La rencontre

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Aliocha se retourna et à la vue de l'homme gisant au sol, il courut pour l'aider, il dit :

« -Comment allez vous monsieur.

-Je... Je.... Je suis blessé au bras, lui répondit l'homme en lui montrant une grosse entaille saignante et infectée dans son bras.

-Où est-ce que vous vous êtes fait ça, demanda complètement paniqué le jeune adulte.

-C'est un homme, il était derrière moi et il m'a planté un couteau dans le bras ; j'ai vu la mort en face et j'ai réussi à m'échapper, bégaya l'homme dont les propos étaient de plus en plus invraisemblables.

-Calmez-vous monsieur, commençons par aller à l'hôpital, dit Aliocha.

-Non, non pas l'hôpital, s'écria l'homme, il y a trop de monde, je ne survivrais pas.

-Il faut vous soigner, lui dit avec fermeté Aliocha, on va y aller ensemble et tout se passera bien. »

L'homme résista mais Aliocha réussit à l'accompagner à l'hôpital. Ils empruntèrent un taxi et allèrent à l'hôpital Lariboisière dans le quartier Barbès. A l'hôpital, des médecins prirent en charge l'homme et Aliocha se retrouva seul, à errer, dans les couloirs du service de chirurgie où l'homme se faisait opérer pour enlever la lame de son bras. Une heure plus tard, un medecin vint le voir, avec une mine rayonnante, et dit au jeune adulte :

« -L'opération a été un grand succès, nous allons cependant devoir garder un œil sur lui pendant quelques jours.

-Aucun soucis, je vous laisse, j'ai à faire maintenant, est-ce que je dois remplir des papiers, demanda Aliocha.

-Non, seulement les papiers de l'admission, lui répondit gentiment le médecin.

-Très bien, je m'occupe de ces papiers, bonne journée et merci Docteur, dit Aliocha à son interlocuteur. »

Le docteur le salua et lui demanda s'il connaissait l'homme, Aliocha lui répondit par la négation puis fila vers l'accueil pour remplir les dit-papiers. Cette besogne effectuée, il sortit de l'hôpital et décida, finalement, de marcher vers la gare du Nord, qui se trouvait à quelques centaines de mètres de l'hôpital. Il marchait et s'arrêta sur un banc aux abords de la gare puis décida de prendre un train et de rentrer à Moscou par l'avion. Il rentra dans la gare, vit un train qui partait vers le nord, il se dit que c'était mieux que de rester dans cette ville où les hommes de main de son père pouvaient le rattraper et le tuer. Il monta dans le train, sans ticket et pria pour ne pas être contrôlé. Le train avait son départ prévu à 11h05. Il était 10h52 et Aliocha pensait à ce qu'allait devenir le pauvre homme blessé, il pensa également qu'il était parti sans même lui dire au revoir. Plus le temps passait, plus Aliocha pensait à cet homme et, soudain, une voix annonça le départ imminent du train. Alors, Aliocha, ne réfléchit pas et courut jusqu'à en perdre haleine et réussit à sauter du train juste avant que ce-dernier ne commence à avancer. La porte de la rame se ferma et Aliocha courut, courut encore, sortit de la gare, et sprinta jusqu'à l'hôpital Lariboisière. Il se calma, entra dans l'hôpital et monta quatre à quatre les trois étages qui menaient au service de chirurgie. Il arriva à l'accueil et demanda où il pouvait voir un monsieur tout juste sorti du bloc opératoire. La femme à l'accueil lui répondit qu'il était interdit de rendre visite à une personne sortant du bloc opératoire avant que les médecins aient donné un avis positif. Aliocha comprit très bien et alla s'installer dans la salle prévue à l'attente. Il ne pensait, maintenant plus qu'à cet homme, à comment il allait lui expliquer sa venue et son soutient pour lui. Anastasia, sa mère et Mickhaïl, son père étaient sortis de son esprit à la seconde où il avait pris la décision de rester en France pour cet homme. Sa famille l'avait tellement déçu, entre sa mère qui le considérait encore comme un enfant et son père qui voulait le frappait à mort, qu'il ne voulait plus jamais les revoir, ni eux, ni personne comme eux. Aliocha resta une heure dans la salle d'attente à lire de vieux magazines et journaux. Il venait de s'endormir quand la secrétaire du service vint le chercher et lui dit gentiment qu'il pouvait, s'il le souhaitait, retrouver le mystérieux homme. Aliocha reçu cette nouvelle comme un profond soulagement puis marcha vers la chambre 13, là où était l'homme. Il entra et s'assis sur un fauteuil de cuir, l'homme dormait, Aliocha ne le réveilla pas mais, au contraire, resta calme et attendit le réveil de l'inconnu.   

Amour MortelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant