Chapitre 1 ⚜ Smokescreen

1.1K 142 194
                                    


NOA-LYS

Pourquoi fallait-il que le métro soit toujours aussi bondé ? Les écouteurs dans les oreilles, la voix de James Hetfield me détendait alors que je parvenais à me trouver une place assise dans un DLR, ce qui me fit pousser un soupir de soulagement. Rares étaient les fois où cela arrivait et c'était plutôt agréable après une longue journée de cours. Même si je ne rentrais pas encore chez moi... Je devais encore garder les enfants de Mme Brown, cette fois-ci jusqu'au lendemain matin et je ne pouvais pas refuser, le babysitting ne ferait que du bien à mon porte-monnaie d'étudiante. Entre le loyer, manger à ma faim et financer ce que les bourses ne couvraient pas, autant dire que l'argent manquait très vite dans une ville comme Londres où les prix flambaient...

« La ville la plus chère d'Europe, dit-on ? Je confirme. »

J'attendis quelques stations avant de descendre et de me retrouver dans les rues de Notting Hill. Je marchai  une bonne vingtaine de minutes pour me retrouver dans un voisinage de personnes chics et snobs. En arrivant sur le perron des Brown, je n'eus pas le temps de toquer à la porte que cette dernière s'ouvrit à la volée et la quadragénaire vint me serrer dans ses bras.


— Merci mille fois, ma chère ! Tu me sauves la vie, une fois de plus !


Elle déposa un baiser sur ma joue y laissant la trace de son rouge à lèvres bordeaux. Je grimaçai légèrement et frottai ma joue alors qu'elle s'amusait de ma réaction. Riche, un peu trop commère et étroite d'esprit, mais pas méchante et plutôt affectueuse quand elle vous aimait ; elle restait une personne appréciable.


— Je pars dans une heure. J'ai déjà préparé le dîner donc tu n'auras plus qu'à réchauffer la nourriture lorsque les enfants rentreront, ajouta la blonde.


Les enfants... Alexander avait tout juste treize ans et se montrait lunatique. Quant à Grace, presque trois ans, était un véritable petit ange qui à cet instant se trouvait chez sa tante. Je ne pouvais pas me plaindre, j'aurais pu tomber sur bien pire ! Perdue dans mes pensées, mon regard avait navigué sur la maison à gauche, d'où sortait un jeune homme de mon âge, une clope en main, plutôt grand et des cheveux bruns mi- longs.


— Je sais qu'il est plutôt mignon mais ne t'attarde pas sur lui, m'avertit ma cliente.


Je tournai immédiatement la tête vers elle, les joues cramoisies, alors qu'elle venait tout juste de me surprendre à rêvasser sur un inconnu. C'était la première fois que je le voyais en des mois. Était-ce un ermite ou plutôt du genre à ne jamais être chez lui ?


— Je le connais depuis qu'il est enfant et il a mal tourné. Je plains ses parents ; toujours à se droguer, voler des trucs et à se faire arrêter. Un bon à rien !


Drogué, kleptomane et un casier judiciaire ? Dans ma tête le portrait du parfait bad boy se dessinait. Non merci. Enfin, ça ne m'étonnait pas qu'un gosse de bourges tombe bas. Ce n'est pas un secret, le monde des riches n'est qu'une mise en scène derrière laquelle se cachent de graves problèmes. Je secouai la tête et suivis Frances à l'intérieur, refermant la porte derrière moi.


THOMAS

J'étais en manque. Encore. Je devais partir de là. Mon corps était en ébullition et mon cœur battait à un rythme anormalement élevé. Je terminai mon verre de whisky cul sec, me levai de ma chaise en m'excusant auprès de mon groupe d'amis et je me faufilai à travers la foule avant de rejoindre le balcon. L'air frais me faisait du bien. Je respirai profondément et fouillai dans mes poches, à la recherche de ma pipe à crack.

Crack Effect | ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant