3. Le contrat

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- Mais lâchez-moi ! Vous êtes folles ?

Je me débats comme je peux et parviens à éviter de justesse un jet de laque pour cheveux.

Trois femmes de chambre s'affairent dans la pièce pour tenter de me préparer. En soi, c'est pas ça qui me dérange le plus, mais juste : Pourquoi ? D'où y a besoin de me préparer ? C'est quoi l'embrouille ? Parce que là y a clairement baleine sous gravier mon pote.

Dans un coin de la pièce, la plus petite des 3 s'empresse d'étaler différents choix de tenues sur le lit à gauche de l'armoire. Concrètement y en a beaucoup trop. Vraiment beaucoup, beaucoup, beaucoup trop.

Et le costard rose fushia et ultra moche.

Bon. J'aimerais savoir ce qui passe par la tête des gens ces jours-ci pour qu'ils se mettent tous en tête de m'habiller ? Parce que putain, à quel moment je ressemble à un nouveau-né ou à un caniche bordel de dieu ? J'ai pas besoin de coup de brosse, de laque, ou même de petit noeud rose dans les cheveux !

Non, j'ai déjà tout ça à la maison.

Si vous avez besoin d'amour, allez plutôt vous acheter une poupée grandeur nature. Qu'est-ce que vous venez me faire chier sérieux ?

- S'il vous plaît, restez tranquille monsieur, supplie l'une des bonnes, accrochée à ma taille comme une moule à son rocher.

J'me sens ultra important d'un coup, mais ce que je sens surtout c'est mon jean en train de me tomber de plus en plus sur les genoux. Je le rattrape in extremis. 

J'avais peut-être un peu oublié que se changer ça implique aussi de se foutre à poil. Le manque d'habitude surement.

Je parviens à me dépatouiller de sorte à échapper à l'emprise des 2 premières femmes de chambre, et esquive la troisième qui s'approche dangereusement pour prendre mon tour de taille. J'ai presque envie de rire. Va donc demander mon tour de taille à ta pote, ça fait un quart d'heure qu'elle s'y accroche comme une forcené, alors j'peux te dire qu'elle le connaît.

En ouvrant la porte, je manque de vigilance et le bruit du tissu qui se déchire me fait frissonné. Certainement parce qu'on vient de m'arracher ma chemise.

Oui, sans doute.

C'est donc, tétons à l'air que je me retrouve en face à face avec un des gorilles de ce matin. Non mais achevez-moi par pitié, c'est un sketch !

Dieu...  Si tu tentes de me punir ou bien de me faire passer un message pas très subtil, du genre : "crois-moi tu vas grave prendre cher", je me passerai de ton message, merci.

Je souffle, désespéré. La vie ne m'aime pas, c'est définitif. Parce que j'aimerais penser que je peux m'en sortir, mais ce ne sont pas mes 5 ans de claquettes espagnoles qui vont me sortir de là.

- Je peux vous aider ? Me demande le gorille, alors que je planifié déjà mes funérailles.

Euuh... C'est une blague, c'est ça ?

J'veux dire, j'ouvre la porte à moitié à poil devant toi, avec en arrière plan des femmes de chambres furieuses et essoufflées, qui manipulent de la laque et un mètre ruban... EVIDEMMENT que tu peux m'aider ! Je dirais même mieux : Aide moi par pitié, j'ai BESOIN d'aide ! Je t'en supplie grand homme des cavernes, si tu as vraiment un coeur qui bat derrière ce pectoral saillant, viens à mon secours.

- Bien sûr, la sortie la plus proche c'est par où s'il vous plaît ?

Formule de politesse oblige, je lui offre mon plus beau sourire.

Comme un homme •Vkook•Où les histoires vivent. Découvrez maintenant