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A/N : Je sais que normalement je devrais pas poster de chapitre aujourd'hui, mais d'humeur généreuse je vous le donne en plus aujourd'hui ! DÎTES BIEN MERCI À WONHO QUI SORT SON MINI-ALBUM LE 4 SEPTEMBRE SMSBXPSJXPZBF

Tout le monde est venu me voir à l'hôpital à Noël étant donné que je n'avais pas encore le droit de sortir de mon lit. Les mois s'écoulent, je suis passée dans le centre de rééducation. J'arrive à me tenir debout, quelques instants. Marcher est encore un peu difficile mais c'est normal après tout. Nous ne sommes qu'en avril. A priori, dans quelques semaines je devrais pouvoir marcher normalement. Ça me semble parfois irréel, comme si j'étais dans un rêve. Pourtant je ne peux pas dire que ça n'a pas été douloureux souvent, mais c'était un faible prix à payer. J'ai eu droit à trente six radios, tests et compagnie pour que le docteurs'assure que mes os étaient bien en place, consolidés désormais et que mes muscles étaient en bon état. Mais tout ça est derrière moi et maintenant, place à la rééducation. Deux kinésithérapeutes se relaient pour s'occuper de moi et veillent à ce que je progresse sans tomber.

Les BTS ont dû reprendre leur tournée après les fêtes de fin d'année mais ils m'appellent tous un peu chaque jour pour prendre de mes nouvelles. A l'heure qu'il est, ils sont à Bangkok. Jimin est évidemment celui qui me contacte le plus. D'ailleurs,après que j'ai retrouvé la mémoire, nous avons invité tout le monde pour faire une photo ; Jimin s'est empressé de la tweeter pour donner des nouvelles également aux fan et les prévenir que mon opération s'était bien passée et que dans quelques mois je serais sur mes deux jambes à nouveau. Depuis, je reçois beaucoup de messages de la part des vrais fans qui sont contents pour moi.

« Prête pour votre séance de rééducation mademoiselle Bell ?

- Louisa, je t'ai déjà dis de m'appeler par mon prénom! Et tu peux me tutoyer, je ne suis pas ton altesse que je sache quand même.

- Désolée, j'ai l'habitude de m'adresser à tous mes patients comme ça. » Les yeux verts de ma dévouée kinésithérapeute se clignent malicieusement, tandis qu'elle penche la tête avec un petit sourire. Elle est grande, fine, avec des cheveux bruns rassemblés en un chignon haut et des lunettes aux verres un peu allongés. Elle paraît presque fragile mais en fait elle a une sacrée poigne et m'aide à passer dans mon fauteuil en un clin d'œil.

Un petit tour en fauteuil roulant, et nous voici dans la salle de rééducation. Ma chère kiné amène mon « deux-roues »devant deux barres parallèles et bloque les freins du fauteuil. Je soulève mes pieds des cales-pieds et les pose sur le sol. Puis elle m'aide à me lever tandis que je pose mes mains sur les deux barres qui forment un petit couloir devant moi. Ce n'est pas la première fois que je fais cet exercice et que je pose mes pieds au sol, mais je suis toujours surprise de la sensation de froid qui remonte sur mes jambes. Est-ce que c'est parce que le carrelage du bâtiment est terriblement froid, est-ce que c'est parce que je n'ai encore pas l'habitude d'être debout, ou tout simplement que j'ai l'habitude d'avoir mes jambes serrées bien au chaud l'une contre l'autre dans mon fauteuil ? Probablement un peu de tout ça.

Les deux mains sur les deux barres, j'avance doucement mais sûrement. Je ne force presque plus sur mes bras pour me soutenir, je laisse faire mes jambes. On a beau dire que " C'est comme le vélo, ça ne s'oublie jamais ", j'ai quand même l'impression d'apprendre à marcher comme si je ne l'avais jamais fait auparavant. J'arrive enfin au bout de ce petit couloir après ce qu'il m'a semblé une éternité et Louisa m'applaudit avec un large sourire.

« C'est super ! Vous... Tu as fais d'énorme progrès !

- Tu penses que je peux essayer sans les barrières ?

- C'est risqué... mais ça se tente. »

Ce que j'aime chez elle, c'est que même si je lui propose des plans un peu extravagants, elle m'en fais toujours la remarque mais sans refuser pour autant. En fait, j'ai compris que souvent elle a eu la même idée, mais elle ne m'impose pas les choses, elle me laisse prendre confiance et m'exprimer. J'avoue que je réagis mieux si l'idée vient de moi (même si elle m'a parfois été soufflée) que si on me donne des ordres directs. Finalement,j'ai peut-être un problème avec la hiérarchie ? En tout cas,je préfère mille fois la façon d'être de Louisa que celle de Gabrielle, la deuxième kiné. Louisa ne peut pas travailler sept jours sur sept. Du coup, quand elle n'est pas là, c'est Gabrielle qui est censée prendre le relais. Mais bon, généralement, quand Gabrielle vient, c'est pour faire semblant de bosser et faire les yeux doux à l'infirmier de garde qui passe souvent dans ma chambre.En même temps, c'est vrai qu'Antoine est adorable, et super mignon ce qui ne gâche rien. Il fait régulièrement le tour des chambres pour s'assurer que chaque patient est en bonne santé et ne manque de rien. Alors tu m'étonnes, quand je m'ennuies comme un rat mort et que je vois Gabrielle débouler dans ma chambre à une vitesse éclair, je sais que ce n'est pas pour me proposer sincèrement de faire une partie d'échecs. Non, généralement elle me propose un jeu d'acteur digne des plus grands films hollywoodiens, tout en essayant d'attirer l'attention du bel infirmier. Et les séances de kiné avec elle se font tambour battant. Pas d'encouragement, juste des instructions à suivre. Je n'y arrive pas de suite ? Elle laisse filer et se dépêche de me ramener à ma chambre pour avoir une chance de recroiser le beau gosse.

Louisa m'attrape les deux mains, marchant à reculons et m'obligeant à faire un pas pour me rapprocher d'elle. Au bout de quelques minutes, elle me lâche complètement. Je reste immobile quelques secondes, essayant de garder l'équilibre et pendant un moment ça fonctionne. C'est bête, mais je déborde de fierté.Jusqu'à ce que je décide de vouloir faire un pas en avant et que mes jambes se dérobent. Je m'attends instinctivement à me manger le sol en pleine face mais Louisa me rattrape. On s'échange un regard et j'éclate de rire la première.

« Eh, faut dire ce qui est: c'est un plus gros progrès que l'énorme progrès de tout à l'heure !

- C'est vrai, je pense que tu seras sur pieds bientôt! »

Ses paroles me donnent de l'espoir. En même temps, ça me fait sentir mal parce que j'ai promis à Jimin qu'il pourrait m'aider à marcher un peu. Mais entre ça et la tournée, il ne peut pas abandonner le groupe juste pour me tenir comme un bambin qui apprend à marcher. Je préfère qu'il offre un moment mémorable aux fans plutôt que de perdre du temps à ma rééducation. Et puis comme ça, je pourrais lui faire la surprise à leur prochaine destination en venant sur mes petites jambes. Je ne sais pas si je serais encore capable de courir – au moins de trottiner- mais je pourrais toujours tenter le coup !? Mmm.. Sauf si c'est lui qui court me prendre dans ses bras. Bon, dans tous les cas, je mettrais mon fauteuil roulant au placard et je le ressortirais lorsqu'on sera vieux et plus capables de faire quelque chose par nous même ! En attendant, ce temps d'handicapée est révolu car voilà une jeune Annah Bell capable de marcher et de prouver au monde entier qu'elle ne se laissera plus jamais abattre par quiconque !

Erreur sur la personne ✉✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant