Chapitre 6

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Finalement, j'ai opté pour la troisième solution : éviter le sujet. Après tout, je suis prise pour ce boulot de danseuse, mais uniquement en théorie pour le moment. Il vaut mieux attendre de voir ce que ce cours de danse va donner avant de révolutionner ma vie entière. Et je ne pense pas non plus que mentir soit une solution à long terme. Bon, je sais, le fait de ne rien avoir dit à Thibaud jusqu'à présent relève tout de même du mensonge par omission... mais je me dis que ces prochaines 24 heures vont peut-être me donner le courage dont j'ai besoin pour tout lui raconter.

En attendant, je me prépare pour le cours. Camille est déjà partie pour assurer le service au bar, et avec un peu d'avance pour ne pas énerver Karl. Je n'arrive toujours pas à croire qu'elle soit d'accord pour compenser mon absence cet après-midi ! Comme quoi après toutes ces années, ma meilleure amie est toujours pleine de surprises...

Je déambule dans l'appartement, dans mon peignoir, cherchant la tenue parfaite. Quelque chose qui ne fasse pas « bimbo » si possible, mais pas bonne sœur non plus... ce serait la honte à côté des autres filles. Je me demande à quoi elles ressemblent, et si elles sont vraiment plus avancées en ce qui concerne la technique que moi. Y'a pas à dire, ça me stresse ! Les heures continuent de passer de manière incontrôlable, et je n'ai toujours rien mis de concret. Quand soudain, je suis interrompue dans mes essayages par le buzz de l'interphone.

- Oui ?

- Hillary, c'est Gabriel.

Je reste scotchée sur place. Gabriel... En bas de l'immeuble. Et moi, en peignoir et l'appartement sens dessus dessous. Quelle horreur.

- Je suis venu te chercher avant le cours, tu es prête ?

- Euh.... Non, pas tout à fait...

- OK pas de soucis, il nous reste encore un peu de temps. Je peux monter ?

- Monter ? Euh... oui, monter, d'accord.

Je parviens à appuyer sur le bouton d'ouverture de la porte mais je suis comme paralysée. Mon cœur commence à battre la chamade, et je suis toujours en peignoir, sans maquillage, impuissante face à la situation. J'entends ses pas dans les escaliers, la tête dans l'entrebâillement de la porte. C'est là que je l'aperçois. Il est encore plus élégant qu'hier. Il porte un pantalon camel avec des mocassins, une chemise blanche et une veste grise. Il a toujours cette petite barbe de 3 jours et ses cheveux se placent parfaitement dans un coiffé-décoiffé complètement maîtrisé. En le voyant, je me sens tout de suite encore plus mal. Je l'accueille tout de même sur le pas de la porte et il m'offre un grand sourire.

- Bonjour Hillary.

- Bonjour, je... euh... je ne vous attendais pas si tôt.

- C'est ce que j'avais cru comprendre.

Il reste là à me fixer avec un sourire tandis que je fais attention à ce que l'ouverture de mon peignoir ne soit pas trop suggestive. Il se décide enfin à parler.

- Je peux peut-être entrer ?

- Ah oui, bien sûr.

Je me rends compte en le laissant pénétrer dans l'appartement que le salon est un vrai foutoir. Il faut dire que Camille et moi sommes loin, même très loin, d'être des fées du logis. La vaisselle traîne dans l'évier, des vêtements sont entreposés à tous les coins du salon, et je n'arrive pas à me souvenir de la dernière fois où nous avons passé l'aspirateur...

- Je suis vraiment désolée pour le désordre. Je ne vous attendais pas....

- Pas de soucis, c'est... charmant. Je le vois sourire en attrapant de ces deux doigts un déshabillé en dentelle noire laissé nonchalamment sur le dossier du canapé. J'accours et je lui retire des mains par pudeur.

Show Me YoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant