Chapitre 17 : « Le malaise... »

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Je n'avais pas arrêté de téléphoner à Papy. C'était seulement au bout de quatre heures de temps qu'il avait daigné me rappeler. J'étais à fleur de peau. Il expliqua qu'il avait un problème de chargeur et que son téléphone était éteint. Je me mis à l'engueuler car, avant que son téléphone ne soit éteint, j'avais également essayé de le joindre et ça sonnait dans le vide. J'étais fatiguée. Fatiguée de me disputer avec Papy. J'avais juste besoin de réconfort. Etait-ce trop demandé ?

La date de mon mariage approchait à petits pas. J'avais donc entamé quelques courses. Aissatou, Karina et Aminata avaient été d'un grand support. J'avais pu dénicher une styliste hors pair grâce à un groupe sur Facebook. J'avais décidé de m'habiller en saumon. Je sais que beaucoup trouveront cela bizarre mais la raison était assez simple. Presque toutes les personnes qui se marient sont soient en argenté blanc ou argenté doré. Je veux changer un peu.

Aminata m'avait acheté plein de choses. Depuis qu'elle était mariée à son vieux millionnaire, elle était pleine aux as. Ce dernier lui donnait énormément d'argent. Il lui avait même acheté une voiture. Ma tante et les frères d'Aminata étaient logés, nourris et blanchis. Le mari d'Aminata, « Tonton main droite » comme nous l'avions surnommé, de par le fait qu'il donnait de l'argent sans compter, m'avait remis une enveloppe d'un million de francs CFA. Vous ne rêvez pas. C'est bien cela. Depuis que je suis Khadija FALL, je n'ai jamais touché autant d'argent. Cette somme me fit oublier tous mes problèmes. Surtout qu'Aminata avait bien précisé que ce n'était que sa participation pour mes courses. Je priai Aminata de ne rien dire à mes parents, encore moins à sa mère. Je n'avais nullement envie de partager cette somme. Je pourrai enfin me faire plaisir, en profiter pour surtout, refaire ma garde-robe. Avec mon salaire de misère, je ne pouvais même pas m'acheter une paire de chaussures. Mon salaire ne me servait qu'à assurer mon transport aller-retour et ma bouffe. Il y a des jours où j'ai juste envie de lâcher ce boulot, mais je me dis que c'est toujours mieux que de rester à la maison et dépendre de mes parents...

C'est tellement excitant de faire ses courses pour le mariage. Je courais dans tous les sens. J'avais pu trouver un magnifique tissu saumon, une très belle paire de chaussures assortie avec de très beaux et classes accessoires. Mon seul soucis, c'était que j'ignorais encore ce que j'allais faire comme coiffure. Il fallait que je prenne le temps d'y réfléchir. J'entendais Papy de moins en moins. Il se disait très pris par les courses du mariage. Il avait dû débloquer beaucoup d'argent. Il ne m'avait rien dit mais c'était une supposition. Ma mère, quant à elle, depuis que son cousin avait prédit soi-disant que Papy se marierait mais pas avec moi, ne se cassait plus la tête. À chaque fois que la mère de Papy était censée la rappeler et qu'elle ne le faisait pas, elle me disait automatiquement :

-MAMAN : Ta future belle-mère ne m'a pas rappelé. Ton oncle avait raison...

Quand elle agissait ainsi, je me contentais juste de hocher la tête. Cela m'agaçait tellement. Ma mère croyait tout ce que son cousin lui disait. Elle prenait comme prétexte le fait que toutes les choses qu'il lui avait prédites, s'étaient produites. Ce n'était pas Dieu quand même. Moi je ne croyais pas à tout cela. Je n'étais jamais allée voir une voyante. Non ! Cela ne m'avait jamais effleuré l'esprit. Ramatoulaye avait essayé de me joindre deux ou trois fois, mais je n'avais pas décroché. Je ne voulais pas qu'elle en rajoute. Je me demande ce qu'elle voulait dire d'autre. Je m'étais tout simplement contentée de lui envoyer des SMS en lui disant que j'étais un peu prise mais que je lui ferai signe dès que je serai opérationnelle. Je le disais juste pour la forme. J'avais ma dose de négativité.

Je me marie dans deux jours, je ne veux penser qu'à cela...

Mamy avait enfin décidé de se reprendre en main. Le weekend en amoureux qu'elle avait passé avec Talla lui avait permis de se rendre compte que son mari l'aimait toujours autant, contrairement à ce qu'elle croyait. Elle s'était résolue à ne plus calculer sa belle-mère, encore moins prêter attention à ses remarques frustrantes. Ce qui avait le plus d'importance à ses yeux, c'était l'amour qu'éprouvait son mari à son égard. Elle avait pensé que Talla s'était rangé du côté de sa mère. Il avait fallu qu'ils en parlent pour qu'ils se rendent compte qu'ils avaient tous les deux imaginé n'importe quoi. A qui la faute ? Au manque de communication. Nous avons trop tendance à interpréter nous-mêmes des situations or, il se trouve que ça ne se passe jamais comme nous l'avions imaginé. La communication est très importante, quel que soit le type de relation. Elle permet d'éviter les malentendus.

Mon rêve à tout prixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant