Classico I

Chapitre TROIS

Mercredi 28 février 2018.
Paola García.

Mon billet en mains, je monte les gradins à la recherche de ma place. J'aperçois déjà les joueurs s'entraîner sur le terrain. Adil me fait un rapide signe, et je lui réponds par un sourire. Je n'ai pas encore vu Kylian, mais ça ne devrait plus tarder je pense. De toute façon, j'irai le voir à la fin du match.

Assise aux côtés de ma belle-mère, on regarde le match. C'est un début assez mouvementé, et rythmé par les fautes des deux équipes. Certains jouent plus l'homme que le ballon même.

Adil me parait distrait dans ce match. Il n'a pas l'air au meilleur de sa forme. J'irai le voir après, pour savoir ce qu'il se passe.

Je vois Kylian tomber, juste devant moi, et l'arbitre siffler. Il finit par se relever, mais il ne tient pas bien sûr ses jambes. Il a du morfler sur ce coup là. Tiens bon, il ne te reste que quelques minutes avant la fin de la première mi temps.

A la reprise, Kylian n'est plus la. Je m'inquiète quand même un petit peu. Il a eu mal à ce point ? Je devrais peut être lui envoyer un message. Non, en fait ce n'est pas préférable. Je lui parlerais directement après. En plus je ne sais pas si il a son téléphone sur lui.

Le match est officiellement fini, et mon père rage déjà. Je descends pour aller le voir, mais quand je vois comme il est énervé, je préfère changer de direction, et me pointe devant Adil.

Adil : Petit pirate !
Paola : Oh non c'est pas vrai... tu recommences avec ce surnom.
Adil : Ouais j'aime bien. Et toi aussi.
Paola : J'avais 10 ans à l'époque.
Adil : Le bon vieux temps.
Paola : Ça va, tu n'as pas l'air trop dégoûté d'avoir perdu.
Adil : Oh tu sais... si je commence à être dégoûté après toutes nos défaites je n'ai pas fini. Bien sûr je ne saute pas de joie, mais bon... On ne peut pas toujours gagner.
Paola : J'aime cet état d'esprit.
Adil : Bon, du coup, dis moi. C'est qui ce garçon que tu aimes bien ?
Paola : Pardon ?
Adil : Ce que tu m'as dis au téléphone.
Paola : Ah oui...

Je vois Kylian passer, s'apprêtant à rejoindre les vestiaires parisiens. Je regarde à nouveau Adil, hésitant à partir. Mais mon père est toujours dans la pièce, et si il me voit aller parler à Kylian, c'est clair que là sa colère sera encore plus grande.

Paola : Je ne peux pas t'en parler pour le moment...
Adil : Pourquoi ??
Paola : Tu le connais. Et il n'y a rien entre nous. Pour tout te dire on s'est vu 2 fois et on s'est parlé 3 fois seulement.
Adil : Je vois. Mais des qu'il y a du nouveau je veux être le premier au courant.
Paola : Bah bien sûr ! Bon allez va te changer tu pues.
Adil : A toute.

Je reste là, attendant que les joueurs de l'équipe de mon père rentrent tous. Je devrais avoir rejoins ma famille, mais je veux vraiment parler à Kylian. Je lui envoie donc un message, et deux minutes plus tard il passe sa tête par la porte.

Kylian : Qu'est-ce qu'il y a ?
Paola : Bah je voulais qu'on se parle. Ça va ?
Kylian : Ouais.
Paola : Tu m'as inquiété tout à l'heure. Ça va mieux ?
Kylian : Ouais.
Paola : Qu'est-ce que tu as ?
Kylian : De ?
Paola : Bah je ne sais pas, tu voulais me voir et maintenant tu n'as pas l'air content que je sois là.
Kylian : Oui je voulais te voir, mais on a jamais dis que c'était aujourd'hui qu'on devait se voir. En même temps on a prévu aucun rendez-vous.
Paola : C'est donc ça. C'est parce que je ne t'ai envoyé aucun message ?
Kylian : Non mais je comprends, t'étais occupée 5 minutes.
Paola : J'ai voulu t'en envoyer un après. Mais comme tu n'as pas aimé la photo avec Adil et l'autre avec mon pote je me suis dis que t'étais plus sur Instagram. Je ne voulais pas me prendre de vent.
Kylian : Je n'ai pas aimé la photo parce qu'il y avait le match aujourd'hui. Et que si je commence à aimer tes photos on va se poser des questions. J'ai fais ça pour que tu n'ai aucuns problème.
Paola : Oh désolé... Je ne savais pas...
Kylian : Ce n'est rien, t'inquiète. Bon, tu as mangé ?
Paola : Non, pas encore.
Kylian : Et tu es attendue ?
Paola : Pas à ce que je sache.
Kylian : Dans ce cas, on se rejoint dehors pour aller manger à deux ?
Paola : Ça marche. Il faut juste que j'aille voir mon père, je ne lui ai pas encore parlé.
Kylian : Je serais dehors. A toute.