de problèmes avec la grossesse. Quand tu n'étais pas là, tu ne t'ai jamais demandé comment je passais mes nuits. Il y a eu des moments que j'avais envie de partager avec toi, des choses dont je ne voulais parler qu'avec toi, que je ne voulais partager qu'avec toi. Le soir de notre mariage, tu avais promis de me traiter comme tu aimerais que l'on traite tes sœurs si jamais on se retrouvait confronter à des problèmes. Et à ma grande surprise, au premier, tu me montres que je ne peux pas compter sur toi. Je comprends que tu étais dans une position assez inconfortable ce jour là, mais tu es intelligent et tu sais distinguer le vrai du faux. Je peux tout endurer, tout supporter si tu es avec moi, que tu ne doutes pas de moi. Tu ne sais pas ce que tout ce temps là a fait en moi. Je n’imaginais pas ma première grossesse comme ça. Je n’imaginais tout simplement pas notre vie comme ça.