L'agression

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Ils jouèrent jusqu'aux alentours de 20 heures, à cette heure, Alejandro commençait vraiment à s'inquiéter et commençait à faire les cent pas dans l'appartement. Nino lui restait calme même s'il sentait que quelque chose était bizarre.

Après une heure et demi d'attente interminable, Fleur poussa la porte de l'appartement, elle semblait très fatiguée et contrariée. Alejandro courut vers elle et commença à lui faire la morale. Soudain, Nino se leva et empêcha son neveu de porter un nouveau coup à Fleur. Cette-dernière prit la parole :

« -Ce n'est pas ma faute papa, dit-elle d'une voix qui ne lui ressemblait pas, j'ai été agressée par une bande de zonard.

-Comment ça, s'écria-t-il, ils étaient combien, quel âge, je vais les tuer ces petits merdeux, s'emporta Alejandro.

-Non, ne fait pas ça papa, ils m'ont dit que si je parlais, ils me tueraient et ma famille aussi, dit-elle au bord des larmes.

-Ils ne te feront plus aucun mal, assura son père en cherchant quelque chose dans un sac qui était resté sur le canapé, où t'es-tu faite agressée Fleur, demanda-t-il aveuglé par la haine.

-D'après ce que j'ai pu lire sur les panneaux, je me promenais entre Montmartre et Rochechouart, réussi-t-elle à articuler, et c'est là que je me suis faite agressée.

-Très bien, lui répondit son père, j'y vais et toi tu restes là avec Nino, il va s'occuper de toi et te soigner. N'essaie pas de me retenir, cher oncle, dit-il en s'adressant à Nino.

-Te ne peux pas faire ça cher neveu, tu es devenu fou, ils vont te tuer, tu m'entends, ils vont te tuer Alejandro, s'écria Nino.

- Rien à faire, je vais les recevoir, beugla-t-il en sortant un Berretta 92 et une boite de munition 19 mm Parabellum. Avec ce truc, dit-il en désignant l'arme, je vais les calmer.

-Alejandro, je t'en conjure, n'y vas pas, tu vas mourir, s'exclama Nino.

-Ecoute moi bien tonton, notre famille a assez souffert pour qu'on ne laisse pas cette agression de côté alors tu vas gentiment t'occuper de Fleur et tu vas me laisser aller m'expliquer avec ces salopards, imposa-t-il à son oncle.

-Nino, laissez mon père y aller, il ne sortira de sa colère qu'en affrontant ces hommes, s'écria Fleur, mais s'il te plaît papa, ne fais pas de bêtises, je te rappelle que nous avons une mission ici et je ne veux pas rentrer à Naples toute seule, dit-elle à son père.

-Ne t'inquiète pas ma chérie, je ferais attention, je t'aime Fleur, acheva-t-il en ouvrant la porte.

-Je t'aime papa, lui répondit-elle. »

Alejandro jeta un dernier regard sur sa fille et son oncle, ferma la porte puis haltait un taxi pour filer vers le neuvième arrondissement.

Il arriva boulevard Rochechouart, un quart d'heure après son départ, il descendit du taxi puis rangea son arme dans son long manteau. Il marcha jusqu'à tomber sur un petit renfoncement d'où l'on pouvait entendre des éclats de voix. Il s'approcha doucement et vit cinq hommes en train d'agresser une jeune femme sous le porche d'une bâtisse à l'angle des boulevards Rochechouart et Barbès. Il dégaina son arme, la pointa sur le groupe et tira jusqu'à vider entièrement son chargeur.

Amour MortelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant