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Tamaki avait mal. D'habitude ses crises d'angoisse étaient passagères, elles pouvaient durer des heures, mais jamais des jours. Et maintenant il avait l'impression d'avoir ce poids sur le coeur en permanence, il sentait qu'il pouvait craquer à n'importe quelle minute, n'importe quelle seconde. Il se sentait si fragile. Lui qui voulait devenir un héros, il détestait ça.

Il détestait ça. Il détestait ça. Il détestait ça.

Non, il se détestait.

Chaque fois qu'il voyait Mirio, chaque fois qu'il entendait sa voix, qu'il sentait sa peau effleurer la sienne, il ressentait toujours ce courant électrique, cette étincelle qui ont toujours été là. Toujours.
Mais maintenant il y avait autre chose. Il y avait cette sensation qu'un fossé séparait leurs âmes. Un fossé qui maintenant était bien trop grand pour espérer sauter par dessus. Et cette sensation lui donnait toujours la même anxiété, la même envie de fondre en larmes et de partir s'enterrer quelque part où personne ne viendra jamais le chercher. Quelque part où il pourrait suffoquer en silence.

Alors il évitait Mirio.

Et fut amèrement surpris de voir à quel point c'était tâche facile. Parce que Mirio aussi semblait l'éviter.

--

Mirio évitait Tamaki. Mais maintenant qu'il avait parlé du problème avec Nejire, il était résolu à résoudre l'affaire. Il n'était pas entièrement convaincu de la théorie de Nejire, mais dans tous les cas il pouvait être sûr que Tamaki n'était pas heureux dans cette situation et c'était une raison bien suffisante pour affronter ses craintes et régler la situation. Même si ça impliquait de se faire rejeter par Tamaki... Après tout, même si c'était sa théorie qui s'avérait véridique, alors ça voulait dire que Tamaki était une nouvelle fois en train de sacrifier son propre bonheur pour le sien, et ça il ne pouvait l'accepter sans rien faire. Vraiment pas.

Alors il attendit la fin des cours avec impatience, la jambe tressautant sous son bureau nerveusement. Si bien qu'un de ses camarades lui demanda d'arrêter parce que ça le déconcentrait dans le pendu qu'il faisait avec sa voisine de table.

Quand la sonnerie retentit, il se leva brusquement, jeta toutes ses affaires chaotiquement dans son sac et, sans laisser le temps à Kataki qui s'avançait déjà vers lui de l'atteindre, il se pressa jusqu'aux dortoirs où il posa ses affaires dans sa chambre et récupéra une petite boite entourée d'un ruban bien mal noué - il y avait passé la nuit - il attendit devant la porte de la chambre de Tamaki. Ce dernier devrait arriver d'une seconde à l'autre puisqu'il sortait du même cours. D'ailleurs ça faisait un moment qu'ils n'étaient plus rentrés ensemble de- Oh. Le voilà qui arrive.

Mirio se tint un peu plus droit et fit de son mieux pour ne pas perdre son sourire en voyant le visage épuisé de Tamaki se tordre dans un mélange de surprise et de crainte à la vue du blond. AÏe.

Tamaki ne l'avait jamais regardé comme ça.
Et ô jamais il n'aurait imaginé qu'un regard pouvait trancher si profondément.

Mais ce n'était pas le moment de se laisser aller ! Il fit un pas en avant vers le brun, qui s'était arrêté à environ deux mètres de lui.

- Tamaki ! Hey, ça va ? Est-ce qu'on pourrait parler ?

Il avait beau essayer de cacher son stress avec un grand sourire, il se rendait bien compte que sa voix le trahissait complètement. Mais pas autant que le tremblement de la lèvre inférieure de Tamaki trahissait ce dernier.

- De quoi tu veux parler...?

- Hum, de plein de choses ! Mais, mais surtout de nous. Et de... Kataki ? 

Il avait hésité, parce qu'il n'était pas sûr qu'elle fasse partie du problème. Sauf qu'au vu du regard plein de surprise et de douleur de Tamaki, il n'y avait plus de doute à avoir. Et surtout, il avait visiblement mal interprété l'hésitation dans la voix de Mirio, ou du moins c'est ce que laissait entendre sa réaction.
Il avança d'un pas rapide et irrégulier vers sa porte, passant le plus furtivement possible à côté de Mirio.

- Je, je suis fatigué... On peut peut-être, peut-être en parler plus tard ... ?

Sa voix tremblait et l'entendre brisa le coeur de Mirio une énième fois. Il s'empressa d'empoigner un bout de la manche du brun dans une tentative de le retenir sans pour autant le restreindre.

- Attends, Kataki !

Kataki.
Il écarquilla les yeux à sa propre voix. Mais Tamaki avait les yeux encore plus grand ouverts que les siens, avant qu'il ne les ferme de toutes ses forces tout en retirant brusquement sa manche de l'emprise du blond pour ouvrir sa porte.
- Non, Tamaki, pardon c'est pas qu-

- On, je, j'ai compris, c'est... c'est pas la peine qu'on en parle.

La porte claqua si violemment face au visage effaré de Mirio qu'il avait l'impression que le sol s'était mis à trembler sous ses pieds.

Ou peut-être que c'était lui qui tremblait ?






--- Notes ---

Nooooonnnn les pauvres chous ,,,
Oui je sais que c'est moi qui écris et que je suis donc entièrement responsable mais j'aime le hurt/confort uniquement pour le réconfort a la fin alors là je souffre !
Bref assez de complaintes, sachez que le chapitre suivant n'est pas encore terminé et il va me falloir de la force pour le finir à temps parce que je suis vraiment occupée par plein de trucs là !
Bonne journée/soirée à vous ~

[MiriTama] 1, 2, 3 SoleilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant