Chapitre 5 : « Trahisons... »

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Je ne rêvais pas. Les propos de Chérif étaient bel et bien réels.

Il avait trompé sa copine avec moi, sans même que je ne le sache. Une fois de plus, on s'était moqué de moi. Qu'avais-je fait pour mériter cela ?

Chérif, ce gars que je connaissais depuis très longtemps, avait osé tous nous trahir. Et oui, j'ai bien dit tous, car, même Talla et Mamy ignoraient totalement l'existence de cette fille. Il me dégoutait.

Talla était tellement énervé contre lui, qu'il n'avait pu s'empêcher d'aller lui dire ses quatre vérités. Depuis lors, leur relation était devenue tendue. Même si Chérif avait mal agit, cette situation me gênait. Il faisait partie des meilleurs amis de Talla. Mais ce que ce dernier avait du mal à digérer, c'était le fait qu'il ne lui ai jamais parlé de sa copine avec qui il sortait depuis déjà trois ans. Chérif était rentré sans qu'ils ne se voient à nouveau. Il m'avait envoyé un sms à son arrivée, afin de me dire qu'il souhaiterait que l'on reste de bons amis. J'avais opté pour le silence. Il se prenait pour quoi ? Il fait ses bêtises et veut revenir comme une fleur en offrant son amitié.

Un mois s'était écoulé depuis ma rupture avec Chérif. J'avais décidé de prendre du recul par rapport aux relations. J'étais la première à juger certaines femmes qui changeaient constamment de petits amis. Pour celles qui vivent la même chose que moi, c'est à juste titre.

Quand quelqu'un en qui vous aviez tant confiance et que vous connaissez depuis longtemps, vous brise le cœur c'est pire que lorsque cela vient d'un inconnu. J'avais besoin de parler d'en parler avec ma mère ; J'allai donc dans la chambre de ma mère, qui écoutait tranquillement « Camilo Domingos », un artiste de Principe et Sao Tomé qu'elle adorait et qui avait perdu la vie en 2005. Je racontais à ma mère, les larmes aux yeux ce que Chérif m'avait fait. Elle n'en revenait pas. Tout comme moi, je la sentais inquiète. Elle me proposa d'aller voir son cousin voyant qui était venu de Guinée Bissau, histoire de vérifier si je n'avais pas « un mari de nuit ».

Ma mère commença à expliquer que lorsqu'elle était plus jeune, elle enchainait les déceptions. Sa mère l'avait donc emmené voir un marabout. Celui-là, déclara qu'elle avait un mari de nuit et qu'il fallut la soigner. Nous firent interrompus par une de ses cousines de maman qui était de passage. La discussion fut donc remise à plus tard. Mais moi, j'étais persuadée que cela n'avait rien à voir. J'étais juste tombée sur des hommes peu sérieux. Je retournai dans ma chambre, m'allonger et surfer sur internet. Je ne me connectais pas très souvent sur Facebook, du coup, je mis trente minutes à accepter ou refuser des demandes d'ajout. Pendant que je défilai tranquillement sur le fil d'actualité, je reçus un message de Chérif, comme s'il m'épiait afin de voir si j'étais en ligne ou pas :

-Dija, comment vas-tu ? Ça fait un moment, en tout cas j'espère que tout va pour le mieux pour toi.

Je ne pouvais pas ignorer ses messages continuellement. Je répondis vite fait en essayant de couper court à la discussion. Mais à chaque fois, il rebondissait et me posait à nouveau une question, du style : « Lou bess » (quoi de neuf). Je lui dis qu'il n'y avait rien de neuf puis lui renvoya sa question. Il répondit la même chose que moi et commença à se plaindre de la France. Je le freinai en lui disant que je devais aider ma mère à faire certaines tâches. A quoi cela rimait-il ? Je voulais qu'il me laisse tranquille. Cependant, je ne voulais pas qu'il sache que je lui en voulais toujours. Ce ne serait que lui accorder de l'importance, or il ne le mérite pas. Mamy me téléphona pour m'annoncer qu'elle avait décidé de dire à Talla qu'il pouvait envoyer sa délégation. Elle avait bien réfléchi, il était temps. J'étais tellement heureuse. Au moins, je pourrai me concentrer sur autre chose que de ruminer ma rupture avec Chérif.

Mon rêve à tout prixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant