Meryl - a Stranger Things story

Chapitre 1 : Le nouveau départ

Meryl posa sa tête sur la vitre du taxi et soupira. La pluie tambourinait sur la carrosserie, très fort, et lui donnait mal à la tête.
Derrière la fenêtre défilaient les champs de maïs trempés de l'Indiana. Meryl voyait son reflet sur le carreau. Elle se trouvait l'air d'un zombie. Elle avait perdu son hâle Made in California naturel, et, bien que très peu attentive à son physique, elle en avait pris un coup.

La Californie, c'était terminé. Maintenant, elle allait vivre avec Neil, son beau-père, sa mère Susan, sa soeur et leur horrible demi-frère, dans une ville paumée. Elle avait la désagréable impression d'être dans un mauvais film, où l'héroïne déménage dans le trou du cul du monde, et rencontre finalement l'amour (un beau paysan musclé qui sent l'avoine) et impressionne tout le lycée par son allure de pom-pom girl hyper sophistiquée.
Mais aucun risque que Meryl sorte avec un Schwarzenegger de la tondeuse ou qu'elle impressionne qui que ce soit.

Meryl n'était pas ce genre de fille. Elle n'était ni jolie, malgré de magnifiques cheveux roux-dorés, ni pom-pom girl, ni sophistiquée. Sa soeur non plus n'était pas comme ça. Meryl se mit alors à penser à elle. Sa petite soeur de 13 ans, elle ne l'avait pas vue depuis des mois. Elles s'étaient téléphoné deux ou trois fois, mais elle lui manquait plus que tout.

Au départ de leur mère, elle avait dû partir avec elle, et Meryl avait dû rester à San Francisco avec leur père pour terminer l'année scolaire et passer ses examens. Très vite, la présence chérie de sa soeur lui avait manqué. Le lit vide à côté du sien, le skate dans l'entrée qui avait disparu, les baskets sales sur le canapé qui s'étaient volatilisées, tout c'était envolé pour l'Indiana avec sa soeur.

Meryl sentit les larmes lui monter aux yeux. "C'est bon, se dit-elle, l'année est finie, tu vas la voir".
La jeune fille se redressa et s'adressa au chauffeur (ce connard) qui, en plus de vouloir 400$ pour la course, ne lui avait pas parlé de tout le trajet :

- Excusez-moi, est-ce qu'on peut s'arrêter à une cabine téléphonique, il faut que j'appelle quelqu'un.

Le chauffeur répondit sans la regarder :

- C'est pas la peine, on arrive.

Meryl se rassit furieusement sur la banquette arrière. Quel salaud ! Elle mit son walkman sur ses oreilles, lança sa compil à fond, et, au grand étonnement du chauffeur, s'endormit en écoutant The Clashs qui chantaient à s'en casser la voix.

À suivre...