Classico I

Chapitre TRENTE-ET-UN

Jeudi 5 juillet 2018.
Paola Garcia.

De retour en Russie. J'ai l'impression de passer mon temps dans les avions en ce moment, mais ça me fait plaisir de revoir Kylian, même si ça ne sera que pour quelques minutes.

Avec Léna, on a décidé de se reposer, et se coucher tôt ce soir. Étant donné qu'il y a le match demain après-midi, et qu'on repart dans la nuit on ne risque pas de dormir beaucoup. J'ai vraiment hâte d'être demain, et voir comment les bleus vont se débrouiller face à l'Uruguay, ça promet d'être un match vraiment intéressant. Tellement que même mon père a fait le déplacement, mais cette fois mes soeurs ne l'ont pas suivis. Il vient juste en amoureux avec Francesca. Du coup, on sera pas mal pour soutenir Kylian dans les gradins, entre sa famille et la mienne.

Mais j'ai quand même un peu peur qu'on finisse par repérer que je suis là pour Kylian. Même si je ne porte pas de maillot floqué à son nom, je suis toujours assise à côté de son père, et les journalistes ont commencé à diffuser des photos. Même si pour l'instant ils disent juste que je suis là pour Adil, comme ils connaissent notre très grande amitié, je ne voudrais pas que ça change, donc à moi d'être prudente.

Vendredi 6 juillet 2018.

Assise dans les gradins de  Nijni Novgorod, je fixe la pelouse, attendant l'arrivée de nos joueurs. Ma soeur étant partie chercher des boissons, et le reste de la famille n'étant pas encore arrivé, je me sens légèrement seule.

Wilfried : Voilà ma belle fille adorée !
Paola : Oh Wil ! Comment tu vas ?? Salut Jirès !
Wilfried : Ca va, ça va. Prête à voir un match de qualité ?
Paola : Plus que jamais ! J'espère qu'ils vont gagner !
Jirès : Ils ont intérêt ! On veut qu'ils nous ramènent la coupe à la maison !
Paola : Mais c'est clair !
Jirès : Alors, ça s'est bien passé à Istra avec Kylian ?
Paola : Ouais, il m'a fait visiter, ils sont bien installés là-bas. Dans les meilleurs conditions possibles pour aller loin dans cette compétition !
Wilfried : En même temps, il faut le confort maximal pour les pousser jusqu'en haut.
Paola : Oui, et puis surtout ils sont tous bonne ambiance. On a partagé un petit moment tous ensembles, avec les femmes des joueurs et tout, et franchement, on a trop bien rigolé. Les joueurs m'ont tout de suite intégrés, et ils me parlaient comme si on se connaissait depuis toujours, donc c'est cool pour eux d'évoluer dans un bon climat d'entente.

Il allait me poser une question, mais on est coupés par ma sur qui arrive les bras chargés, et mon père qui la suit. Je les salue, avant qu'ils ne prennent tous leur place pour regarder le spectacle. Je vois enfin l'homme qui partage ma vie apparaître sur le terrain, avec ses coéquipiers. Le voir me fait chaud au coeur, parce qu'il me manque quand même beaucoup lui.

Léna : Bon, allez les bleus alors !
Paola : Ouais ! Allez Kylian, Presko, Dilou, Flo et tous les autres !

Les garçons se débrouillent bien, sans vrais accros. A part le moment où Kylian a contesté et que ça a faillit tourner en bagarre générale sur le terrain. Je suis fière qu'ils aient gagnés. Notre équipe passe donc en demi finale, ce qui signifie que tout est possible maintenant ! J'aimerai bien que Neymar gagne avec son équipe ce soir, comme ça, les deux amis s'affronteront, ce qui serait un bon match. Espérons juste qu'ils seront aussi forts.

Avec Wilfried, Jirès et Léna, on se dirige immédiatement vers la salle où l'on va être accueillis pour voir les joueurs. Le coach a accepté que les joueurs voient leurs proches quelques minutes.

Je suis toute excitée à l'idée de le revoir. Depuis qu'on se connait, on a jamais été séparé aussi longtemps. En fait, à part la fois où je suis partie à Marseille, on ne passait pas deux jours sans se voir. Donc forcément, là ça dure depuis juin, donc je me sens seule. Et puis, en plus, je suis chez lui, mais sans lui, donc c'est encore pire.