Chapitre vingt-quatre

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- Jay ! Y a quelqu'un pour toi ! Entendis-je.

Je mis pause au jeu auquel j'étais en train de jouer. Je me levai de mon lit et sortis de ma chambre. Ma sœur était devant la porte, dos à moi.

- C'est qui ? Demandai-je.

Elle se tourna vers moi.

- Une amie à toi, répondit-elle.

Sur ce, elle se poussa et je vis Lenny à l'embrasure de la porte. Elle tenait un sac de sport et semblait épuisée.

- Lenny ? Qu'est-ce que tu fais là ?

- Il se trouve que mon père a trompé ma mère. Je me suis donc en quelques sortes enfuie de chez moi en laissant un joli mot, souffla-t-elle d'une traite.

Sa réponse me surpris.

- Ne reste pas là, rentre.

Je me décalai et la laissai s'introduire dans l'appartement. Je lui montrai du doigt ma chambre, et elle s'avança vers cette dernière.

- Comment t'as trouvé où j'habitais ? Enfin, quel appartement ?

- J'ai frappé à trois portes avant de trouver la tienne, répondit-elle en ouvrant la porte de ma chambre.

Elle balança son sac à terre et s'assit sur mon lit en tailleur.

- Désolée de débarquer comme ça, je n'avais nulle part où aller, murmura-t-elle.

- Aucun soucis, dis-je en m'asseyant à côté d'elle.

Nous restâmes quelques instants, sans rien dire. Je ne savais pas vraiment quoi dire niveau parents.

- Tu crois que ça va s'arranger entre eux ? Dit-elle, incertaine.

Je me tournai vers elle.

- Je pense qu'ils vont se séparer.

Lenny baissa la tête, sachant sûrement que c'était ce qu'il allait se passer.

- Mon père est irrémédiablement un gros enfoiré. Je n'aurais pas dût la laisser avec lui.

- Je suis sûr qu'elle sait se défendre, et qu'il doit se sentir honteux, dis-je simplement.

Sur ce, je me levais et partis chercher à manger dans la cuisine. Je revins avec une pizza, que ma sœur avait  mis à cuire juste avant qu'elle arrive.

- Tu veux regarder un film ? Proposais-je.

- T'as Men In Black ? Demanda-t-elle à terre, en s'adossant au lit.

- Quelle question ? Dis-je en riant.

Je pris le fameux DVD sur mon étagère et mis en route le film. Nous étions par terre, face à la télé, en train de dévorer notre part de pizza. Quand notre repas fût terminé, je dis à Lenny de dormir dans mon lit. Je gonflai un matelas au sol et sortis une couverture dans mon armoire. On finit le film dans nos lits respectifs, puis, au générique, je vis que Lenny s'était endormie. J'éteignis donc la télé, et posa la couverture sur son corps frêle. Je m'allongeais sur le mien, et regardai simplement le plafond, réfléchissant.

- Je n'arrive pas à dormir, entendis-je.

Je me tournais vers elle. La chambre n'était pas totalement plongée dans le noir, je pouvais apercevoir ses courbes et son visage.

- Tu faisais semblant ?

- Oui. Pour que tu me borde, dit-elle en riant doucement.

Je lui envoyai un de mes oreillers au visage et entendis un petit "aie" de sa part.

- Jay ?

- Oui ?

- Ton lit est super confortable.

Je ris face à sa remarque inattendue.

- Le matelas ne l'est pas du tout, si tu veux savoir.

- Je m'en réjouis.

Ce fut elle qui rit.

- Allez, viens. Y a assez de place pour deux, dans ce lit.

Je ne me fis pas prier et me levai. Elle se poussa pour me faire de la place et je m'allongeai à côté d'elle.

- J'espère que tu ne ronfles pas, murmurai-je.

- Absolument pas.

- Parce que moi si.

Je l'entendis soupirer.

- Allez, repose toi. Fais de beaux rêves, Lenny.

- Je ne rêverais pas de toi, alors, s'amusa cette dernière.

Ce fut à mon tour de souffler.

- Toi aussi, dit-elle tout bas.

Un sourire se forma sur mon visage. Je tournais discrètement ma tête vers elle. Elle était dos à moi, en débardeur noir. Elle s'était fait un petit chignon désordonné, ce qui la rendait très attirante, même de dos. De toute manière, elle était toujours resplendissante. Nous n'étions qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, et je pouvais sentir son parfum de vanille. Elle était si belle, ses courbes voluptueuses, ses traits du visages splendides.

_Point de vue de Lenny_

J'ouvris doucement les yeux. Jay était face à moi, plongé dans le sommeil. Il était si mignon à et instant. Ses lèvres entrouvertes, ses yeux fermés, ses tâches de rousseur sur le nez et sur les joues. Ses cheveux étaient plus désordonnés que d'habitude, ce qui le rendait encore plus sexy. J'avais franchement envie de l'embrasser à ce moment précis. Il ne portait qu'un t-shirt blanc, et un boxer.

- Tu aimes ce que tu vois ?

Je relevais les yeux et vis sa mine peu réveillée avec un grand sourire.

- T'as enlevé quand, ton pantalon ?

- Cette nuit, j'avais trop chaud.

-Oh, d'accord, dis-je.

- Crois pas que je ne t'ai pas vu me détailler.

- Pfff, n'importe quoi, répondis-je, sentant mes joues bruler. Allez, lève toi que je puisse le faire à mon tour.

- Et si je ne veux pas ?

Fasse à sa réplique, je poussais la couverture et le poussai du plus fort que je puisse. Il tomba sur le matelas, tandis que je riais.

- C'est injuste, ce qu'il se passe, souffla-t-il.

CondamnéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant