L'angoisse. Elle se manifeste de façon différente selon son hôte, ou selon sa nature, mais elle est toujours aussi douloureuse. Persistante. Handicapante.
Pour Tamaki, elle commençait très souvent par un mal de ventre, qui se répandait ensuite vers son torse. Puis sa respiration s'accélérait, ses membres tremblaient et très vite plus rien ne pouvait le sortir de là. Plus rien sauf le temps ; à force d'hyperventiler il s'évanouissait.
Plus rien sauf Mirio ; car comment ne pas être apaisé dans les bras de son seul et unique soleil ? Bien plus rayonnant que ce foutu astre dans le ciel qui lui donnait mal au crâne bien plus qu'autre chose.Tout comme ce jour là ; on avait beau être en plein printemps, il faisait une chaleur étouffante et, alors que la météo avait prédit de la pluie, on ne pouvait pas apercevoir le moindre nuage à l'horizon. Tamaki rangeait tranquillement les affaires scolaires de l'année précédente, en attendant que Mirio le rejoigne pour profiter de leur dernière journée de grandes vacances, quand quelque chose le frappa.
(Mentalement, parce que c'est une fanfic et pas une histoire d'épouvante-)
Ils allaient entrer en 3eme année à UA. Autrement dit, ils allaient entamer leur dernière année de lycée. Autrement dit il ne lui restait plus qu'un an à vivre le quotidien qu'il avait partagé avec Mirio pendant toutes ces années. Autrement dit, il fallait qu'il trouve le courage de lui dire ce qu'il ressent avant la fin. Peut-être même avant le début ? Car il serait triste de s'unir amoureusement juste avant de se séparer professionnellement, non ?
Ah. Il avait mal au ventre.
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Mirio tournait en rond dans la chambre. Il cherchait quelque chose... un cahier ? Il était arrivé alors que Tamaki fouillait la pièce de fond en comble et s'était naturellement mis à l'aider. Sauf que, de façon fort peu habituelle, ses pensées étaient si fortes qu'il en avait oublié son objectif. Au profit d'un but bien plus important à ses yeux.
Il finit par s'arrêter net, se retournant brusquement vers son meilleur ami.- Tamaki, est-ce qu'on peut arrêter de chercher le temps que...
Il ne finit pas sa phrase, réalisant son erreur. Sa terrible et impardonnable erreur.
Il était si obsédé par le brun, qu'il n'avait pas remarqué dans quel état ce dernier était. Maintenant qu'il l'observait enfin réellement, il pouvait le voir vider et remplir fébrilement la même boîte en boucle, les mains tremblantes. Oh. Il n'était pas le seul à être anxieux. ... pour une fois qu'il l'était.- Tamaki... souffla-t-il, le plus doucement possible.
Il vint s'assoir à côté de lui, sur le parquet. Ce parquet sur lequel ils avaient échangé tant de moments. Des tout petits, des plus importants. Des tristes et des joyeux, d'autres plus calmes voire silencieux. Mais jamais, oh non, jamais aucun moment ennuyeux. Et tous aussi précieux. Et Mirio savait que celui-ci ne serait pas le dernier. Il se l'était promis avant de venir ici, réunissant son courage pour accomplir une tâche capitale.Mais pour le moment il fallait s'atteler au plus urgent : réconforter son meilleur ami. Sa personne préférée sur Terre avait besoin de lui, et quel héros pourrait-il bien être s'il ne répondait pas à cet appel ?
Il posa une main sur le dos de Tamaki, la passant doucement de haut en bas dans une lente caresse qui se voulait rassurante, chaleureuse.
- J'ai vu une coccinelle en venant, mais elle avait pas de point. Tu crois que c'est une coccinelle bonus ? Comme les faces blanches sur les dés dans ce jeu qu'on faisait quand on était petits ?
Tamaki tourna la tête vers le blond. Ses yeux humides transmettaient entièrement cet étrange mélange de détresse et de surprise. Avec un soupçon d'amusement que Mirio ne manqua pas de voir.
Mais bien vite les magnifiques -d'après Mirio du moins- billes noires se tournèrent vers le bas. Les cils battirent l'air en silence tandis que l'expression du brun devenait plus diffuse.- Désolé je...
- Ne t'excuses pas ! Enfin, je veux pas te donner d'ordre hein, mais s'excuser pour rien c'est du gâchis ! Et en tant que suneater -il insista sur le "eater"- tu te dois de combattre le gâchis !
- ... Mirio...Cette fois ses lèvres s'étaient courbées en un, certes petit, mais tout aussi éblouissant sourire. Les yeux noirs du jeune angoissé se redressèrent vers le blond. Le soleil. L'unique soleil dans le ciel du brun. Éblouissant et pourtant, le regarder n'était jamais douloureux, bien au contraire.
- Mirio, je ...
Il laissa sa phrase au silence. Un moment passa ainsi, puis Mirio prit une grande inspiration. Cela faisait deja bien trop longtemps qu'il réfléchissait sans agir.
- Tamaki. Je sais pas comment on fait ça, okay, et c'est surement la première fois que je me prends autant la tete avant de faire quelque chose, d'ailleurs c'est peut-être même la première fois que je me prends la tête et oh vraiment je ne sais pas comment tu fais pour vaincre des moments comme ça tout le temps, tu es vraiment incroyable et rayonnant et c'est pour ça que même si c'est moi j'ai peur de tout gâcher et j'hésite mais ...
Okay. Pause. Il inspira.
- Tamaki, je suis amoureux de toi.
Et voila. C'etait dit.
Nouveau silence. Qui s'installa comme un poids sur la poitrine de Mirio. Les secondes semblaient alors durer des heures... Puis Tamaki baissa la tête, faisant face au sol. Ses longues mèches noires cachaient ses yeux, sous le regard à la fois inquiet et plein d'attentes du blond. Mais ses oreilles pointues, si adorables, restaient pour leur part bien visibles et on pouvait les voir devenir de plus en plus rouges de secondes en secondes.
Trois battements de coeur plus tard, la voix timide de Tamaki prononça tout bas :
- Moi aussi.
Et il semblait à Mirio que c'était le seul bruit qui avait retenti dans tout l'univers à cet instant précis. Car tout autour semblait plongé dans le silence et la pénombre pour laisser toute la place à Tamaki, à ses paroles et à son bonheur. Leur bonheur.
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[MiriTama] 1, 2, 3 Soleil
FanfictionC'est le printemps et le soleil brille, mais pas autant que Mirio pour Tamaki. Il est peut-être temps de lui parler de ce qu'il ressent...