Chapitre 13 : « La seconde chance... »

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J'étais censée être aux anges car j'étais devenue tata d'un magnifique petit garçon, mais quelque chose m'empêchait de l'être à 100%: le lourd fardeau que portait ma meilleure amie. Mamy n'était pas très forte psychologiquement. J'avais peur pour elle. Elle n'était pas habituée à ce type de souffrance. Elle maigrissait de jour en jour. Elle avait essayé de chercher du réconfort auprès de sa maman, mais cette dernière l'avait à peine écoutée. Tata Soukey était occupée à faire le tour des marabouts avec comme objectif de détruire le deuxième ménage de son mari. Elle n'avait même pas remarqué l'état actuel de sa fille. Quel genre de mère était-ce ?

Depuis le jour où j'avais quitté chez Mamy, je lui téléphonais chaque jour pour prendre la température de son foyer. Les choses ne s'amélioraient pas. J'étais même allée jusqu'à lui demander de venir passer quelques jours chez moi. Cela lui permettrait de souffler un peu. J'avais mal, mal de me sentir impuissante face à ce qu'elle vivait. Dire que je lui en avais voulu de m'avoir laissé tomber. Je l'avais jugé sans pour autant connaitre ses raisons. Je voulais parler avec Talla, mais je ne voulais pas réveiller son orgueil. Je voulais faire la morale à Tata Soukey, mais je ne voulais pas qu'elle fasse un scandale. Que pouvais-je faire d'autre alors ?

J'avais décidé de donner une deuxième avec Papy. Il me manquait énormément. Nos fous rires, nos SMS à longueur de journée. Il était prêt à faire beaucoup plus d'efforts afin que notre relation soit comme avant. Il savait qu'il avait trahi ma confiance et que je ne serai peut-être plus aussi indulgente qu'avant. Il n'avait pas tort. Je l'avais à l'œil ; Au moindre faux pas, j'y mettrai définitivement un terme. Abdallah et Khalima avaient fait leur mariage religieux. Elle était officiellement Mme FALL. Elle n'avait pas encore rejoint le domicile conjugal. Elle resterait encore quelque temps avant d'y aller. Sa mère venait tous les deux jours, histoire de se relayer avec la mienne.

Il y avait un cousin à Papy qui organisait une soirée dans une boite de nuit très populaire. Il m'avait donc proposé de venir me chercher afin que nous nous y rendions ensemble. Je galérais à chaque fois que je devais sortir. Je tirais une chaise et me mettait devant mon armoire à faire le tour des compartiments. Après plusieurs essayages, je trouvai enfin la tenue idéale. La tenue parfaite pour bien mettre en valeur mes belles rondeurs. Contrairement à beaucoup de femmes qui avaient le complexe de leur corps, moi je m'aimais. Je me disais tout simplement que c'était une grâce. Certaines personnes te diront que tes rondeurs sont exagérées, qu'il faut faire un régime, du sport, mais moi je dis que le plus important c'est de se sentir bien dans sa peau. Cela faisait un moment que je n'avais pas eu de nouvelles de mon frère ainé, Mohamed. Il arrivait des périodes où nous nous parlions tous les jours, il en arrivait également où on ne s'envoyait que des messages vite fait. Je décidai donc de l'appeler. Je ne sais pas si je vous l'ai déjà dit ou non, mais Mohamed et moi sommes très proches. C'est lui qui me donnait habituellement des conseils. Je voulais son avis sur ce qui s'était passé avec Papy. Dès qu'il décrocha, je pris directement de ses nouvelles. Il m'expliqua qu'il courait dans tous les sens dernièrement, mais qu'il allait bien. Comme cela avait été le cas avec Mamy, je lui fis une rapide mise à jour de ce qui s'était passé durant ces quelques mois. J'abordai alors le sujet Papy. Mohamed me demanda de faire gaffe. Tout comme moi, il n'avait pas aimé le fait qu'il m'ait d'abord menti, lorsque je fis la découverte de l'existence de Touty. Il le taxa même de mythomane, et me demanda de faire gaffe. La seule chose qui importait à mon frère, était mon bonheur. Le simple fait de savoir que dernièrement, j'avais vécu des déceptions lui faisait mal. Le pire dans toute cette histoire, c'est que j'avais peur de perdre Papy. Il m'avait trahi c'est vrai, mais j'étais bien avec lui quoique l'on dise et surtout, j'en étais amoureuse. Ce n'était pas de la rigolade. Le fait d'avoir mis pause sur notre relation, m'avait permis de me rendre compte de mes sentiments pour lui. J'espérais du fond du cœur qu'il ne me briserait plus le cœur. J'avais l'intime conviction qu'il m'aimait également. Je ne voulais surtout pas que ce l'on avait soit détruit. La maman de Papy m'avait appelé pour notifier son inquiétude. Elle me dit que cela faisait un moment qu'elle ne m'avait pas vu et me demanda si tout allait bien avec son fils. C'est vrai que depuis ma rupture temporaire, je n'avais pas mis les pieds chez eux. Je voulais marquer le coup. Je rassurai la maman de Papy en prenant mon neveu comme prétexte. Je lui dis que ma belle-sœur était à la maison pour quelque temps et que je l'aidais avec le bébé. Je ne voulais surtout pas qu'elle soit au courant de l'histoire. Elle risquerait d'en vouloir à son fils. Je me devais de taire son écart. On ne sait jamais de quoi demain sera fait.

Mon rêve à tout prixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant