L'homme qui venait de m'adresser la parole était très grand, une carrure de rugbyman. Des tatouages lui recouvraient les bras et une balafre lui barrait la tempe droite, ça lui donnait un côté pirate, renforcé par la barbe fournie qui lui mangeait le visage. Je ne voyais pas ses yeux, ils étaient cachés derrière une paire de solaires d'aviateur. Ses grandes mains retenaient un casque sur lequel était dessiné un crâne avec une paire d'ailes. Sur son blouson en cuir, se trouvaient différents écussons que je n'eus pas le temps de déchiffrer, une autre voix familière interrompant mon observation.
- Tu vas répondre cette fois ma belle ! ordonna Spence.
- Et pourquoi je devrais ? M'entendis-je répondre. Et puis d'abord, comment connaissez-vous mon nom ?
- Hanna, Hanna, Hanna, tsss tsss. Tu ne nous parles pas comme ça chérie. Tu vas gentiment répondre à la question du prez, et on verra ensuite.
Là, à ce moment de mon récit, j'aurais pu être tout à fait raisonnable et répondre docilement à leurs questions. Mais vous vous souvenez de mon instinct déplorable quant aux choix que je dois faire ? Et bien il a encore frappé !
- Je n'en ai rien à faire ! Je n'ai absolument rien à me reprocher. Je suis tombée en panne et je cherche de l'aide. Si je suis arrivée sur votre propriété c'est totalement fortuit.
- Le hasard est surprenant, on repère ta bagnole hier et aujourd'hui tu débarques ici sans explication. Desolé si j'ai un peu de mal à te croire.
- Que voulez-vous que je vous dise ? C'est la vérité.
- Je veux bien te donner le bénéfice du doute. Mais tu vas devoir nous suivre. Mes gars iront chercher ta voiture, on verra ce qu'on peut faire pour la dépanner. me dit le prez sur un ton péremptoire.
- Bien je crois que je n'ai pas vraiment le choix. De toute façon, il faut que je fasse réparer ma voiture, au moins je sais que vous m'indiquerez un bon garagiste et que je ne me ferai pas pigeonner.
- Monte derrière moi et tiens-toi bien. On n'a pas long à faire. m'intima le prez.
Je m'installai derrière lui non sans mal. Je n'étais jamais montée sur une moto. Cela ne faisait pas partie des choses que je voulais faire dans cette vie. Mais il n'empêche que l'expérience en valait le détour. Je passai mes bras sur sa taille, je le sentis se crisper lorsque je collais mon buste contre son dos. Je voulus me retirer mais il attrapa mes mains et me plaqua davantage le long de son corps.
Il démarra dans un vrombissement superbe et je ne sais pas trop ce qu'il se passa, mais la proximité du corps de ce beau géant et les vibrations de la machine déclenchèrent des fourmillements dans mon ventre. Il m'excitait. Pourtant je n'étais pas fan des barbiches, mais sur lui c'était sexy en diable. Il démarra en trombe ce qui me fit resserrer davantage ma prise. Quel bonheur, cette sensation de liberté une fois que je fus rassurée. Le prez maniait son engin avec dextérité et souplesse.
Il ne nous fallut qu'une dizaine de minutes pour atteindre un grand portail en fer. A son approche, celui-ci s'ouvrit. Je pus alors admirer une grande bâtisse, une sorte de manoir avec une aile de chaque côté et une grande grange sur la droite. Des dizaines de motos s'alignaient sous un préau à gauche, et une porte entrouverte laissait deviner qu'il y avait là un grand garage, contenant au moins cinq voitures, dont celle qui m'avait dépassée sur la route.
Le prez se gara au plus près de la porte d'entrée, coupa le moteur et m'invita à descendre. Spence me donna un coup de main et fort heureusement car mes jambes flageolaient. Il me tira un peu trop fermement, je fus déséquilibrée, basculant de tout mon poids contre lui. Il m'attrapa par la taille et me serra contre son torse un peu trop longtemps pour être honnête. Je remarquai alors qu'il en profitait pour palper ma poitrine contre son buste.
- Merci, ça va aller, lui dis-je un peu sèchement, tu peux me lâcher.
- Tu es sûre ? Parce qu'on dirait que cette petite balade t'a mise dans tous tes états, répliqua-t-il en désignant du regard mes seins pointant sous mon pull.
Rapidement je les cachais sous mes bras, mais cela ne fit que déclencher l'hilarité des deux hommes. Le prez s'était levé et me coinçait derrière tandis que Spence me bloquait à l'avant. J'eus soudain des bouffées de chaleur, je devais virer cramoisi et bien qu'ils soient tous les deux intimidants, je devais avouer que la situation m'excitait. Je n'étais vraiment pas croyable comme fille. Je suis toute seule, au milieu d'hommes on ne peut plus viriles, pas spécialement reconnus pour être pacifistes, potentiellement dangereux, et moi je mouille de cyprine ma petite culotte... Tout à fait navrant.
Je me raclai la gorge afin de montrer ma gêne. Le prez posa une main dans le bas de mon dos et Spence s'effaça enfin pour me permettre d'avancer. Ouf !
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Le biker et moi 1- Spencer
ChickLitHanna, désespérée, se retrouve à prendre la route pour échapper à la honte. Elle a tout perdu à cause d'une pub pour de la mayonnaise. Elle décide alors de partir pour se faire oublier. Rien ne se passe comme prévu et elle n'a pas fait la moitié du...