La Tristesse

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 Nino était en train de préparer sa spécialité mais aussi la spécialité italienne par excellence : la pizza Margherita. Fleur respira l'air embaumé de la douce odeur de nourriture et demanda à Nino :

« -Nino, est ce que tu penses que papa reviendra un jour.

-Je suis content que tu me tutois enfin, je commençais à désespérer, lui répondit-il en esquivant son regard.

-Nino, s'écria-t-elle, là n'est pas la question.

-Quelle est la question alors, demanda-t-il toujours plongé dans la confection de sa pizza.

-Je viens de te le dire, est-ce que papa reviendra, répéta-t-elle.

-Et si l'on allait regarder la télévision plutôt, demanda Nino, qui semblait ne plus vouloir parler d'Alejandro.

-Non Nino, je veux avoir ton ressenti sur la situation, cria-t-elle, est-ce que papa est mort.

-Tu veux savoir ce que j'en pense, dit Nino qui semblait ne pas avoir été ébranlé par la phrase de Fleur.

-Oui je veux savoir, rétorqua-t-elle.

-Tu veux vraiment savoir, insista-t-il.

-Oui, cria-t-elle, je veux savoir, j'ai besoin de savoir.

-Eh bien, je pense que j'aurais dû faire une petite salade au poulet, cela aurait était moins lourd pour un soir, tu ne trouves pas, demanda-t-il.

-Merde, Nino, tu entends, merde, cria-t-elle, pourquoi tu ne veux pas me dire en face que mon père est mort, pourquoi.

-Fleur, calme-toi, je pense en effet que ton père est mort, mais est-ce que cela change quelque chose à ta vie, je ne crois pas, dit Nino en regrettant immédiatement ses paroles.

-Comment ça, que veux-tu dire, explique-moi, implora Fleur.

-Non, ton père m'aurait été reconnaissant de ne rien te dire avant que la nécessité se présente, et rappelle-toi, tu dois encore et toujours venger tes grands-parents et ça tu ne dois pas l'oublier, acheva-t-il avec un doux regard

-Je ne veux plus que tu me parles de cette vengeance, tu m'entends, je ne veux plus venger mes grands-parents en tuant des gens que je ne connais même pas, mon père avait une raison de se venger, je n'en ai aucune, dit-elle en partant se réfugier dans sa chambre.

-Tu ne vas pas abandonner, demanda, les larmes aux yeux, Nino, c'est ta famille, ta vie.

-Eh bien, tu n'as qu'à le faire toi, c'est vrai, tuer des gens, c'est sûrement ton quotidien, tu as l'air tellement sûr de toi, répondit Fleur d'un ton insolant.

-Ne me parle pas comme ça, sinon...

-Sinon quoi, tu vas me frapper, laisse tomber, je n'ai même pas peur, j'avais l'habitude avec mon père.

-Ton père te frappait, demanda Nino qui semblait outré par cette révélation.

-Bien sûr, moi, ma sœur, ma mère, il nous disait que c'était pour notre éducation, dit-elle d'un ton totalement détaché de ses paroles.

-Il me dégoute, il méritait bien de mourir, ce moins que rien, dit Nino d'un ton glaçant.

-Pardon, tu as dit quoi Nino, tu peux répéter, demanda Fleur haineuse.

-Non, rien je rigolais, tu me connais, dit Nino en se forçant à rire.

-Attention à ce que tu dis Nino, car mon père me manque et je pourrai changer radicalement de comportement avec toi.

-Ce sont des menaces, demanda Nino qui regrettait amèrement son attitude face à Fleur.

-Exactement, ce sont des menaces, maintenant laisse-moi, je vais aller lire dans ma chambre et ne me dérange pas je te pris, acheva-t-elle.

-Viens manger, il faut que ton corps reprenne des forces ma chérie, dit Nino qui voulait s'excuser auprès de sa petite nièce.

-Non je n'ai pas faim, laisse-moi maintenant, conclue Fleur en entrant dans sa chambre. »

Elle ferma la porte derrière elle et entendit Nino qui allumait la télévision, elle n'y porta que peu d'attention et se concentra sur une chose, son père. Elle pria le ciel, comme sa mère le faisait souvent, et s'allongea doucement sur son lit, prit son livre et essaya de se détendre tout en pensant à son père mais aussi à une de ses plus belles rencontres de sa vie, le bel Aliocha. Elle réussit à achever son livre mais ne se rappelait déjà plus de l'histoire tant son esprit était occupé. Elle tenait également un carnet de voyage, qui lui servait aussi de carnet intime, elle écrivait quelques lignes tous les soirs pour conter sa journée. Elle prit ce carnet et raconta sa journée, elle y conta sa rencontre avec Aliocha mais aussi la dispute avec Nino et enfin ses doutes envers l'éventuel retour de son père à la maison, elle restait très inquiète pour son père et craignait de plus en plus d'être orpheline et de ne jamais revoir celui qui l'avait élevée.

Pendant ce temps-là, de l'autre côté de Paris ...

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 07, 2018 ⏰

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