Chapitre 1« Les présentations... »

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Je croyais que j'étais morte, et peut-être déjà au Paradis. Mais je réalisai que ce n'étais pas le cas lorsque j'entendis une voix familière qui ne cessait de répéter mon nom :

- Khadija, Khadija, ça va ?

J'ouvris alors les yeux et je vis Mamy, ma meilleure amie, dans une chambre d'hôpital. J'étais allongée sur ce lit à la fois douillet et petit. Je me tournai vers Mamy puis lui demanda doucement :

-Khadija : Que s'est-il passé ? Qu'est-ce que je fais à l'hôpital ?

Mamy me prit la main puis me répondit :

-Mamy : Tu t'es évanouie dès que tu as appris la nouvelle. Tu ne te rappelles pas ?

Oh que si, tout me revenait maintenant. Tout cela était de sa faute. Comment avait-il pu me faire un coup pareil? Après tout ce que nous avions vécu ensemble. Pourquoi ?

Vous vous demandez sûrement ce qui m'était arrivée ou encore ce qu'il m'avait fait au point que je tombe dans les vapes ? Eh bien, c'est une très longue histoire et il faudrait que je commence par le commencement. Comme vous l'avez déjà compris, je m'appelle Khadija ; Khadija FALL. Je suis née le 14 mai 1988 à Dakar. Pour éviter que certains fassent le calcul, je préfère donner mon âge spontanément : je viens d'avoir trente piges. Mon père qui voulait que je sois une femme exemplaire, m'avait donné le nom de la première épouse du prophète Mohamed (PSL) : Khadija qui était un modèle de femme vertueuse et une excellente épouse. C'était à peu près pareil pour mes frères. J'en avais deux : Mohamed, (comme le prophète) était l'ainé, il était né en 1980 et vit depuis l'obtention de son baccalauréat, au Canada. Il était sorti longtemps avec une Anglaise qu'il aimait et avait voulu épouser mais papa était le genre de père qui détestait les mariages mixtes. Il finit donc par s'y résigner et épouser Coura, une Sénégalaise originaire de la belle ville de Saint-Louis. Ils eurent deux enfants ensemble. Ils viennent au Sénégal presque tous les deux ans.

Ensuite, il y a Abdallah (le père du prophète Mohamed (PSL)), quant à lui est né en 1983. Abdallah, lui détestait l'étranger, il avait préféré rester à Dakar et y faire toutes ses études supérieures. Et oui, comme vous pouvez le constater, j'étais la seule fille et croyez-moi ce n'était pas de tout repos. Durant mon adolescence, je dépendais de mes grands frères. Mon père m'interdisait de sortir sans eux. C'était tellement gênant. Ils étaient super jaloux, surtout Abdallah. C'est le genre de beau gosse, qui passait sa vie à draguer. Ce qui expliquait sa jalousie excessive. Il avait peur qu'on fasse à sa sœur ce qu'il faisait aux sœurs d'autrui. Il était comme quelqu'un qui cherchait à capter un bon réseau, et qui, pour cela, devait essayer tous les opérateurs. Il ne tombait que sur des femmes qui en était raide dingue et lui offraient des cadeaux aux prix onéreux. Il y en avait une qui croyait qu'elle avait déjà la bague aux doigts, elle nous couvrait constamment de cadeaux ma mère et moi ; Nous téléphonait très souvent en pensant que c'est cela qui garantissait sa place au sein de la famille. Or, seul Abdallah en avait le pouvoir...

