Introduction: Océan

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  Elle effleurait le sable chaud de ses pieds fins. Elle se stoppa, regardant avec attention les vagues qui lui léchaient les pieds successivement. Elle observait ce bleu, ce bleu froid et dur qui lui rappelle ses yeux en amandes. Puis cette amertume profonde qui lui semblait semblable à son cœur. Elle posa sa serviette sur une dune non peuplée de touristes. Sûrement Parce que, comme elle, elle n'avait aucun intérêt. Elle ouvrit son sac, prit de ses doux petits doigts des écouteurs avant de le refermer. Elle les brancha délicatement sur la prise Jack de son téléphone. Elle lança la première playlist sans Vraiment regarder. Au moment où retenti la musique dans ses oreilles tout son esprit se mis a pleuré. À l'extérieur elle semblait impassible. Sans broncher, elle tuait une fois de plus son bonheur. Ses cheveux bruns dans la bise glaciale matinale, elle pensait à l'horrible personne qu'elle était devenue peu à peu. Cet être presque sans vie, attendant sagement de laisser s'envoler son esprit pour de bon. Perdue dans le cauchemar de sa vie, elle sursauta au contact d'une main sur son épaule. Sans enlever ses écouteurs, Elle découvrit le visage de son père. Il lui signalait de leurs venue sur la plage : Sa belle-mère, sa sœur et lui. Elle lut sur ses lèvres chaque mot sans se décrocher de sa douce torture. Elle avait pris cette habitude après de nombreux reproches comme quoi on ne pouvait jamais lui parlé à cause de ça satané musique ! Ceux qu'ils ignorent, c'est que la musique la gardé en vie jusqu'ici. Après une courte réflexion elle se leva sans modifier son facial. Elle prit soigneusement son sac et sa serviette qu'elle ne prit même pas le temps de plier.

" -Tu pars déjà ? On vient juste d'arriver !" Dit sa belle-mère étonnée.

"-Oui." Répondit-elle sans encombre.

Avant de partir elle jeta un bref coup d'œil à l'eau claire. Laura, sa sœur, danser dans l'eau avec toute la grâce du monde sous les yeux attendris de ses parents.

 pdv Mia


Je lui en veux. Elle a tous ce que je n'ai pas. La grâce, la beauté, l'harmonie et surtout le bonheur. Enfin bref... Je suppose que je ne devrais pas. Tout ce mélange sans cesse dans ma tête. Un brouillage aussi opaque que le nuit. Plus que une semaine... Une semaine avant la routine simple et dur de notre vie.

Je suis retournée dans notre petite villa de vacances. Je la déteste. Elle représente bien Saint-Tropez. Du bling-bling, tout pour montrer qu'on a du fric. Je déteste cette vie. Et plus que tout. Je me déteste. 

J'en ai marre de ces montagnes russes  de bonheur et de désespoir. Quand je suis tout en haut, je peux voir la ville éclairée par toutes ces lueurs d'espoir mêlé à une poignée de doux rires. Et puis, quand tout vas pour le mieux, la chute m'aspire. Je retombe dans une chute raide, empalant toujours un peu plus ce qui me reste.  Remontée la pente devient de plus en plus difficile...  Je ne sais pas si quelqu'un peut me comprendre... Cette fois est surement la dernière. Je me demande quel bruit fera ma dernière chute.


Une fois à l'intérieur de la maisonnette je me dirigeais vers la salle de bain, pris une des trois trousses qui y reposé et en sorti une lame de rasoir. Je la reposais sur le meuble, fermais la porte à clé et m'assis sur le rebord de la baignoire. Je fis tourner la lame entre mes doigts observant la douce ondulation de la lumière. Je la pris de la main gauche et serrais le poing droit puis pressa la lame du côté coupant sur la chair. J'exerçai une forte pression pour que celle-ci s'enfonce. J'écris ces trois lettres : CRY En grande majuscule elles figuraient dans ma peau dégorgeant de plus en plus de sang. Je me déshabillais sans y prêter attention. Avec la main gravée j'ouvris le robinet de la baignoire laissant quelques gouttes tombées en son fond. L'eau commença à remplir la baignoire, je vis le liquide rouge se mêler à l'eau avant de s'enfuir par l'unique sortie. Je fermais le trou et je m'allongeais entièrement dedans. L'eau atteint bientôt mes bras, je serrais quelques peu les dents de douleur. Je laissais l'eau m'immerger, même au-dessus de ma tête. La respiration coupée, totalement enveloppé j'essayais de ressentir une essence différente de celle du quotidien. Mais rien. Du moins pas grand-chose, je sortis enfin la tête de l'eau je fermais la valve d'où sortait l'eau et me dépêcha de plonger la tête à nouveau.

Yeux disentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant