CHAPITRE 30

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ABDOURAHMANE SALL



Discuter avec ma mère ne m'a pas été d'une si grande aide en fin de compte parce que non seulement elle s'est plus indignée du comportement de la maman de Aïcha que de ce que cette dernière a fait à Mossane.



Pire, je me suis retrouvé avec des réprimandes à en plus finir.



FLASHBACK



-Abdourahmne ce que tu me racontes est très très grave. Je n'arrive pas à croire qu'Aminata Gueye soit descendue si bas. Mais ça j'en fais mon affaire. Il ne s'agit ni de sa fille ni de ta deuxième mais de toi. Ce que je n'arrive toujours pas à croire c'est ce que tu me racontes sur Aïcha. Mais à voir plus clair, je comprends maintenant les réactions de Mossane après son accouchement. On a pas su comprendre ses angoisses et moi qui croyait que mérétam bi modone yeg ci bopam bi (qu'elle était en train de faire une dépression post partum précoce). Je ne veux donner aucune raison à Aïcha pour tout ce qu'elle a fait et elle me déçoit énormément, mais je pense qu'il y a quelque chose qui cloche. Elle ne peut pas changer du jour au lendemain comme ça parce que la Aïcha que tu me décris là n'est pas la même que j'ai connue. J'ai bien vu qu'elle était devenue amère et bavarde depuis que tu as épousé Mossane mais de là à s'attaquer à une femme qui est sur le point d'accoucher. Non il y'a problème. Il faut que tu sois ferme avec elle, car tu as trop laissé faire Aïcha. C'est parce que tu n'as pas réagis la première fois avec l'histoire avec sa maman qu'elle en a fait plus et ce "plus" là est impardonnable. Je n'essaie pas d'influer sur tes décisions mais c'est très grave ce qu'elle a fait, je ne sais pas si tu le réalises. Je n'ose pas imaginer ce qui se serait passé si elle s'était pas arrêter. Mossane a eu tord de t'avoir caché la vérité et elle n'aurait jamais dû aller s'attaquer à Aïcha. Maintenant, je pense qu'elle en a trop subi. Rassure la, montre lui qu'elle peut compter sur toi, que tu vas la protéger. Abdourahmane tu ne t'y es pas bien pris avec tes deux femmes.



-Yaye, Mossane ne me respecte pas. Elle ne respecte rien. Quand je lui dis quelque chose, c'est comme si elle ne l'entendait pas. Elle n'en fait qu'à sa tête. J'ai levé la main sur elle et le pire est que je ne le regrette pas. Ce qui me fait peur car je ne suis pas comme ça. Elle me pousse à des extrémités que j'ai dû mal à repousser.



-ngani lane? Abdourahmane tu as frappé ta femme?



Je baissais la tête.



-ta femme vient d'accoucher après être passé par des épreuves très difficiles qu'elle a endurées toute seule sans ton soutien. Et la seule chose que tu aies trouvé à faire, c'est de frapper cette pauvre fille. Yaw yama béteu Abdourahmane Sall (tu me déçois..)



-yaye, Mossane ne me resp...



-hé dimbali ma lala wakh. Lahilaaaa. May wakh ngay wout prétexte ak raison boko wara doré. So démé ba manato deloko ay waydiouram (tais toi donc. Et tu te trouves une excuse pour l'avoir frappé. Si tu ne peux plus, laisse la retourner chez ses parents). Mossane réagit comme ça parce que c'est la seule manière qu'elle a de te faire réagir. Elle a besoin de ton soutien, sais-tu seulement ce qu'elle a eu à ressentir en ce moment là? May wakh nganane dangay dooré nak. Bama dégeutiko rek (je ne veux plus entendre que tu as levé la main sur elle).




FIN DU FLASHBACK.



Au final, je suis reparti de là plus confus qu'en venant.



Le lendemain, mon frère m'a appelé pour me dire qu'il l'amenait chez Mossane puis chez Aïcha à sa demande. Je l'ai prié de ne pas l'amener chez cette dernière. Elle serait capable de faire croire à Aïcha que c'est moi qui suis responsable de tout.

LES TURPITUDES D'UN MARIAGE POLYGAMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant