Chapitre 2

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- Bon sang c'est immense ...

Katy est la première à entrer dans l'Asile, je la vois rapidement disparaitre dans l'obscurité. Une fraction de secondes plus tard elle allume sa lampe, ce qui me rassure car cela prouve qu'elle est encore en vie, et s'enfonce plus profondément dans le hall d'entrée.

Effectivement le hall est immense, un immense vide s'élève au dessus de nos têtes jusqu'à ce qui semble être le toit et des promenades le long de ce vide sont adonnées à chaque étages. Ainsi depuis le premier niveau jusqu'au dernier on pourra avoir une vue  sur l'entrée et s'assurer que personne ne nous ait suivi à l'intérieur. Il faut rester prudent car les squatter, vandales ou farceurs adorent apeurer les intrus et les chasser. L'Asile serait un terrain de jeu parfait : on distingue au delà des promenades des dédales de couloirs sombres partant à angles droits et courant dans tout le bâtiment. Si quelqu'un voulait nous poursuivre ici il y aurait toutes les chances qu'on se perde et que son coup réussisse.

Par conséquent avoir une vue prenante sur la porte d'entrée me rassure. Notamment car cet endroit est de loin l'un des plus grands que nous avons visité.

Toutefois si quelque chose se passe ce soir, si on entend des bruits ou si nous sommes témoins de phénomènes étranges il faudra tenter de les démystifier parce que même si nous croyons dur comme fer aux fantômes nous cherchons avant tout à rester honnêtes avec les internautes. Notre but n'est pas d'inventer une activité paranormale là où il n'y en a pas. Notre but est de nous divertir et de divertir en retour, le mensonge paralyse tout échange et cela reviendrait à briser ce lien de confiance qui nous lie à nos abonnés.

Malgré tout l'ambiance est glaciale ici, lourde et inhospitalière. C'est la première fois qu'un lieu me rend si mal à l'aise au point de vouloir fuir. En mon fort intérieur une petite voix me hurle de prendre mes jambes à mon cou tant que je le peux encore.

Cependant puisque je semble être la seule à avoir peur je ne dis rien et je pénètre à mon tour dans le bâtiment.

James se retourne vers moi et s'assure que je vais bien, je vois que ma petite crise l'a inquiété.

- Tu le sens bien ou pas ? Il n'est pas trop tard pour que tu ailles nous attendre dans la voiture.

- Non c'est bon, on a toujours fait nos enquêtes ensemble et il est hors de question que ça change. Ça va mieux ne t'inquiète pas j'avais juste besoin d'air.

Pour appuyer mon propos je souris à pleine dents, à contre Cœur, plus pour essayer de me convaincre que pour lui prouver que c'est le cas.

- Bien alors cours rejoindre Katy parce qu'elle te lance le regard du « bouge ton cul ou je viens te chercher » et tu sais comme moi que ça finit toujours mal pour toi, James explose de rire.

Son rire est communicatif si bien que je le rejoins dans son euphorie.

Finalement je chasse au loin ce sentiment oppressant qui s'est logé dans ma poitrine pour reprendre ma chasse au mystère. Après tout je suis une enquêtrice du paranormal et je ne devrais pas avoir peur d'une vieille bicoque aussi délabrée et hantée soit-elle.

De plus j'ai une philosophie qui m'a permis de garder mon calme plusieurs fois dans des moments critiques : un fantôme ou entité immatérielle n'est pas physique donc elle ne peut pas nous faire de mal à proprement parler. Les esprits maléfiques oui, mais les résidus des âmes des défunts ont toujours un message à faire passer. Par conséquent elles ne peuvent pas nous vouloir de mal physique car elles veulent soit communiquer soit que nous quittions le lieu qu'elles considèrent comme leur. Si on les écoute alors elles nous laissent tranquille.

L'AsileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant