Anderion

Chapitre 10

*Liam savait où il se trouvait. Tout n'était que ténèbres autour de lui , mais il savait. Il ne voulait...*
«Non...»
*Qui me vole la narration ?*
«Non!»
*Liam arrête tout de suite c'est moi le narrateur !*
«NON!»
*Très bien. Je te donne ce passage.*
«Je ne sais pas où je me trouve ! Je viens d'ouvrir les yeux , j'ai cru un instant être de retour dans la caverne de mes songes , mais ce n'est pas le cas ! Il faut que je me lève et observe attentivement autour de moi. C'est bel et bien le même lieu , mais cette fois , j'y suis vraiment ! Il ne manque que la luciole...
- Tu es enfin réveillé ! lança une voix derrière moi.
Je me retourne pour voir qui ose m'adresser la parole et je distingue la silhouette d'une femme dans le noir.
- C'est toi ma luciole ? je demande alors , sérieusement.
- Ta ...? Non, répondit elle en riant.
Soudainement , une lumière illumina la caverne . C'était simplement la torche qu'elle tenait qui venait de s'embraser.
- On y voit un peu mieux tu ne penses pas ?
Wow... Elle est magnifique...
- J'espère ne pas t'avoir trop fait mal... Tu n'as pas l'air d'avoir de blessures en tout cas ! Tiens attrape !
Voilà qu'elle me lance une pile de vêtements. Les miens en plus... Mais je suis nu !
- Que m'as-tu fais , perverse ! dis-je en cachant immédiatement mon corps avec les vêtements.
- Habille toi tu vas prendre froid. J'ai dû te laver alors que tu étais inconscient , tu te bats en rêve où quoi ! C'est bon c'est bon je me tourne...
Elle continue de se moquer !
- C'est bon ? demanda-t-elle.
- Ouai...
- N'empêche... tu es très mignon...
Je rêve ou elle rougit ? Elle est vraiment belle... Voilà que moi aussi je rougis !
- Qu'est ce que je fais là ?
- Tu vas m'aider.
- Certainement pas !
C'est pas le corps d'une fille qui va me dicter quoi faire ! Elle a beau avoir des cheveux blonds superbes , une silhouette très attirante et un sourire radieux , elle m'a quand même kidnappé !
- Très bien , alors tu ne sortiras jamais d'ici. Salut !
Elle s'en va vraiment ! Pas grave je trouverai la sortie tout seul !
- Ne comptes pas t'échapper par toi même , cette grotte est magique , tu ne peux pas sortir d'ici sans mon aide.
- J'en ai pas besoin !
- Si tu le dis. Je reviendrai demain , si jamais tu changes d'avis entre temps , crie mon nom.
Elle fait demi tour... Non sa torche s'est éteinte , je ne vois plus rien ! J'ai qu'à sonder la zone , elle m'as pris pour qui ? Concentration concentration concentration concentration ! Ça marche pas ! Bon j'ai qu'à l'appeler . Comment elle s'appelle ? Elle me l'a pas dit... Elle m'énerve !»

Pendant ce temps , au beau milieu du Pacifique , une jeune tahitienne jouait avec l'animal de la famille. La belle Teeeva semblait se battre contre des ennemis imaginaires venus d'ailleurs. Elle courrait , sautait , bondissait , tombait , se relevait , courrait à nouveau en esquivant les soldats de fer. Voilà qu'elle prend appui sur une caisse en bois et s'élance en l'air avec une incroyable agilité . En un instant, son oiseau blanc se plaça au dessus d'elle et lui lâcha un petit arc de bois blanc très fin , elle l'attrapa au vol et encocha une flèche qu'elle sortit de sa poche et qui fendit l'air pour transpercer la pomme à l'autre bout de la plage.
- Bien joué Mão ! Timing parfait !
Le petit oiseau se mit alors à piailler , affolé , il vola dans tout les sens. Teeeva comprit immédiatement qu'il avait sentit quelque chose , et se tint prête à décocher une autre flèche. Une chouette blanche vint se poser sur la pomme. Mão , deux fois plus petit que ce nouvel arrivant , n'osa pas s'approcher et se posa sur l'épaule de la jeune fille.
- Que fais-tu là toi ? lui demanda Teeeva en s'approchant malgré les contestations de Mão.
L'oiseau s'envola et vint se poser sur le bras que lui tendait la tahitienne.
Elle remarqua qu'il tenait un petit papier dans une de ses serres. Elle le prit et le déroula. Le papier lui apparu totalement vierge.
- Je devrais montrer ça à papi... se dit elle à elle même.
Elle s'élança à toute vitesse sur la plage , suivie de près par les deux animaux volants. Mão tournait autour de la chouette , comme pour le tester. Le plus gros s'arrêta net en l'air et Mão , juste derrière , lui rentra dedans. Teeeva entra dans la cabane qu'elle venait d'atteindre sans se préoccuper d'eux, les laissant seuls dehors.
- Grand papi ? dit elle en s'approchant de son lit.
- Ma petite Teeeva... Tu t'es débarrassée des soldats ?
- Ils sont tous six pieds sous terre !
- Ahah c'est bien ma petite !
Le vieil homme affichait un large sourire , il était véritablement fier de sa petite. Son sourire s'effaça lorsqu'il se mit à tousser à plein poumon. Teeeva le redressa et lui donna un verre d'eau.
- Bois grand papi...
- Merci ma chérie , j'ai de la chance de t'avoir.
Elle l'entoura de ses bras et ne le lâcha plus.
- Ohoh doucement petite fleur ! Je suis fragile tu sais bien !
- Je ne veux pas que tu partes grand papi !
- Les dieux ont besoins de moi de l'autre côté ma puce , j'ai fait ce que j'avais à faire ici. Regarde toi comme tu es belle , tes parents seraient fièrs de toi Teeeva. Tu manies l'art du combat comme personne , tu te déplaces avec l'agilité d'un chat , tu en sais plus sur l'histoire de notre monde que certains historiens. Tu tires à l'arc comme personne sur cette île , tu possèdes toute la gentillesse de notre famille... Et par dessus tout , tu aides ton prochain comme tu aides les gens que tu chéris . Tu es la perle de cette île Teeeva , je n'ai plus rien à t'apprendre.
Une larme coula sur sa joue et tomba au sol.
- Je t'aime grand papi !
- Moi aussi je t'aime ma petite, plus que tout en ce monde. Ne pleure pas mon enfant , tu ne seras jamais seule.
- Mais tu vas t'en aller...
- Je resterai toujours avec toi...
Le vieil homme appuya son doigt là où se trouve le cœur de Teeeva.
- Ici.
Cette dernière posa ses mains autour la sienne et la ramena sur le lit , sans la lâcher. Il se mit alors à parler beaucoup plus doucement , ouvrant à peine la bouche :
- Tu vas bientôt prendre ma place Teeeva. Tu es prête depuis bien longtemps , mais moi non.
Elle ne répondit rien , retenant ses larmes.
La chouette s'infiltra alors par la fenêtre et vint se poser sur le meuble à côté , tenant le papier dans son bec. Mão les rejoint immédiatement et se posa sur la main du grand papi. L'arrivée des animaux forma un nouveau sourire sur son visage. Teeeva sentit alors sa main lâcher prise petit à petit. Elle retira les siennes lentement , laissant son grand papi entrer dans un sommeil éternel , un sourire à jamais gravé sur son visage. La jeune fille déposa un doux baiser sur son front et ne pu s'empêcher de laisser couler les larmes qu'elle retenait tant.
Une intense lumière blanche envahit soudainement la pièce et Teeeva. Lorsqu'elle disparu complètement , la chouette sembla s'intéresser à elle avec insistance. Teeeva remarqua alors que des mots étaient apparus sur le papier jusque là vierge. Elle le prit dans sa main , le déroula , et le lu. Quelques minutes plus tard , elle relève enfin la tête et s'adresse à la chouette :
- Merci Flocon , je comprends mieux ta mission. Moi c'est Teeeva , et tu connais déjà Mão.
À l'entente de son nom , l'oiseau s'excita et virevolta dans tout les sens. Teeeva regarda à tour de rôle Flocon et Mão et comprit alors l'étrange couleur blanche de son ami volant, si particulière pour un monarque de Tahiti.
Elle roula de nouveau le papier et le rendit à Flocon. Ce dernier s'envola par la fenêtre et disparu à l'horizon.
- Mão , tu sais où grand papi rangeait ses livres ?
Le petit oiseau s'envola à travers la maison , et Teeeva le suivit.