Chapitre 12 : « La chance ne sourit pas à tout le monde... »

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Il était trois heures du matin et je ne dormais toujours pas. Je repensais à ma discussion avec Papy. J'étais persuadée que le fait de lui parler m'aurait fait du bien. C'était le contraire qui s'était produit. Notre discussion m'avait encore plus tourmentée. Il n'avait répondu à aucune de mes interrogations. Il avait plus créé de doutes. Il m'avait fait comprendre qu'il avait commis une erreur et qu'il en était désolé ; qu'il m'aimait et voulait faire de moi sa femme. Touty n'était rien à ses yeux.

Je lui avais dit que je voulais savoir pourquoi est-ce qu'il avait ressenti le besoin de me tromper. Il s'était énervé. Il m'avait alors dit qu'il ne sortait pas avec elle, mais qu'ils se connaissaient depuis longtemps. Il expliqua ce qu'Aissatou m'avait déjà dit. Cela ne m'intéressait guère. Il avait d'abord dit qu'il avait commis une erreur et là, il disait qu'il ne m'avait pas trompée. C'était contradictoire. Je lui avais demandé quelle était l'erreur qu'il avait commise, mais « Monsieur » me répondit que ce n'était pas important. La seule chose que j'avais retenue, était le fait qu'il ne voulait pas que notre relation s'arrête là. Je ne le voulais pas non plus, mais je ne pouvais continuer ainsi. Des mois s'étaient écoulés. Papy et moi étions passés du mode « en froid » au mode « recoller les morceaux ». Je ne recevais plus d'appel de Touty et de ses acolytes. Je n'avais pas encore totalement pardonné à Papy, mais il essayait de se racheter. Il m'invitait continuellement. Qu'était devenue Touty ? Papy l'avait-il éjecté pour sauver notre relation ? Ça en avait tout l'air.

À chaque fois que je voyais Papy, il me demandait quand est ce que nous allions redevenir le couple que nous étions. Je n'avais pas encore de réponse à cette question. Il me fallait du temps pour digérer tout ça. Combien ? Je l'ignorais encore. Et puis, vous savez mieux que moi qu'une fois la confiance rompue, il est très difficile de la retrouver. Il faut du temps, des preuves et beaucoup d'effort...

Et cela ne pouvait se faire en deux jours.

J'étais triste. Abdallah avait déjà emménageait à son appartement. Je me retrouvais seule avec mes parents. Mes frères avaient leurs vies. Et moi ? Avais-je la mienne ? NON. Je recherche mari et boulot stable désespérément.

Khalima était presque à terme. Nous avions fait plus ample connaissance et faut dire que je l'aime bien. Vous devez tous vous demander qui était-elle ? Je pense être désormais en mesure de répondre à cette question. Khalima est une fille de bonne famille. Issue d'une famille très modeste, sa mère est vendeuse de poisson et son père est chauffeur. C'est la cadette d'une famille de huit enfants. Elle n'a pas fait d'étude, mais présente très bien. Afin d'arrondir ses fins du mois, elle travaille comme promotrice pour une société commercialisant du tabac. Lorsqu'ils organisaient des soirées, elle y était l'hôtesse et était obligée de rester jusqu'à l'aube. Ce n'était pas de tout repos. Sa grossesse avait beaucoup blessé ses parents. Vous savez pourquoi ? Parce qu'ils triment tous les jours afin d'apporter de quoi faire bouillir la marmite. Ils avaient donné une très bonne éducation à leurs enfants et inculquaient de très bonnes valeurs. Mais encore, Khalima était la plus sage de toutes les filles et n'avait jamais montré un quelconque intérêt pour les hommes. Le pire lorsque l'on tombe enceinte, c'est que tout le monde va s'imaginer que ce n'était pas la première que l'on a des rapports sexuels or cela peut ne pas être le cas. C'est vrai que la finalité est la même : la grossesse, mais il y a divers cas de figure. J'en passe. Le point positif dans cette histoire était le fait que mon frère allait bientôt en faire son épouse. Vu les conditions difficiles de chez elle, ma mère avait suggéré à Abdallah que Khalima vienne à la maison et qu'elle occupe son ancienne chambre. Elle arriva le soir. La taille de son ventre me donnait la chair de poule. C'était la première fois que je vois une femme enceinte aussi avancée, en live and direct. Khalima n'avait pas l'air très en forme. Son visage était plein de cernes. Elle avait également des masques de grossesse et les pieds enflés. Une femme enceinte a un pied sur terre et un pied à l'au-delà. Que le Tout Puissant protège Khalima. Maman et moi avions très bien rangé la chambre pour l'y accueillir. Abdallah avait acheté un berceau. J'étais super excitée à l'idée de savoir que mon neveu ou ma nièce allait très prochainement venir au monde et rester un peu avec nous dans un premier temps. Abdallah avait demandé à Khalima de déposer sa démission. Il ne voulait plus que sa femme travaille dans le milieu dans lequel elle était. Ils trouveraient après une solution ensemble quant à l'orientation de sa carrière professionnelle. Khalima m'avait révélée que mon frère était très jaloux. Qui l'aurait cru ? Il ne laissait jamais échapper cette facette de sa personnalité ; Seules ses copines pouvaient le savoir. Je trouvais ça plutôt mignon. La jalousie peut parfois être une preuve d'amour, lorsqu'elle n'est pas excessive bien sûr. Je n'avais pas osé lui demander si mon frère était amoureux d'elle. C'était un peu trop déplacé, je le sais. Comprenez-moi. J'ignore si mon frère l'aimait ou non. Mais je mourrais d'envie de le savoir. Nous admirions tous le nouvel Abdallah. C'est grave comme une expérience de la vie peut changer quelqu'un aussi rapidement. Abdallah ne sortait plus. C'était boulot et dodo. Une de ses ex m'avait appelé en pleurs pour me dire que ce dernier ne répondait plus à ses appels et qu'il lui avait demandé de ne plus venir chez nous. Pourvu que tout cela dure...

Mon rêve à tout prixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant