Chapitre 5 : On the road again

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Rassasiée et perplexe, je repris la route. Je gardai le cap sur le Montana. Bien que j'aie le sentiment que je n'irai pas jusque là-bas. J'évite pourtant toujours de me fier à mon instinct, il me met toujours dans des situations pas possibles.

Je sortai enfin de Kansas city, bien contente de m'échapper de cet endroit. La route défilait, chaque kilomètres avalés me soulageait d'une tension qui pesait sur mes épaules. Je ne pensais pas être aussi crispée. J'ai beau me repasser la conversation en boucle je ne vois pas ce qui a pu rendre le motard méfiant.

Plus j'y pensais et plus je me disais que cette discussion était surréaliste ! Qu'est ce qui m'avait pris de parler des signes que j'attendais de Dieu... remarque ça ne semblait pas l'avoir perturbé plus que ça puisqu'il voulait me présenter son patron. Bizarre.

Je roulais depuis un moment déjà quand je sentis une odeur de plastique brûlé. J'aperçus alors dans mon rétroviseur une épaisse fumée noire qui sortait probablement de mon pot d'échappement.

- Il ne manquait plus que ça ! Allez titine, encore trois kilomètres et on arrive à Coming. Ne me laisse pas au milieu de nulle part !

Elle souffla et crachota encore un peu avant de s'arrêter complètement. Je la laissais glisser doucement vers le bas-côté. Je posai ma tête sur le volant, dépitée et déçue de ne pas avoir pu aller plus loin. Il fallait que je trouve un garage, combien allait me coûter la réparation et combien de temps cela mettrait-il ? Je vais devoir me trouver à me loger, peut-être même travailler. Arf, si ce n'est pas avoir la poisse je ne sais pas ce que c'était !

- Bon et bien, combien de kilomètres déjà jusqu'à Coming ? Un peu moins de trois... Allez avec un peu de chance, il y aura une maison avant la ville.

Sur mes mots d'encouragement, je pris mon sac avec l'essentiel de mes biens, fermai la voiture et me mis en marche. Le temps était plutôt menaçant, des orages étaient annoncés pour la journée. Heureusement j'avais des ballerines pour conduire et non pas mes talons que j'affectionne tant. N'étant pas une grande sportive, au bout de dix minutes, j'en avais déjà assez. Je me sentais seule, abandonnée. Pas une seule voiture ne circulait, surprenant pour un axe principal. Me serais-je trompée ? Encore ? Je suis vraiment nouille.

Je continuais à avancer. De toutes façons que pouvais-je faire d'autre ? Le paysage changea quelque peu, j'arrivais dans une sorte de forêt, au moins s'il pleut je serai sous le couvert des arbres. Mon objectif était de trouver une habitation quelle qu'elle soit. Finalement c'était assez agréable, les oiseaux chantaient et les feuilles bruissaient sous le vent. Pour une balade le coin était vraiment sympa.

Je n'apercevais toujours aucune maison, ma volonté mollit un peu, mais je n'avais pas le choix, je devais avancer. Je commençais sérieusement à désespérer, insultant mentalement les étoiles et les anges qui ne me guidaient pas. Quand j'entendis un bruit de moteur, un véhicule approchait derrière moi. Je ne savais que faire, le stop me faisait peur, on raconte tellement d'histoires horribles. Je décidai de continuer comme si de rien était. Si la voiture s'arrêtait j'aviserais sinon je marcherais, cette voiture allait bien quelque part !

La voiture sembla ralentir à mon niveau, mais elle s'arrêta pas. Je releva la tête et aperçus une jeune femme qui m'observait, elle s'était retournée après que le véhicule m'a dépassé. Son regard me rappelait quelqu'un mais je n'aurai su dire qui. Finalement, je n'obtins aucune aide, la voiture disparut au virage suivant, me laissant de nouveau seule. C'était peut-être mieux ainsi.

Quelques minutes plus tard, j'entendis cette fois des vrombissements de moto, elles arrivaient face à moi. Cinq motos firent leur apparition et elles me croisèrent puis trois d'entre elles firent demi tour pour s'arrêter à ma hauteur. C'est bien ma veine tiens !

- Mademoiselle Spencer que faites-vous sur ma propriété ?

Le biker et moi 1- SpencerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant