Chapitre quatre

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-Je vous repose la question. Comment les journalistes ont fait pour avoir vent de cette histoire, qui était censée être confidentielle?

Personne n'ouvrit la bouche, se contentant de fixer la table d'acier ou le vide.

Amir s'énerva.

-Omar, Rafiq? Vous n'avez pas une idée de la façon dont l'affaire s'est ébruitée ? demanda-t-il en regardant tour à tour son conseiller financier et son premier ministre.
Un rictus sévère étirait ses lèvres.

Amir se mit à faire les cent pas dans la salle de réunion, puis, dans un brusque accès de colère, il se retourna et abattit violemment son poing contre la longue table d'acier.

-Je vous ai posé une question, hurla-t-il.

Il les fusilla du regard.
Bon sang! Il n'avait que des incompétents à son service !

Quand il avait vu Tayla s'effondrer, une vive émotion s'était emparé de lui.
Il ne savait pas ce que c'était et n'avait franchement pas le temps et le cran pour y penser maintenant. Il fallait s'occuper de démasquer le traître qui l'avait trahi et aussi de renvoyer le journaliste qui avait brusqué Tayla aux États-Unis.

Trois personnes étaient au courant de l'existence de ses enfants: son premier ministre et meilleur ami Rafiq, son cousin Abdoul, ainsi que son conseiller financier, Omar.
Il n'avait engagé ce dernier que quelques mois plus tôt, après que Mohammed, son ami et conseiller, se soit marié.
Voilà pourquoi il le soupçonnait.
Omar était jeune et n'avait pas totalement gagné sa confiance.

Amir enfouit ses mains dans ses poches. Cette situation allait empirer s'il ne faisait pas quelque chose.
Sans oublier qu'il devrait retourner aux États-Unis pour s'enquérir des nouvelles de l'enquête.

Il jura abondamment.
Il allait étrangler ces hommes qui le regardaient sans piper un mot comme s'ils étaient muets. Et il allait étrangler les américains qui étaient responsables de l'enquête s'ils n'avaient pas arrêté le coupable.

-Votre Altesse, cela ne sert à rien de vous mettre dans cet état, observa Rafik. L'affaire était confidentielle mais elle s'est ébruitée...

Amir le coupa:

-Je connais l'histoire. Pas besoin de me la raconter. Il y a un traître parmi nous et il doit être démasqué. Et soyez sûrs qu'il le sera.

Rafiq lui lança un regard noir. Visiblement, il n'aimait pas le ton qu'il avait employé.

Il regarda tour à tour les treize personnes qui le fixaient.

-Vous pouvez disposer, déclara-t-il, les dents serrées. Rafiq j'ai besoin du contrat de mariage, j'espère donc qu'il est prêt.

Il n'attendit ni sa réponse ni que la salle soit vide pour sortir.
Sans perdre de temps, il se dirigea vers les quartiers de Tayla.
La jeune femme avait repris connaissance mais il ne l'avait pas encore vue.

Seigneur, comme il avait eu peur!
Il tenait à Tayla, c'était sûr.
Il ne pouvait nier cette évidence.

Rapidement, il longea les couloirs du palais et tomba nez à nez avec Briannah qui sortait de la suite de Tayla.

-Comment va-t-elle ? demanda-t-il.

Il eut un regard noir de sa part et soupira silencieusement.
C'était accablant !
On dirait que tout le monde s'était ligué contre lui aujourd'hui. D'abord Tayla l'avait rendu fou de désir dans l'avion, ensuite sa mère avait certifié qu'il était hors de question que Tayla et lui fassent chambre à part- n'était-ce l'intervention de Briannah il aurait dû se plier à cette décision, et enfin personne n'avait pu lui dire qui était le traître.
Et voilà que Briannah le toisait de toute sa hauteur. Elle allait lui passer un savon, c'était sûr.

Scandale au RoyaumeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant