Chapitre dix

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Les bruits stridents incessants de mon réveil me réveillèrent. J'ouvris doucement les yeux, et m'habituait à la lumière bien trop intense pour quelqu'un qui vient de sortir de son sommeil. Je me levai difficilement. J'attrapai des vêtements simples dans ma commode, et me changeai rapidement. Je rangeai quelques affaires dans mon sac, et empoignait mon téléphone entouré de mes écouteurs avant de sortir de ma chambre. Je me dirigeai vers la salle de bain, ou je me préparai hâtivement, puis je sortis. J'enfilai mes chaussures et balançai mon sac sur mon dos avant de sortir de chez moi. Je posai mes écouteurs sur mes oreilles, et lançai une chanson des Gun's & Roses en descendant l'escalier. Une fois sortit de l'immeuble, je me dirigeai vers la boulangerie la plus proche, que j'avais repéré hier. J'achetai un pain au chocolat, et je partis m'installer sur un banc pas loin. Les cours ne commençaient que dans trente minutes, et il me fallait un quart d'heure pour y aller. Je profitai donc pour savourer lentement mon petit déjeuner. J'appréhendai le moment où j'allais arriver devant le lycée, et revoir tout le monde. Je décidai finalement de me mettre en route. Je marchai le plus lentement possible, sans pour autant apprécier le paysage. Je n'aimais pas cette ville, et le fait que j'y vivais depuis toujours contribuait à cela. Après vingt minutes de marche ralentie, j'étais enfin face aux grilles du lycée. Les élèves étaient déjà à l'intérieur, recherchant leur classe. J'hésitai à rentrer, pouvant toujours faire marche arrière et partir.

Soudain, quelques élèves me bousculèrent pour entrer dans l'établissement. Je les suivis donc, d'un pas plus lent. Après vingt mètres parcourus, j'étais devant les panneaux, plus précisément devant la foule d'élèves agglutinés devant les panneaux. Je poussai donc légèrement les adolescents pour avancer. En arrivant devant les affiches des classes des premières, je recherchai mon nom. Il apparut finalement en bas de liste. Je ne connaissais que quelques noms qui étaient dans ma classe. Je reconnus le nom de Carter Douglas, un ami de Pierre. Quelques noms de filles ne m'étaient également pas inconnus.

Je cherchai aussi son nom. Je ne connaissais pas son nom de famille, alors je regardai à partir de son prénom. Elle n'était pas de ma classe, et un vide s'installa en moi. Je regardai sur les listes des cautères classes, mais je ne trouvai pas son nom. Il y avait des Léni, des Lony, des Laly, mais pas de Lenny. Elle n'était donc pas en première. Je regardai sur la liste des secondes, toujours rien. Je me tournai vers la liste des terminales, mais elle n'y était pas non plus. Elle n'était donc pas dans ce lycée. Pourtant, c'était le seul de la ville. Le prochain était à une trentaine de kilomètres, peut être même plus. Je ressentais plein de choses à la fois : de la tristesse, de la déception, mais également du questionnement. Mais la sonnerie interrompit mes pensées, et je me dirigeai vers la salle de cours indiquée sur la liste. La matinée se passa tranquillement. L'ami de Pierre m'avait fusillé du regard, et les gens n'avaient pas osé m'adresser la parole. A midi, je sortis pour aller manger au Subway, pas loin. Mais à peine je quittai l'enceinte du lycée, que l'on me poussa violemment. Je me tournai, et aperçut une personne que je n'aurais pas voulu croiser.

- Tiens, Oslo ! Je te croyais mort, on ne t'a pas vu de l'été ! Me lança-t-il.

Je ne lui répondis pas et me remis à marcher. Mais il vint me pousser une deuxième fois, plus violemment encore, ce qui me fit tomber à terre.

- On répond quand quelqu'un t'adresse la parole. Alors, on m'a dit que tu avais passé ces deux mois seul, sans ami ! Quel dommage, surtout pour une personne qui était réputée comme étant la plus sociale et la plus populaire du lycée Maynard !

- Fous moi la paix, Pierre, crachais-je en me relevant et lui faisant face.

- C'est vrai, que t'es-t-il arrivé pour tomber de si haut ? Continua-t-il, un rictus immense collé à son visage poisseux.

- Dégage, putain.

Il rit amèrement, et les gens se regroupèrent rapidement autour de nous.

- Cher messieurs dames, vous vous souvenez sûrement d'un certain Jay Oslo, qui semblait invincible, l'année dernière ! Et bien, regardez ce qu'il est devenu : un vrai boloss sans aucun ami.

Les gens rirent autour de lui. J'avais toujours les yeux rivés vers lui, et lui répondit à mon regard par un autre, mesquin.

- C'est ce qui arrive à un orphelin qui n'a maintenant plus personne pour qui pleurer.

Après ce mot qu'il avait déjà prononcé il y a deux mois s'est qui m'avaient procuré cette même rage, je m'avançai rapidement vers lui. J'étais plus grand et j'étais très proche de lui.

- Que veux-tu me faire ? Tu veux encore te battre ? Vas y, sale enflure, et je ferais de ta vie un enfer complet.

Je ris face à sa remarque.

- Tu crois vraiment être en mesure de me battre ? Je t'ai battu une fois, et je le referais. Les gens autour croient que tu m'as déformé le visage, mais tu sais toi même que tout ce que tu as fait, c'est m'enrager. Ce n'est ni toi qui m'a coupé au visage, ni toi qui m'a tabassé. Donc avant de venir narguer les gens, va apprendre à te battre, et va d'ailleurs te procurer une nouvelle tête, répondis calmement avant de le dépasser.

Les gens autour ne disaient rien, sûrement ébahis par ceux qu'ils venaient d'entendre. En effet, Pierre leur avait dit qu'il m'avait « baise la gueule », mais il n'en était rien. La seule personne qui me l'avait baisé ce soir là, c'était une fille ivre jusqu'au sang, et il s'agissait de ma sœur.

CondamnéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant