Chapitre 8

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En rentrant à l'appartement je me sens énergisée. Au-delà de quelques détails techniques, la journée s'est non seulement bien passée, mais je suis clairement remontée dans l'estime de Gabriel et ça, c'était pas gagné. En ouvrant la porte d'entrée, je trouve Camille la tête dans le frigo.

- Hey ! Je sais qu'il faisait chaud aujourd'hui mais de là à mettre ta tête dans le frigo... c'est un peu extrême tu ne trouves pas ?

- Non non, répond-elle toujours à l'intérieur, je cherche cette foutue bouteille de chardonnay...

- Euh Camille... On l'a finie cette bouteille tu ne te rappelles pas ?

- Merde ! Dit-elle soudainement en fermant la porte du frigo avec violence.

- Et ben dis donc ça devait être...

Je ne finis pas ma phrase car lorsqu'elle se retourne, je peux voir les traînées de mascara sur ses joues. Elle a pleuré. Beaucoup !

- Han bichette !

Je lance mon sac sur le canapé et accours jusqu'à elle.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Il s'est passé quelque chose ?

- Pff journée de merde c'est tout.

- Viens là.

Je la prends dans mes bras très fort et j'entends qu'elle se remet à pleurer doucement. Intérieurement je suis complètement paniquée, il a dû se passer quelque chose de grave car Camille n'est pas du tout du genre à craquer pour n'importe quelle broutille.

- Ca va je t'assure, c'est bête.

- Je suis sûre que non, parle-moi.

- J'ai d'abord besoin d'un verre.

- Hm... Il y a toujours la bouteille de vodka d'urgence dans le congel'.

- Parfait !

- Je m'en occupe.

Camille se dirige péniblement vers le balcon. Mon téléphone se met alors à vibrer dans ma poche. C'est Thibaud. Je décide de ne pas répondre pour le moment, question de priorités. Je sors la bouteille et sers deux verres que j'apporte avec appréhension jusqu'au balcon. Je crois que vu la tête qu'elle, je vais en avoir besoin aussi... Elle porte rapidement la boisson à sa bouche et avale le liquide d'un trait comme s'il s'agissait d'eau. Ça a tout de même l'air de fonctionner car elle se met enfin à parler.

- J'ai passé la pire journée de ma vie. La terrasse a été bondée tout l'après-midi, Karl ne m'a pas lâchée, et en plus y'a eu ces types...

- Quels types ?

- Des relous. Ils ont dû remarquer que j'étais toute seule à assurer le service et ils en ont bien profité.

- Comment ça ? Qu'est-ce qu'ils t'ont dit ?

- Ce n'est pas tant ce qu'ils ont dit, ça tu sais que je peux me défendre. Mais ils ont surtout été très... tactiles...

- Tu déconnes ! Et Karl, il ne leur a rien dit ?

- Si heureusement, il est intervenu lorsque l'un d'entre eux m'a tiré par le bras et posé sur ses genoux.

- Oh mon dieu mais quelle bande de connards !

- Il a quand même bien eu le temps d'en profiter... Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas réagi. Ils étaient plusieurs et je me suis sentie... seule.

Elle relève la tête et m'offre ses grands yeux tout mouillés. Quelle horreur, je me sens tellement mal. Si j'avais été là, on aurait fait front ensemble à ce groupe de losers. Mais là, je me mets à sa place, elle a dû se sentir à leur merci la pauvre.

- Je suis vraiment désolée Cam', j'aurais dû être avec toi, je me sens vraiment mal.

- Non arrête, ce n'est pas de ta faute si ces mecs sont des crétins et qu'ils se croient tout permis. Et puis je vais m'en remettre, c'est juste que... ça fait beaucoup pour une journée.

- J'imagine.

Je pose ma main sur son bras pour lui montrer que je suis là maintenant, qu'elle ne risque plus rien.

- N'en parlons plus ! Dit-elle soudainement en essuyant le noir sur ses joues avec ses deux mains. Change-moi les idées plutôt et raconte-moi ta journée.

Mais c'est difficile de passer après ça. Si je lui dis que j'ai passé l'une des meilleures journées de ma vie, le contraste émotionnel risque d'être trop grand. Il vaut mieux que je minimise les choses.

- Oh euh... pas grand-chose à raconter en fait. Le cours s'est bien passé, la prof était très sympa. J'ai rencontré d'autres danseuses mais elles le sont beaucoup moins... dans le genre pestes, on ne fait pas mieux !

- Ouais rien d'étonnant. La concurrence entre filles... c'est jamais beau à voir.

- C'est clair.

- Et c'est tout ?

- Oui, c'est tout. Enfin je suis allée déjeuner aussi... dans un bar à salades assez cool d'ailleurs, faudra que je te ...

- Arrête un peu avec tes salades oui ! T'as pas quelque chose d'autre à me raconter peut-être ?

- Ben non, pourquoi tu me dis ça ?

- Et les deux tasses de café sur la table basse ? Je sais bien qu'on n'a pas fait la vaisselle depuis un moment mais je ne suis pas complètement aveugle !

Bien sûr... pourquoi est-ce que j'ai laissé traîné ces foutues tasses à café ! Plus d'échappatoire, je suis découverte. Quoique je lui raconte maintenant, ça sonnera forcément faux.

- Ah ça ! C'est euh... Gabriel, tu sais, le type qu'on a vu hier. Il est venu me chercher pour le cours. Je lui ai offert un café, voilà, c'est tout.

- Tais-toi !! Ce mec est venu te chercher jusqu'ici ? Il connaissait notre adresse ?

- Ben euh oui faut croire.

- C'est un truc de dingue !

- Oui non, il voulait juste me parler des détails du poste et de certains trucs... Y'avait rien de dingue j'te jure.

- À d'autres ! Rappelle-moi son nom de famille à ce mec ?

- C'est Barthélémy. Gabriel Barthélémy.

- Barthélémy...

Elle attrape son smartphone et commence à pianoter frénétiquement.

- Non mais attends, qu'est-ce que tu fais ?

- Ben je le cherche attends ! Faudrait quand même qu'on en sache un peu plus s'il commence à venir chez nous régulièrement...

- Comment ça régulièrement ? Mais tu délires ! Il était...

- Oh bordel !! crie-t-elle en se redressant soudainement sur sa chaise.

- Hein ? Mais quoi ?!

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Coucou à tous et à toutes !

Merci encore de vos lectures et de vos commentaires !

Tout devient un peu compliqué pour Hillary.... Conserver son amitié et gérer ses nouvelles responsabilités... ça vous parle ? Vous avez peut-être connu le même genre de problèmes ?

Et avec ce Gabriel qui vient pimenter le tout.... Une idée sur ce qui se cache derrière son nom ? :p

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