Pensées (D'une Pseudo Dépressive)

Pensée #8

Maman,

Tu vas m'en vouloir je le sais, tu ne seras pas la seule et tu auras raison.

Comment me pardonner de vouloir abandonner ?

Je suis lâche, je fuis devant la difficulté, devant la dureté de la vie.

On m'a dit : "ce sera toujours ainsi alors habitue toi maintenant pour être forte plus tard."

Mais je ne peux pas maman, je ne veux pas rentrer la méchanceté, l'hypocrisie, et la haine dans mes valeurs.

Je souffre maman. De tout mon cœur, de toute mon âme. Je suis seule et je tombe. J'ai beau me relever, penser que je suis au bout du bout, je trouve toujours une nouvelle fissure dans laquelle m'effondrer.

J'ai passer mon après-midi à pleurer maman. Sur ces mots qui ont brisé le peu de mon cœur réparer.

Ce fut mon erreur maman, tu avais raison. Ces personnes qu'on connaît via internet, on ne les connaît pas. Tu n'aurais pas dû avoir peur des pédophiles maman, tu aurai dû avoir peur de ceux qui jouent.

Ils te traînent dans la boue en faisant semblant de t'aider.

Je voulais les voir maman. J'aurai tout fait pour. J'ai toujours tout fait pour. Et pour quoi ? Pour que l'on me dise que je n'ai jamais fait d'effort ?

Qu'est-ce qu'on fait quand on a plus personne dans la vraie vie et que nos amis virtuels disparaissent avec des mots plus tranchant qu'une guillotine ?

On sombre, on se noie.

Et j'ai plus envie de nager maman. Comme ceux emporter par le courant.. Je fatigue. Nager m'épuise et je ne peux plus faire semblant.

Tu l'as vu maman, tu l'as vu. Tu as voulu changer les choses mais c'était trop tard maman.. Depuis longtemps.

Depuis quelque temps, je ne mange plus, plus autant qu'avant... Je n'ai plus de petit déjeuner, je ne fais plus de 4h, je saute des repas...

Je me laisse mourir maman. Et de la pire des manières..

J'envoie des SOS que je regrette. Je ne peux pas mêler des gens qui s'en fichent de moi à tout ça...

Ça fini toujours mal.

Je me cache derrière un portable, une tablette.

Je cuisine pour oublier, pour vous créer des souvenirs...

Je fais toujours les choses mal maman, je le sais.. Alors mourir aussi je présume.

Y'a-t-il vraiment une bonne façon de mourir ? Et de dire adieu à ses proches ?

Ta fille à des kilomètres est dans un état aussi lamentable que moi. Mais moi je tiens, je la retiens. Je ne veux pas qu'elle me rejoigne dans ce gouffre sans fond.

Tu devrais le savoir maman, que j'ai toujours été décalée. Ça a toujours été ainsi.

Jamais moi-même. Jamais heureuse.
Ou de court moment.

Comme hier. Hier j'étais heureuse, autant que je sois capable de l'être... Je me suis amusée, et je me suis sentie à ma place pendant un instant voire même utile...

Et aujourd'hui on me traite comme une vieille paire de chaussettes.

Mais ces courts moments me disent : "regarde c'est rare, certes, mais ça arrive. Ne laisse pas tomber."

C'est pour ces jours-là que j'essaye tant bien que mal de rester debout, de me tenir droite, la tête haute.

En attendant, je me plonge dans mes romans... A chacun ses moyens pour garder la tête haute.