Chapitre premier

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Je replaçai une mèche de cheveux tombée sur mon visage derrière mon oreille tandis que je griffonnais sur mon cahier. Je peinais à voir ce que je dessinais, la nuit ayant déjà pointé son nez, étant donné le fait qu'on rentrait en automne. Je ne savais depuis combien de temps j'étais assise dans l'herbe, et je ne savais comment l'expliquer, mais la nature me détendait.

Après quelques temps passés à illustrer mes idées, je décidai de me lever. Je plaçai mes carnets entre mon ventre et mes bras, croisés. Je posai mon casque sur mes oreilles, et Wonderwall d'Oasis se met en route. J'étais une fervente des musiques des années 90. Je commençai à me balader dans le parc, ce que je faisais depuis le début de la semaine. Avec le temps, j'avais réussi à me repérer, et je connaissais tous les recoins de cet endroit. Je continuai à marcher, jusqu'à ce que j'arrive devant l'étang du parc. Il était très réputé, et les jeunes venaient encore s'y baigner malgré le fait qu'il était dix-huit heures. Ils étaient tous regroupés de l'autre côté de l'étang, où le sol était disposé en sorte d'escalier en pente. De mon côté, il y avait une colline, où je montais souvent pour avoir une vue imprenable du parc. Mais cette fois-ci, je fis simplement le tour de l'eau. Le morceau résonnant toujours dans mes oreilles, j'arrivai à l'autre bout de l'étang, et les autres adolescents n'étaient plus qu'à une dizaine de mètres de moi.

Je m'arrêtai un moment, pour les détailler. Je les enviais, quelque part. Ils s'amusaient, riaient, jouaient, trois mots qui étaient plus dans mon vocabulaire depuis longtemps. L'un d'eux stoppa son activité, et regarda dans ma direction.

- Qu'est-ce que t'as, la fille aux cheveux blancs ? Cria-t-il.

Je l'ignorai, et je repris mon chemin. La couleur de mes cheveux ne cessait de questionner les gens, mais je les ignorais simplement. Je rentrai dans le bois, et regardai au tour de moi. A gauche, il y avait un terrain, et d'autres adolescents étaient en train de jouer au basket. Eux aussi s'amusaient, faisaient ce qu'ils aimaient. A droite, des filles étaient assises sur des bancs, en train de papoter, et sûrement de parler des dernières rumeurs, afin se tenir prêtes pour la rentrée qui n'était que dans deux jours.

Soudain, je sentis mon bras gauche percuter quelqu'un. Sous l'étonnement, je relâchai mes carnets. Je me baissai pour les ramasser, sans faire attention à la personne en face de moi.

- Tu ne peux pas faire attention ? Entendis-je.

Je relevai la tête, mes carnets dans ma main.

- Attends, tu te moques de moi ? C'est toi qui devrait faire attention.

- Tu crois que j'ai fait exprès de te bousculer ou quoi ? Dit le garçon.

- Tout ce que je crois, c'est que tu devrais relâcher tes yeux de ton putain de téléphone et regarder où tu vas, répondis-je avant de le dépasser.

Je sentis son regard peser sur moi, mais je ne me retournai pas.

CondamnéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant