À peine deux secondes après, Deen passa la porte fenêtre. Génial, j'avais besoin de tout sauf de ça.
- Lola, je m'en veux tellement, j'aurais pas dû. Honnêtement...
- Bon, Deen on peut pas remettre cette discussion à plus tard ? Le coupais-je
- Lola, tu ne peux pas me fuir éternellement...
- Je ne te fuis pas, j'ai juste pas la tête à ça, là tout de suite. Dis-je en le poussant légèrement afin de rentrer dans l'appartement.
J'eus le temps de voir Ken, dans le salon, une cigarette entre ses lèvres. Il me fixait une fois de plus. Je tournai la tête et me dirigeai vers la sortie, je n'avais pas le temps pour ses jeux puérils. C'est seulement en passant la porte d'entrée que j'entendis Deen appeler Ken. Je savais que Deen ne comprendrait pas mon comportement et je savais aussi que Ken ne dirait jamais ce qui m'avait rendue comme ça. Deen en voudrait à Ken et une fois de plus, il ne le comprendrait pas, tout comme moi. D'ailleurs je ne me comprenais pas moi même. Je le hais, comment avais-je pu réagir de cette manière ? Je le vois d'ici, avec son air suffisant. Il a réussi son coup, il vient de voir que je pouvais être vulnérable face à lui. Cela n'est pas près de se reproduire. J'en suis persuadée.
Je poussai la porte du hall et n'y vit pas Zack, il devait avoir du retard. Je m'allumais une cigarette et l'attendis.
Cela fais trois jours que je n'ai pas vu ni Deen, ni Ken. Honnêtement cela me fait le plus grand bien. J'ai commencé à travailler et tout se passe à merveille. Le patron à l'air de m'apprécier et mis à part certains clients qui me reconnaissent et me toisent afin de me rappeler que je ne suis plus aussi riche qu'eux, tout se passe bien. Je m'entends assez bien avec une de mes collègues. Elle s'appelle Alice et vit, elle aussi, dans le 16 ème. Elle travaille à mis-temps afin de payer son studio puisqu'elle est en fac de médecine. Chose pour laquelle je l'admire étant donné que j'en aurais été incapable au vu de mes 4 de moyennes en maths au lycée. A contrario, j'aurais adoré faire une fac de droit mais mon père n'a pas jugé ça utile car il pensait que je n'aurais jamais à travailler de ma vie. Persuadé que j'épouserais un député où je ne sais quel ministre. De toute évidence, il avait tort.
Je me dirigeais vers le magasin, il était situé à quelques rues de chez moi. Il faisait beau pour un début de novembre, le soleil était au rendez vous. Une fois arrivée, je poussai la porte et découvrit Alice à la caisse qui me fit un signe de la main. Elle était occupée avec une cliente. J'allais directement dans la réserve afin d'y déposer ma veste et je repartis dans le magasin afin de me mettre au travail. Je vis une femme d'une cinquantaine d'années regarder les mocassins pour homme. Je me dirigeai donc vers elle.
- Bonjour madame, puis-je vous conseillez ? Demandai-je
- Bonjour, oui bien sûr, je cherche une paire de mocassin pour mon fils qui ne devrait pas tarder à arriver d'ailleurs. M'informa-t-elle
- Très bien, vous avez une idée de la couleur, du modèle ?
- Noirs et très simples, c'est pour son premier dîner d'affaire.
- Alors pour cela, je peux vous proposez cette paire ci, elle est fabriqué avec du cuir italien très solide et très souple. La chaussure en elle-même peut être portée pour tout types d'occasions puisque elle n'a aucun motif ce qui lui donne un aspect classe. Dis-je en lui tendant la paire.
- Très bien, et lorsque vous me dîtes que c'est du cuir, les semelles intérieur et extérieur le sont aussi ?
- Cela va de soit, la chaussure est intégralement composé de cuir. Et bien dans ce cas, je vous les prends. Tant pis si elles ne plaisent pas à mon fils, il n'avait qu'à être à l'heure. Ria-t-elleJ'acquiesçai poliment afin de feindre que j'étais d'accord avec elle tout en lui demandant la pointure de son fils. Je partis dans la réserve chercher la paire de mocassins en 43. Une fois la boîte en main, je sortis de la réserve et la, je le vis. Le fils de cette femme n'était autre que Chad. Génial, je n'aurais pas pu rêver mieux. Quoique, je ferais mieux de ne pas me plaindre, ça aurait pu tout aussi bien être la mère de Deen ou pire, celle de Ken. Je fis mine de rien, comme ci, je ne l'avais pas reconnu et les rejoignis en caisse. Mais c'était raté, lui m'avait reconnu. Étrangement, il ne me dit rien. Pour mon plus grand plaisir, c'est alors avec mon plus grand sourire que je procédai à l'encaissement. Cela fini, je leur souhaitai une excellente journée et rejoignis mon patron au fond de la boutique qui me faisait un signe, il me dit :
- Bravo, tu viens d'encaisser un des modèles les plus chers de la boutique, c'est le metier qui rentre.
- Oui je commence à m'y faire de plus en plus, et puis je sais reconnaître un client potentiel. Riais-je
- Je crois aussi que le client potentiel sait reconnaître une jolie fille. Ironisa-t-il
Je ne compris pas toute suite, mais lorsque je vis Chad pousser la porte du magasin, il ne m'en fallait pas plus. Il se dirigea vers moi tandis que le patron, Marc, s'éclipsait. Avec un peu de chance, il voudra échanger ses mocassins puisqu'il ne les a même pas choisis.
- Tu as bon goût, je n'aurais pas mieux choisi moi même. M'avoua-t-il
Et merde, de toute évidence, il n'était pas là pour des chaussures.
- Merci, j'ai conseillé ta mère du mieux que je pouvais.
- Et bien t'as fais du très bon travail, mais tu te doutes sûrement que je ne suis pas là que pour te féliciter, je me demandai si tu étais libre ce soir ?
- Euh non, pas.. pas vraiment. Mentis-je sur un ton qui portait à confusion
- Vraiment ?
- Non, c'est juste que je sors d'une relation compliquée et je n'ai pas réellement la tête a sortir ce soir. Mentis-je une fois de plus
- Je comprends, et bien écoute, si jamais tu changes d'avis, tu sais où me trouver. Me dit-il, l'air déçu.
En y repensant, j'aurais pu accepter, Chad est très séduisant mais je n'avais pas menti sur le fait que je n'avais pas la tête à ça.
Le reste de la journée se passa tranquillement, je n'eus pas à faire face à des clients désagréables donc que demander de plus ? Je quittai le travail à 18 heures. Un fois rentrée à l'appartement je commençai à me cuire des pâtes lorsque je reçu un message d'un numéro inconnu.
De inconnu
« Yo Lolita, Tu passes à l'appart ce soir ? »
Évidemment, c'était Doums. Je renommais donc son contact.
A Doums
« Yo Doums, j'aurais bien aimé mais j'ai pas forcément envie de voir Deen »
Et Ken aussi, pensai-je.
De Doums
« Il est pas là, y a personne ce soir, ils sortent tous. »
A Doums
« Et pourquoi, toi tu ne sors pas ? »
De Doums
« J'me suis pété la cheville, tu me vois aller en boite comme ça ? Allez ramène toi, j't'attends à l'appart pour minuit. »
Je ne pus m'empêcher de lâcher un léger rire face à son message. Je savais ce que j'allais faire ce soir.
A 23h45 je pris un Uber afin qu'il m'amène dans le 16ème. Une fois arrivée je me rendis à l'appartement de Deen et frappai. J'entendis un « Entre ! ». C'est alors ce que je fis. Il y avait effectivement personne mis à part Doums assis dans le canapé, la cheville dans le plâtre, posée sur un coussin.
- Tu te moques de moi, c'est ça que t'appelles une cheville cassée ? M'exclamai-je
- Ouais bah je sais pas si c'est cassé mais ça fait mal en tout cas. M'avoua-t-il
Je ne pus m'empêcher de rire et allai lui chercher de la glace parce que évidemment, cet idiot n'y avait même pensé. Une fois revenue, je la déposais sur sa cheville et lui dit de ne plus bouger. Ce qui le fit broncher.- Bon alors, que me vaut l'honneur d'être en compagnie du célèbre Doums ce soir ? Demandai-je
- Tout d'abord, j't'aime bien et faut que t'arranges le bordel qu'il se passe entre Ken et Deen parce que là, c'est plus possible du tout. M'avoua-t-il
- Qu'est ce que tu veux dire par là ?
- Ils s'adressent même plus un mot depuis l'autre soir là, j'te jure ça rend ouf.
- Développe. Dis-je
- Bah quand t'es partie, Deen a gueulé sur Ken en lui disant de s'occuper de ses affaires, sûrement parce qu'après ta conversation avec Ken t'es partie sans rien dire à personne.
- Il s'est rien passé Doums, qu'importe ce que t'as raconté Ken...
- Ah mais t'inquiète, j'te crois, j'voulais juste avoir confirmation. Mais en tout cas, après ça, Ken lui a dit que tu valait pas le coup et que t'étais bah euh...
- Que j'étais ?
- J'pense pas que c'est une bonne idée que j'te le dise... M'avoua-t-il
- Doums t'as commencé ta phrase tu finis.
- Bah que t'étais une... une pute. Confessa-t-il
Au même moment, la porte d'entrée claqua. C'était Ken. Il se pointa comme une fleur. Je ne sais pas à quoi il s'attendait en me trouvant là, mais sûrement pas à ce qui allait suivre.
Et voici le chapitre 12, j'espère qu'il vous plaira:)
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Liars
RomanceIl ne connaissait rien au monde des strasses et des paillettes. Il vivait pour sa passion, le rap. Le succès l'effrayait plus qu'il ne le laisse croire. Elle a vécu dans le luxe dès son plus jeune âge, habitué à la presse à scandale, elle tente de...