Ma mère quant à elle, était notre complice ; Quand on a un père sévère, avoir une mère compréhensive aide à équilibrer les choses. Je pense qu'elle doit son ouverture d'esprit à ses origines Bissau Guinéennes de par son père. C'est sa mère qui était Sénégalaise. Le fait qu'elle ne soit pas Sénégalaise à 100% avait été la principale raison pour laquelle la famille de mon père, exclusivement ma grand-mère paternelle ne l'aimait pas au début. C'était la guerre entre les sœurs de mon papa, ma grand-mère et ma maman : maman Myriam. En brave et courageuse femme, ma mère continuait d'être une brave épouse sans broncher. Ce n'est que vingt ans après que les choses se sont calmées. Je n'ai jamais compris pourquoi certaines belles-mères aimaient s'initier dans la vie de leur fils. De plus, je suis presque sûre que si mon père s'était marié avec une Sénégalaise, leur ménage n'aurait certainement pas duré, tellement qu'il est compliqué...

Comme tous les jeunes de mon âge, j'adore croquer la vie à pleine dent. Après avoir enchainé des tonnes de stages, je fus recrutée par une banque mais en tant que Community Manager (animateur de réseaux sociaux). En effet, cela consiste à gérer tous les réseaux sociaux de l'entreprise (Facebook, Twitter, LinkedIn, Instagram...). Ça a l'air facile, mais ça ne l'était pas du tout. J'ai 30 ans et je suis célibataire sans enfant. Tout comme Abdallah, j'ai fait toutes mes études supérieures à Dakar. Je ne voyais plus trop l'intérêt de voyager de nos jours avec les systèmes de double diplomation. Mon école était en partenariat avec une université Américaine, du coup mon diplôme était un diplôme Américain. Je n'ai pas eu à faire payer des millions à mon père pour m'envoyer aux USA. J'avais tout obtenu sans bouger. N'était-ce pas mieux ?

Assez parlé de moi. Je vais présenter Mamy. Mamy c'est ma meilleure amie ; C'était une fille qui méritait d'avoir un trophée pour le simple fait de supporter ma présence : je suis chiante, folle, têtue et bornée lol. C'est reparti, je parle encore de moi. Décidément, c'est vraiment plus fort que moi. Mamy et moi nous connaissons depuis qu'on était en âge de mettre des couches. Nos maisons étaient collées. On avait grandi ensemble et fréquenté les mêmes écoles de la maternelle au lycée. Mais contrairement à moi, elle avait fait médecine à la Fac. J'admirais son intelligence. Qui a dit qu'on ne pouvait réussir à l'Université Cheikh Anta Diop ? En tout cas, elle n'avait jamais redoublée. A la fin de ses études, elle était en internat pendant une ou deux années. Maintenant qu'elle avait choisi de se spécialiser en gynécologie, un de ses professeurs, qui avait un Cabinet réputé pour ses excellents soins, avaient décidé de lui offrir la chance d'y travailler, et cela se passait plutôt bien. Beaucoup de personnes avaient essayé de réduire à néant toutes nos années d'amitié mais cela n'avait fait que la rendre plus forte. Certaines personnes ne supportent pas de voir des personnes bien, en amour comme en amitié, raison pour laquelle, elles feront tout pour trouver le moyen de détruire ces relations.

Bref, Mamy sortait avec Talla, un gars très effacé du quartier. Il était spécial, pour ne pas dire ringard. Ce n'est surtout pas le genre de mec avec qui je sortirai. Il portait des lunettes qui ressemblaient à des loupes et avait un style vestimentaire assez complexe. Mais c'est comme cela que Mamy l'aimait et elle assumait parfaitement son choix. Sa philosophie était que les hommes bizarres étaient plus fidèles en amour que les beaux gosses. Est-ce vrai ? Je l'ignore. En tout cas, jusqu'à l'heure actuelle, tout se passait très bien entre eux.

Quant à moi, j'ai fêté mes trente piges il y avait seulement de cela une semaine et cette âge me terrifiait. Trente ans, vous vous rendez compte et même pas de relation solide. En l'espace de deux ans, je ne saurai dire combien d'ex j'ai eu. Non pas que je ne sois pas sérieuse, non loin de là. Le problème vient plutôt d'eux (j'y reviendrai au cas par cas). Mon problème, c'est que je faisais partie de ces nombreuses femmes qui ont un rêve: celui de me marier à tout prix....

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Mon rêve à tout prixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant