Paris

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Le commissaire arriva quelques minutes après et commença, d'un air très gêné, à leur parler :

« -Bonjour à vous trois et désolé de mon retard, dit-il avec une voix qui trahissait une certaine peur ; j'espère que mes policiers n'ont pas été trop brusques, c'est qu'ils peuvent être durs parfois, acheva-t-il.

-Eh bien, disons qu'ils ont été indélicats avec ma femme et mon fils, et cela m'a quelque peu déplut... mais je vous sens fébrile... tout va bien commissaire, ironisa Mickhaïl avec un sourire narquois aux lèvres.

-J'allais vous en parler justement, je pense que le chef d'accusation retenu contre vous, Monsieur, n'a pas lieu d'être, réussit-il à articuler.

-Nous allons donc pouvoir quitter cet endroit sordide, s'amusa Mickhaïl.

-Je...Je...Je ne vois pas pourquoi vous devriez rester ici, bégaya le commissaire, tous vos papiers sont en règle et vous avez tout à fait le droit de posséder des armes, dut se résoudre à dire le commissaire de peur de souffrir les représailles des Kurtzov. Les policiers vont vous raccompagner à la sortie du poste, acheva-t-il en essuyant l'eau qui perlait de son front.

-Eh bien, j'en suis soulagé, sourit l'homme, j'ai bien cru que j'allais devoir activer mon réseau de connaissance.

-Bien sûr que non Monsieur Kurtzov, dit le commissaire en sortant de la pièce assez pressement. Sur-ce, je vous souhaite une bonne journée et un bon séjour à Paris.

-Mais je vous remercie, Monsieur le commissaire, s'amusa une dernière fois le père de famille. »

Deux policiers apparurent derrière le commissaire et invitèrent les trois Kurtzov à quitter le poste ; ces-derniers honorèrent cette invitation et allèrent chercher leurs bagages et leurs armes avant de quitter tranquillement le poste. Ils firent signe, au premier taxi qu'ils virent de s'arrêter et lui demandèrent de les emmener Rue Pigale. Ils passèrent par de très beaux endroits comme l'Arc de Triomphe ou encore devant la Tour Eiffel. Aliocha, même s'il avait  18 ans , restait émerveillé comme un enfant devant ce magnifique spectacle qu'était Paris. Tout d'un coup, tous ses doutes quant au succès de l'opération sortirent de l'esprit du jeune homme, et il put savourer ce merveilleux moment sans réfléchir à la longue mission qui l'attendait dès le lendemain.

Après trente minutes dans les difficultés de la circulation parisienne, ils arrivèrent à Pigale et filèrent, sous la bonne conduite de Mickhaïl, vers un immeuble tout à fait banal. Ils montèrent au dernier étage et y posèrent leurs bagages. C'était un petit appartement comportant deux chambres et une salle commune ainsi, qu'une salle d'eau. Il était décoré de manière très sobre et sans folie, il convenait parfaitement à une mission comme celle qui avait été confiée aux trois compères. Le logement était discret mais spacieux. Après qu'ils aient fait le tour du propriétaire, Mickhaïl prit la parole :

« -Comment trouvez -vous cette belle vile, vous qui n'y aviez jamais mis les pieds, demanda tout sourire Mickhaïl à sa femme et son fils. »

-Je trouve leur sens de l'hospitalité plutôt étrange, ricana Anastasia.

-Comment est-ce tu as fait pour nous sortir de ce poste de police aussi vite, demanda sans plus attendre Aliocha. »

A peine Aliocha eut-il terminé sa question que son père se lança dans le récit d'une de ces missions en France. Il commença par leur dire qu'il avait déjà rencontré ce commissaire et que ce-dernier l'avait fait enfermer, quelques années plus tôt, pour détournement de fonds visant le parti extrême gauche français. Cependant, l'homme ne resta pas longtemps en prison car des contacts mafieux en France avait fait enlever le commissaire. Il continua son histoire en leur contant comment ses hommes de main avaient fait pour libérer Mickhaïl : ils avaient commencé par  seulement demander au commissaire de libérer le mafieux russe. L'homme de police, craignant pour sa popularité, refusa de libérer Mickhaïl. C'est donc avec des pinces et divers autres objets tranchants et meurtriers que les hommes de Mickhaïl obtinrent sa libération. Le père prit la parole :

« - Vous n'avez pas remarqué qu'il lui manquait un doigt et qu'il avait des cicatrices partout, soupira-t-il.

- C'est toi qui lui a fait ça ?, s'écria Aliocha, qui du haut de ses 18 ans fut traversé par une vision d'horreur.

- Non ce n'est pas moi, ce sont mes hommes et ils n'ont fait qu'exécuter les ordres de leurs supérieurs, rétorqua vivement Mickhaïl. »

Aliocha comprit qu'il ne pourrait pas parler de cette histoire plus longtemps sous peine de recevoir une bonne correction de la part de son père. En outre, ce-dernier commença à sortir les affaires des bagages et pria sa femme et son fils de l'aider. Ce qui était sûr c'est qu'il ne pourrait pas mettre les choses au clair avec son père tout de suite, mais il comptait bien revenir sur cette histoire durant leur mission.

Pour le moment, la petite famille s'affairait à aménager le petit logement en une habitation vivable pour tous puis s'installèrent autour d'une table et commencèrent à débriefer la mission.

Amour MortelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant