Chapitre 11

87 11 8
                                    



22h05, j'étais en retard. Je poussai la porte du hall et sentis une bouffée d'air frais. L'hiver commençait à se faire sentir. Je m'étais donc habillée d'une jupe en cuir m'arrivant mi-cuisse, des collants noirs ainsi que d'un pull en laine blanc accompagné d'une veste en daim camel et des bottines noires. Je mis deux minutes à atteindre le bar, je poussai la porte et cherchait Ken du regard. Je le vis, au fond de la salle, il portait une fois de plus une casquette noire. Je pus aussi remarquer qu'il n'était pas seul, Deen l'accompagnait. Évidemment, comment avais-je pu penser qu'il voudrait me parler tranquillement seul à seul ? Ken n'avait plus rien à me dire, sinon il m'aurait donner un quelconque signe de vie la semaine dernière. Il tenait juste à aider son pote. J'hésitais à faire demi-tour, faire comme si je n'étais pas venue mais je compris qu'il était trop tard lorsque je sentis le regard de Ken sur moi. Je m'avançais vers leur table et m'assis à côté de Ken, afin d'être éloigné le plus possible de Deen. Même si entre Deen et Ken le choix se résumait à choisir entre la peste et le choléra, enfin bon qu'importe.



- Qu'est ce que vous me voulez. Demandai-je avec une pointe de dégoût dans la voix

- Lola, je tenais vraiment à m'excuser pour ce que j'ai fais, je... Tenta Deen

- Je le sais ça, tu me l'as déjà dis dans la tonne de messages que tu m'as envoyé. Répliquai-je froidement

- Ecoute, je veux vraiment me racheter, je..

-Oh mais regarde c'est Nekfeu ! Entendis-je à ma gauche.



Je détaillais la fille qui venait de le reconnaître, elle devait avoir tout au plus 15 ans. Tout comme sa copine qui l'accompagnait. Elles s'approchèrent, demandèrent un autographe et repartirent s'asseoir.



- Lola, il faut vraiment que...



Il fut une nouvelle fois interrompu par d'autres clients du bar pour une photo, un autographe. Deen me fit signe de me lever et Ken nous imita après avoir pris quelques photos à son tour. Une fois dehors, Deen me dit que cela serait plus facile de parler à son appart, j'acquiesçai à contre cœur en me disant que au moins, après cela, il me lâchera. Du moins, je l'espère. Sur la route j'eus un appel de Zack :



- Oui allo ?

- Tu en mets du temps, belle hirondelle. Dit-il

- Je vais à l'appartement de Deen là, t'as moyen de venir me chercher d'ici une demi-heure ? Demandai-je

- Une demi-heure seulement ? Ça fais court pour une réconciliation sur l'oreiller.

- Tais-toi, on va seulement parler. Dis-je en remarquant que Ken me lançait un léger coup d'œil dans le rétroviseur.

- Très bien, je serais là.



Je raccrochai en soupirant, ça risque d'être long. Une fois arrivé, en sortant de la voiture j'entendis de la musique venant de son immeuble. Ne me dites pas qu'il y a une soirée chez lui là ?



- Il y a une soirée chez moi, mais on ira s'isoler pour parler. M'expliqua-t-il

Et bien si, il y avait effectivement une soirée chez lui. Je me contentai juste de hocher la tête pour toute réponse. Une fois arrivé sur le palier, j'entrai derrière lui, Ken m'imita. Un homme au teint basané se dirigea vers nous, je le reconnus directement. C'est Sneazzy.

- Ah bah enfin tu nous emmène ta belle, ça a l'air d'aller mieux entre vous. Dit-il en passant un bras autour de mon épaule.



J'étais très gênée puisque au contraire, rien n'allait. Et cela n'était pas prêt de changer. Il m'emmena avec lui dans le salon, où je pus voir Mekra, Framal, Doums, Eff Gee, Flav et d'autres que je ne reconnaissais pas.

- Regardez qui Deen nous emmène, Lola. Dit-il un grand sourire aux lèvres.



Je partis donc dire bonjour à tout ceux qui étaient présents, je m'apprêtais à donner deux tapes dans la main de Doums mais au lieu de ça, il me donna l'accolade et me proposa de l'accompagner sur le balcon fumer. Je regardais derrière moi et ne vis ni Deen ni Ken. J'acceptais donc de suivre Doums. Une fois sur le balcon, tandis que j'allumais ma cigarette il alluma son joint.



- J'suis désolé pour le bordel qu'on a foutu, j'pensais pas que t'en prendrais autant dans la gueule, Ken m'a parlé du merdier qui se trame sur toi avec les médias. M'expliqua-t-il



Ken lui en a parlé ?



- T'en fais pas, ce qui est fait est fait, et puis les médias finiront par se calmer.

- Ken t'a dis quoi au juste ? Questionnai-je

- Et pour Deen ? T'as pas l'air de penser que pour son cas « ce qui est fait est fait », Ken m'a dit qu'on avait merdé parce qu'au final, c'est toi qui te prenait tout pour nos conneries.



Ken se soucie de ce qu'il m'arrive ? C'est nouveau ça. Pensais-je



- Deen, c'est différent, je lui avais dit que je ne voulais pas de casse, il m'a mentit de A à Z. Ce que je ne cautionne pas ici, c'est le mensonge. Et pour ce qu'à dit Ken, ça finira bien par se calmer. Affirmai-je

- J'te comprends, au départ j'pensais que t'étais en colère contre nous tous, vu comment tu te comportes avec Nek qui n'a rien fais mais là j'crois voir que c'est beaucoup plus personnel.

- Non pas du tout, c'est Deen qui a merdé, Ouais Ken c'est autre chose on va dire. M'expliquai-je

- Joue pas sur deux tableaux Lolita, c'est mauvais tout ça. Dit-il en jetant son joint.

- Qu'est ce que tu veux dire, ton pote j'peux pas me le voir, et c'est Lo...

- Lola je sais, mais pour moi tu seras Lolita, et tant mieux si tu peux pas te le voir comme tu dis, parce des filles qui ont souffert parce qu'elle se sont attachés au Fennek j'en ai vu plus d'une. Me coupa-t-il

- T'en fais pas, ça risque pas de m'arriver. Assurai-je

- J'espère bien Lolita. Dit-il en rentrant dans le salon.




Je regardais la vue, pour la deuxième fois depuis ce balcon. Qu'est ce que j'aimerai vivre avec cette vue, me poser sur mon balcon à pas d'heure et contempler Paris, chaque jour. Je repensais à ce qu'avait dit Doums. Ken, bourreau des cœurs, pourquoi est ce que ça ne m'étonne même pas ? Ça colle tout à fait avec le personnage. Mais qu'il puisse penser que moi je puisse aimer un gars comme lui ? Impossible. Rien qu'en tant que pote ça me semble compliqué, mais l'aimer ? Je ne pourrais pas, son arrogance me sortirait par les yeux, tout comme le fait qu'il se donne un genre, comme s'il s'en foutait de tout ce qu'il l'entoure et sa froideur qu'il arbore comme une seconde peau. Ce n'est pas envisageable, je ne sais même pas pourquoi l'idée me traverse l'esprit.

J'entendis la porte fenêtre s'ouvrir, je me retournai et le vis. Ken. Il s'accouda au balcon et regarda au loin, devant lui.



- Comment tu t'y es prise pour m'éviter un procès ? Me demanda-t-il

- N'exagère rien, je t'ai seulement éviter une plainte.

- Qui m'aurait conduit à un procès, alors ?

- Je lui ai dit que s'il déposait une plainte contre toi, je le ferais aussi contre lui. Certes j'aurais perdu ce procès, lui et moi le savions mais il n'avait pas besoin d'un scandale supplémentaire. Expliquai-je

- Je vois.

- Je sais que on ne s'entend pas toi et moi, mais je tenais à te remercier d'être intervenu. Dis-je

- Je ne l'aurais jamais laissé te faire quoi que ce soit, on ne traite pas une femme de cette façon.

- Mais faire du mal à une femme en l'utilisant comme un vulgaire objet c'est une façon de traiter une femme ?



Je regrettais immédiatement les mots qui venaient de sortir de ma bouche, je ne sais même pas pourquoi je venais de dire ça. Mais c'est trop tard, il m'avait entendu. Il se mit face à moi et me regarda, son regard était perçant. Comme s'il cherchait à savoir ce que je pensais, là tout de suite.



- Je ne leur ai jamais rien promis, à ces filles là. Dit-il en s'approchant de moi.

Il continuait de s'approcher de plus en plus, tout en continuant de me regarder. Je reculais afin de l'éviter mais mon dos tapa contre la rambarde. Il s'approcha jusqu'à ce que son torse frôle le mien, il me surplombait de toute sa hauteur. Je fuyais son regard mais je sentais qu'il me regardait. J'étais en proie à des bouffées de chaleur mais je tentais de garder mon calme. Il se pencha et murmura à mon oreille tandis qu'une vague de frisson s'emparait de moi :



- Et je ne compte jamais rien leur promettre.




Il recula tout en me regardant dans les yeux, et détacha son regard de moi seulement lorsqu'il passa la porte fenêtre. Je m'autorisais à soupirer une fois avoir entendu la porte fenêtre claquer. Qu'est ce qu'il venait de m'arriver ?







Helloooo, voici le chapitre 11, en espérant qu'il vous plaira:))

LiarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant