Lorsque je me réveille, personne n'occupe l'autre côté du lit. Me trouvant seule dans cette pièce accueillante, je décide de rester encore peu dans la chaleur des draps. Hier soir, nous avons passé encore plus d'une heure à discuter légèrement. Sans risquer des sujets trop complexes. Ainsi, en m'endormant, mon mal de dos avait disparu laissant place à une simple gêne dans mes mouvements.
Lorsque j'entends un bruit sur la porte, je souris automatiquement.
— Tu peux rentrer, Lexie, annoncé-je en devinant de qui il s'agit.
La petite blonde se fraie un passage jusqu'au matelas où je m'assois, prête à l'accueillir. Nous ne nous sommes pas vues la veille puisque je suis rentrée trop tard.
— Xa! s'exclame-t-elle en sautant dans mes bras.
Je la réceptionne, un gros sourire me barrant le visage. Elle est vêtue de son joli pyjama nounours. Ses cheveux semblent avoir encore poussés. Par contre, son visage enfantin reste le même.
— Salut, souris-je.
— J'ai plein de trucs à te raconter! Tu viens?
Elle m'attrape la main en m'incitant à la suivre au rez-de-chaussée. Ainsi, elle me précède gaiement jusque dans la cuisine où Eliott prépare son café. Lorsqu'il m'aperçoit, il me sourit légèrement tandis que je m'installe face à sa nièce.
Véritable moulin à parole.
C'est fou tout ce qu'il peut se passer en l'espace d'une semaine dans la vie d'une petite fille de cinq ans.
Son oncle nous rejoint en me tendant une tasse fumante. Je le remercie dans un murmure tout en restant concentrée sur le discours de l'enfant. Elle respire tant la vie que je lui emprunte un peu de cette énergie.
— Oui, Xie, tu me l'as déjà dit, s'amuse Eliott, enserrant son mug de ses deux mains.
— Oh, zut.
Je me mets à rire face à cette bouille innocente. Cette ambiance conviviale est tout ce que je demande, en réalité. Chacun possède parfaitement sa place, personne n'est mis de côté. Tout le monde s'écoute, se montre présent pour les autres. Aucune animosité ne se trouve dans cette maison et dans cette famille.
Au bout d'une dizaine de minutes, Eliott part se changer et Lexie se dirige vers les toilettes. Je me retrouve donc seule dans cette cuisine. Lorsque j'entends quelqu'un toquer à la porte. Instinctivement, je me lève pour aller voir de qui il s'agit. A cet instant, le menuisier accourt à mes côtés afin de me devancer.
— Tu attends quelqu'un? m'enquiers-je.
— Non, jamais, affirme-t-il, inquiet.
Il regarde par l'œilleton puis recule de trois pas.
— Oh, murmuré-je en devinant aisément qui se cache derrière la paroi.
Mon petit ami soupire nerveusement, enfonçant ses mains dans son jean. Quant à moi, je suis encore en pyjama.
Esteban réitère son geste, faisant sursauter son jumeau.
— N'ouvre pas, si tu n'en as pas envie, déclaré-je sérieusement.
— Laisse moi rentrer, prévient l'intrus, contrant mes dires.
L'oncle se frotte la nuque en dansant d'un pied sur l'autre avant de l'autoriser à nous rejoindre. Dès que la porte est déverrouillée, la copie conforme d'Eliott entre, l'air irrité. Pourtant, dès qu'il m'aperçoit, il me sourit grandement. Comme s'il était content de me voir.
— Salut!
— Bonjour, marmonné-je.
Je croise les bras sur ma poitrine en signe de refus de communication. Il m'observe intensément, réfléchissant probablement sur la manière d'agir. Finalement :
VOUS LISEZ
Miroir
RomansAuxanne Lawson, jeune avocate new-yorkaise de 25 ans se retrouve injustement forcée à partir en vacances par son patron. Ne voulant pas envenimer la situation déjà complexe, elle accepte de se reclure deux semaines à Livingston, dans la maison d'une...