L'arrestation

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Les deux adultes et leur fils sortirent de leur quartier général avec une légère boule au ventre. En effet, ils devaient préparer leurs affaires et filer à l'aéroport le lendemain même. En outre, c'était la première fois qu'ils allaient devoir laisser leur fils prendre part à la mission, ce qui était un poids encore plus important pour les deux parents. Ils prirent leur voiture, qui été le petit bijou de Mickhaïl, c'était une LADA de 1981, et elle était tout simplement chérie par son propriétaire, à tel point qu'il pouvait même en devenir maniaque. Ils rentrèrent chez eux, dans un petit pavillon de la banlieue de Moscou puis préparèrent leur valise tout en pensant à la mission, et enfin ils mangèrent un souper plutôt léger, avant d'aller se coucher avec une certaine appréhension pour le lendemain.

En ce mercredi matin, toute la famille Kurtzov s'est réunie dans leur Q.G afin que tout le monde, même ce restés en France ait leur rôle à jouer. Cela fonctionne comme ça dans leur famille, quand il y a une mission, tout le monde met la main à la pâte. La réunion dura environ une heure, avant que le chauffeur officiel des Kurtzov vienne chercher Aliocha et ses parents. Ils partirent, sous une pluie battante et arrivèrent 10 minutes plus tard au plus grand aéroport de la capitale, l'aéroport de Tegel. Il y avait plusieurs avions disposés de part et d'autre du tarmac mais un seul de ses avions ne volerait aujourd'hui et pour cause, la pluie avait redoublé d'intensité et la température n'excédait pas les 2°Celsius. Il n'y avait pas de douane ou de frontière, ce qui permit à la petite famille de se diriger vers le hall d'embarquement sans problèmes, même en ayant trois pistolets gros calibre et deux AK-47 cachés dans leurs sacs. Ils attendirent une bonne heure, quand, enfin, on les appela pour embarquer à bord du modèle d'avion russe le plus populaire, le Tupolev-144. C'était un avion plutôt confortable, avec une bonne assise et un service à bord très cordial et chaleureux. L'avion n'était pas plein mais il y avait du monde dans toutes les allées. Le voyage commençait très bien, on leur servit un repas, bien qu'ils étaient en première classe et non en classe affaire, ce-dernier était très ragoûtant. L'avion prit de l'altitude, ses passagers firent, tous, à l'exception d'Aliocha, une petite sieste. Aliocha était trop tendu et angoissé pour pouvoir dormir. En effet, il se posait beaucoup de question : « avait-il bien fait d'accepter cette mission ? » ou encore : « Est-ce que tout se passerai bien, une fois en France ? ». En tout cas, pour le moment, il restait 2 heures de vol à Aliocha et l'arrivée sur le sol français n'était pas imminente. Cependant, à force de réfléchir et avec toute la pression qu'il avait reçu du jour-même et de la veille, il finit par s'endormir, pour son plus grand bien.

L'avion étant parti vers 14 heures de Moscou, se posa à 19 heures à Paris. Néanmoins, là, le contrôle était plus assidu. Les époux Kurtzov n'échappèrent pas au poste de contrôle des bagages et, à peine la mission avait commencée, que les problèmes arrivèrent :

« -Bonjour madame, bonjour messieurs, agent de contrôle des bagages, veillez ouvrir votre sac, je vous prie, dit l'agent sur un ton monotone.

-Aucun soucis, monsieur l'agent, répondit gentiment Mickhaïl en s'exécutant sans sourciller.

-Les mains derrière le dos et plus un geste, beugla le policier en sortant son arme de service de sa ceinture.

-Calmez-vous, monsieur l'agent, contesta Mickhaïl, vous ne savez pas tout, j'ai le droit d'avoir des armes sur moi.

-Et moi je suis l'impératrice de Chine, ironisa méchamment le douanier, vous irez raconter tout votre baratin à mes collègues qui vont vous accompagner jusqu'au poste.

-Pas de problèmes mais vous avez tort de ne pas me croire, menaça Mickhaïl, toutes les erreurs se paient un jour, rappelez vous bien de ça monsieur Dupont, acheva Mickhaïl sur un ton glaçant.

-Vous me menacez, tonna le policier, vous allez voir, de ce que j'en fait des vermines comme vous, je les fous dans un trou et elle y pourrissent pour le restant de leur piètre vie, ai-je bien été clair, s'emporta l'agent.

-Limpide, monsieur l'agent, absolument limpide, répéta Mickhaïl. »

Deux autres agents arrivèrent afin d'emmener Mickhaïl, sa femme et son fils dans un poste de police qui était tout proche de l'aéroport. Ils allaient devoir s'expliquer sur leur transport illégal d'armes et Aliocha savait déjà qu'il allait passer un sale quart d'heure. Mais, pour l'instant, on les mena manu-militari jusqu'à une cellule et ils y restèrent pendant près de 2 heures, avant que l'on vienne les chercher pour les emmener devant le commissaire.

Les agents les jetèrent dans une pièce plutôt spacieuse, et ils dirent aux trois Kurtzov de patienter le temps que le commissaire arrive pour traiter de cette affaire pour le moins imprévue dans le périple des Kurtzov. Cependant, Mickhïal semblait étonnement très serein et cela eu pour effet de rassurer Aliocha qui venait de passer les premières heures de sa vie en prison et cela l'avait pour le moins ébranlé.

Amour MortelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant