COMME UN ENFANT

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HarveyRichmond se tient debout, face à une horde de journalistes, de fande la première heure avec leur téléphone portable à la main. Unepetite bedaine dissimulée derrière sa marinière, toutefois, il abien maigri depuis ses derrières entrevus en publique. À ses trenteans, Harvey avait l'air d'un petit rondouillard à la panse juvénile,comme ceux des écoles, timides et aux caractères simplets.Aujourd'hui, il a trente-sept ans, plus fin que durant son passé.Les épaules carrées, quelques pattes d'oie naissant au coin de sesyeux, et quelques cernes... tout cela lui donnait l'air d'être unhomme bourru au caractère bien trempé, bien qu'il soit tout autre,empathique, amical, jovial... un homme facile à vivre, qui transpireune joie insoutenable, bien que parfois il lui arrive d'êtreenfantin.

Sauterà cloche pied sur des dalles au sol tout en évitant les rainures,ou sur les bandes blanches, sur les passages cloutés. Ce n'étaitpas désagréable de le voir se comporter ainsi, bien au contraire !On se sentait rassuré quant à sa carrure.

DevantHarvey, se tient un stand avec nombreux ouvrages implantés selon lestechniques de merchandising, avec des affichespromotionnelles placardées et suspendues tout autour de l'auteur.

Harveyprend un verre de vin blanc, le but tout en s'appuyant de son dos aumur. Voir la foule devant lui le mettait mal à l'aise. Il déglutitet repose son verre.

Unejeune femme prit la parole, faisant un mouvement de caméra à l'aidede son téléphone portable, filmant tous les livres de l'auteuret sa nouveauté qui se présentent en plus nombreux exemplaires, lacaméra vint ensuite filmer un Harvey Richmond souriant :

Bonjour Harvey Richmond, ou devrais-je dire Charlie...

Bonjour. Harvey me suffit, ne vous embêtez pas.

Bienvenue au salon du livre où tout est permis. Merci d'être avec nous. Tu n'es plus à présenter mais nous allons te poser quelques petites questions sur cette dernière parution, ma foi, incongrue... cela nous a tous surpris de te voir revenir dans le monde de la littérature... Harvey sourit. Pourquoi tout ce temps sans aucunes nouvelles ?

Pourquoi tout ce temps sans nouvelles ? Eh bien, j'étais tout simplement en train d'écrire cette nouvelle. Tout le monde comprend et rient au jeu de mots. J'ai eu du mal à me remettre dans le bain de l'écriture après plus de six mois de voyages promotionnels. J'ai perdu mes petits rituels et il était dur de les retrouver...

Et pourquoi avoir écrit sous le nom de Charlie ?

C'est un petit secret que seuls les lecteurs de ce livre comprendront.

Quelle a été votre inspiration pour ce livre et est-il possible d'en avoir un petit résumé ?

Je vais faire mieux, vous raconter une anecdote qui fera office de résumé... Il se resservit une gorgée de vin et reprit : Mon inspiration pour ce récit a été mon fils de cinq ans. Un soir, alors que je me forçais à écrire tout en sachant bien souffrir du syndrome de la page blanche, il est arrivé tout fier de lui.

«Papa ? Si ton travail c'est d'écrire des histoires, alors moi aussije veux être fabricant d'histoires ! » J'ai souris, puis il arajouté : « J'ai une histoire à te raconter, tu veux bienl'écouter ? » j'ai acquiescé. Il s'est assis et il a commencé :

JamesAllard faisait de la guitare dans le garage de son ami Peter « lefripon ». Peter était un grand farceur ! Et c'est aussi le batteurdu groupe. Il y avait aussi Arnand, Nick et Ollie. Que des garçonspour du rock d'hommes dans un garage de banlieue. Arnand s'occupaitde la basse — Je crois que c'est bien cela la guitare à quatrecordes —, Nick faisait aussi de la guitare et Ollie chantait.

RÊVES ET CAUCHEMARSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant