Le sauvetage

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Aliocha pensa très fort à ses parents, il se rendit compte qu'il avait tout raté, il n'aurait pas dû accepter cette mission, il n'aurait pas dû vouloir jouer l'adulte qu'il n'était pas, il n'aurait pas dû secourir Gustave et encore moins se fâcher avec lui. Il se dit qu'il était issu d'une famille de meurtriers et qu'il deviendrait aussi un meurtrier, il n'avait plus aucune raison de vivre, plus rien ne le retenait à sa vie et de toute façon c'était trop tard pour se lamenter, il allait mourir et rien ne changerait cela. Son corps s'enfonça encore plus dans l'eau trouble du fleuve parisien et allait bientôt heurter le sol. Aliocha ne réussissait plus à bouger, son corps semblait inerte, ses membres étaient tétanisés, il était complètement frigorifié. Son âme semblait partir, partir loin mais une voix, presque divine, lui dit que son heure n'était pas venue et qu'il vivrait encore longtemps. Soudain, il sentit une force, une force surhumaine le tirait, le poussait, le remontait hors de l'eau, son sac fut arraché de son dos, il remontait toujours vers la surface mais ne comprenait pas ce qu'il se passait, sa vue étant trouble et son cerveau quasiment mort. Il atteint la surface et tenta de reprendre sa respiration avant de s'évanouir, c'était comme si son corps avait cessé de combattre la mort au moment où il était en sécurité. Son corps était toujours tiré par cette même force et atteint les berges de la Seine. La personne qui venait de sauver Aliocha l'étala sur le sol humide et commença un massage cardiaque amplifié par un bouche-à-bouche qui eut sûrement l'effet de sauver le russe suicidaire.

 Lorsqu'Aliocha reprit conscience, il était dans une chambre d'hôpital, il reprit ses esprits et vit une très belle jeune femme : elle était brune, aux yeux verts, à l'allure élancée, elle faisait les cent pas dans la petite chambre. Aliocha tomba sous son charme dès qu'il l'eût vue, elle lui semblait parfaite. Il lui dit :

« -Où suis-je et qui êtes-vous.

-Calme toi, dit la jeune femme sur un ton délicat, je suis Fleur, Fleur Tacchinnelli, je t'ai sauvé des eaux de la Seine la nuit dernière.

-Bonjour Fleur, mais pourquoi as-tu fait ça, demanda-t-il, je voulais mourir.

-Tu n'as pas le droit de mourir, tu es trop jeune, je ne te connais pas mais je ne pouvais pas te laisser te noyer sans rien faire, et maintenant je vais te surveiller, répondit-elle avec un sourire envoûteur.

-Tu ne peux pas et tu ne me connais pas, tu ne sais pas qui je suis, je peux être un fou sanguinaire dangereux, dit Aliocha sur un ton de défi.

-Arrête tes bêtises, parle moi plutôt de toi, dit Fleur qui ne prit pas du tout au sérieux les paroles de son interlocuteur. »

Aliocha qui était envouté par la belle, se présenta sous son angle le plus avantageux et ne lui parla pas de sa famille russe et de son père de substitution, il se présenta donc comme étant un orphelin qui avait trouvé du travail à Paris et qui subsistait comme il pouvait. Au cours de la conversation, Aliocha apprit qu'il allait devoir rester une journée de plus à l'hôpital pour que les médecins arrivent à comprendre pourquoi il avait tenté de mettre fin à ses jours. Fleur lui parla aussi de sa vie, elle aimait déjà beaucoup le russe et ne lui confia que la partie claire et sans accrocs de sa vie, bien sûr, elle ne lui parla pas de sa quête pour venger ses grands-parents ou encore de la disparition soudaine de son père. Ils discutèrent, comme cela, jusqu'au soir puis Aliocha dût aller se reposer et Fleur se retrouva seule dans les rues sombres de Paris. Elle pensa toujours à son père qui avait disparu quelques jours plus tôt, elle commençait à perdre l'espoir de le revoir un jour. Depuis que Alejandro était parti pour la venger auprès des zonards qui l'avait agressée, Fleur ne l'avait pas revu, il s'était volatilisé. Elle refusait de penser qu'il était mort mais savait au fond d'elle que s'il était toujours en vie, il serait revenu. Elle prit un taxi parisien et retourna à l'immeuble où elle vivait avec son grand-oncle, Nino. Durant le trajet, elle pensait beaucoup à sa rencontre plutôt réussie avec Aliocha. En fait, le jeune homme ne sortait plus de la tête de la jeune italienne et elle était totalement envoûtée par son charme naturel. Elle n'avait jamais ressenti cela auparavant pour un homme, ce qui était sûr, c'est qu'elle retournerait le voir dès le lendemain. Le taxi se gara devant le vieil immeuble et demanda à Fleur une dizaine d'euros avant de la laisser descendre. Elle marcha vers l'immeuble, y entra et alla voir Nino dans la cuisine.

Amour MortelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant