Chapitre 7 : Une troublante demeure

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Je passai le pas de la porte encadrée des deux bikers. La main du prez toujours en bas de mon dos et celle de Spence qui frôlait la mienne. Je ne sais pas si cela était intentionnel, mais ce petit flirt me troublait plus que je ne le voulais.

Ma première impression du lieu fut Waouh ! Rien que l'entrée majestueuse donnait sur un large escalier qui devait desservir les deux étages supérieurs. Bien que ce soit un manoir, la décoration était loin d'être classique. En effet, la moto et la mécanique étaient l'inspiration des pièces du rez de chaussée. Les patères de l'entrée étaient des outils ou des pièces de mécanique détournées. Les murs gris étaient soulignés par des pièces métalliques. Des touches ocres ou rouge brique réhaussaient et réchauffaient l'atmosphère.

Nous passâmes une porte sur la droite qui menait à un grand salon. L'ambiance, quoique masculine, dégageait quelque chose de chaleureux. On devait s'y sentir bien et le grand canapé d'angle me faisait de l'oeil. Il avait l'air moelleux et confortable. Une grande bibliothèque contenant des livres, mais aussi des films et des CD ornait le mur en face. Une large baie vitrée donnait sur une grande terrasse et une piscine. La grande classe.

- Sympa chez vous ! Et y en a de la place, fis-je en désignant une longue table pouvant contenir une vingtaine de personnes.

- Installe-toi ici, m'ordonna Spence en me désignant une chaise. Warren ramène à boire.

- Le s'il te plaît c'est en option chez vous ?

- De quoi tu me parles ? me répond-il. Je fais bien comme je veux.

Un peu agressif le garçon ! Warren apporta des cafés et de la bière. Il me demanda ce que je voulais boire et me servit le café demandé. La caféine de mon dernier café ne faisait plus effet depuis quelques heures déjà. Je le sirotais donc avec plaisir. Spence prit lui aussi un café, tandis que le prez prit une bière. Il me scruta avec attention, je sentais son regard glisser le long de mon corps, s'arrêtant parfois sur mes courbes. Son regard était si insistant que j'avais l'impression qu'il me brûlait. Un sourire charmeur s'étira sur ses lèvres tentatrices, il prit alors la parole :

- Bon si on reprenait tout depuis le début ? Je m'appelle Ethan Wright, je suis le président de ce club de motards. Voici Spencer Rock, le vice-président des Skull Angel.

- Je ne sais pas si cela vaut le coup que je me présente puisque je sais que vous avez fait des recherches sur moi.

- Allez, joue le jeu, me poussa Spencer.

- Bien, je suis Hanna Spencer, je viens de partir de Charleston en Virginie pour changer d'air et trouver un job.

- Je te trouve bien jeune, pourquoi n'es-tu pas à la fac ?

Voilà la question que je redoutais tant. Est-ce que j'avoue tout ? Ou bien je pourrais peut-être ne pas tout dire, ce serait juste un mensonge par omission, c'est moins grave non ? Et puis je ne leur dois rien à ces gars !

- Euh... Alors voilà, j'ai eu des ennuis suite à une bêtise de ma part, ayant perdu l'estime de mes parents et de mes amis, je ne pouvais plus rester là-bas, alors j'ai tout plaqué et pris la route, histoire de recommencer à neuf quelque part où l'on ne me connaît pas.

Alors que je finissais mon explication, un grand blond entra et déclara que ma voiture était garée dans l'atelier et que c'était OK. Spence et le prez parurent soulagés à l'entente de ses infos.  Pour ma part, je ne comprenais pas tout.

- Peut-on savoir quelle est la bêtise ? Demanda le prez, se détournant du blond

- Je n'ai pas spécialement envie...

Il y eut un silence durant lequel j'entendais leurs méninges travailler, ils devaient se demander quel genre de bêtise est-ce que j'avais pu faire. Voyant que je n'ajoutais rien et que je n'en dirai pas plus à ce sujet, Spence reprit :

- Tu m'as dit ce matin que tu attendais un signe du grand patron, qui est-ce ?

Je me mis à rire en comprenant enfin la conversation que j'avais eu avec lui ce matin !

- Je crois qu'il y a eu un quiproquo ce matin. Quand je parlais du patron, je parlais d'un signe de Dieu ou du destin pour me dire où aller. Je n'ai pas de contact ni de piste pour la suite alors j'essaie d'interpréter des signes pour me guider. D'ailleurs, ça n'est pas vraiment concluant jusque-là.

Les deux hommes me regardèrent avec des yeux ahuris, avant d'exploser de rire.

- T'es vraiment fortiche toi alors ! me dit le prez. Bon je crois qu'il y a juste eu un malentendu. L'après-midi est bien entamé, on va regarder ta voiture, voir si on peut y faire quelque chose dans l'immédiat. Si ce n'est pas le cas, tu dormiras ici cette nuit afin que l'on trouve une solution.

Faites que ma voiture redémarre, je n'ai pas spécialement envie de dormir dans cette maison pleine de motards, certes sexy pour certains, mais dangereux malgré tout !

Le biker et moi 1- SpencerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant