Chapitre 7 : « Anniversaire et quiproquos... »

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Ma relation avec Papy était devenue officielle. Nous n'étions pas seulement en couple, nous étions également, les meilleurs amis du monde. Il avait réussi à combler le vide que Mamy avait créé dans ma vie. Papy me gâtait, me respectait et me comblait.

Notre relation n'était pas parfaite car il y avait parfois des prises de tête, des crises de jalousie. Mais le plus important c'est que nous avions tous les deux, un esprit de dépassement.

Cependant, j'avais peur. Peur qu'un beau jour notre relation change et se transforme en épave. Les débuts de relation sont toujours excellents. L'homme est toujours très à fond. Ce sont des compliments tous les jours, des regards attentionnés et amoureux, des SMS toute la journée, des « je t'aime » trois à quatre fois par jour, des cadeaux, des sorties ponctuelles, des « tu me manques » incessants, des surprises, des appels tard le soir...

Et une fois que la relation commence à perdurer, les choses changent totalement. Il ne fait même plus attention à nous ; la fréquence des compliments diminue, pour dire qu'il n'en fait presque plus. Il peut rester toute une journée sans téléphoner ni prendre de tes nouvelles. Les « je t'aime et tu me manques » disparaissent et le doute s'installe dans nos têtes. On commence à se demander si notre partenaire nous aime toujours ou s'il y a une autre personne dans sa vie. Il creuse un fossé entre vous sans même s'en rendre compte. C'est une situation assez délicate car, on peine à trouver les mots justes pour le leur expliquer. J'adore les hommes mais je ne comprends pas leur manque de constance en matière de relation. Le début de la relation est la plupart du temps, la meilleure partie. C'est la raison pour laquelle, certaines personnes n'ont aucune envie que les mois passent. Elles aimeraient avoir le pouvoir de figer le temps. Je suis persuadée que je ne suis pas la seule à avoir fait ce constat. Je ne les juge pas. Je ne fais que relater des faits qui sont là.

C'était juste une petite parenthèse...

C'était enfin vendredi. Un long weekend m'attendait. Papy et moi avions un programme ce soir. Il voulait également que l'on se voie samedi soir, mais j'étais fatiguée. Un peu de repos s'imposait après une semaine très chargée. Nous avions organisé un événement pour un de nos plus gros clients. Il y avait des directs à faire sur Facebook pratiquement tous les jours, sans parler de l'évènement entier à couvrir. D'habitude j'étais aidée par Aminata, une cousine et une collègue. Sa mère est la petite sœur de mon papa. Le Directeur cherchait une personne habilitée à pouvoir épauler son Assistante. J'avais déposé son CV et sa candidature avait été retenue. Mais la vie d'Aminata n'était pas de tout repos. Sa mère qui était secrétaire dans un cabinet médical, dut subitement arrêter à cause de problèmes de santé. Son père, qui n'arrivait pas à joindre les deux bouts, était parti un beau jour en Espagne dans l'optique d'offrir une vie meilleure à sa famille. A cette époque, Aminata avait à peine cinq ans. Au début, il téléphonait souvent et envoyait un peu d'argent à sa famille. Un beau jour, plus de nouvelles ; Il devint injoignable. Cela faisait plus de vingt ans maintenant. Ma tante avait fait le tour des marabouts et des radios, mais cela n'avait rien donné. Personne ne savait ce qu'il était devenu. Elle ignorait s'il était vivant ou mort. Elle ne s'était jamais remariée dans l'espoir qu'il reviendrait un jour. Ils avaient cinq enfants. Seuls les deux plus âgés avaient connu leurs pères. Ces derniers faisaient de petits boulots de gauche à droite mais cela ne servirait pratiquement qu'à payer le loyer. Aminata avait toujours tout fait pour sortir sa mère de cette galère. Vous vous demandez sûrement comment ? En sortant avec des hommes qui l'entretenait. Cela lui permettait de faire le marché et de donner de l'argent de poche à sa maman. J'étais la seule à le savoir. Elle faisait croire à sa maman qu'elle faisait un stage dans une société de la place, et, était obligée de se réveiller très tôt le matin pour passer la journée chez une de ses amies. Et ce, jusqu'à l'obtention d'un emploi décent au sein de notre compagnie. La rémunération n'était pas si importante, mais au moins, cela lui permettait d'arrondir dignement ses fins du mois. Elle avait récemment rencontré un homme marié qui avait comme intention réelle de la prendre comme deuxième épouse. Il était convenu qu'ils ne feraient pas de fête. Il enverrait juste l'argent de la dot. Son fameux futur mari pouvait être son père. Il avait l'âge de ma mère et était plein aux as. Aminata m'avait montré la photo de la villa où elle irait s'installer avec sa mère et ses frères. Elle était splendide et super grande. On pourrait même s'y perdre. Elle avait pris quelques jours pour préparer sa petite cérémonie, raison de plus pour laquelle nous étions beaucoup plus chargés au bureau. Nous étions déjà en sous-effectif et son absence nous l'avait encore plus fait ressentir. C'était une travailleuse dans l'âme...

Mon rêve à tout prixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant