Chapitre 1

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À mon réveil, je sens l'odeur du pain qu'on vient de mettre au four. Ce qui veut dire que maman est déjà debout, et qu'elle va être furieuse contre moi. Je me lève en position assise. Trop vite. Je suis aveuglé pendant quelques secondes, le temps de m'habituer à la noirceur de la chambre.

Je tends l'oreille. J'entends papa et maman qui se disputent encore. Sûrement à mon propos d'ailleurs, vu les termes que maman utilise.

-Tu ne vois donc pas que ce fainéant n'apporte rien d'autre que du retard à la boulangerie ? S'énerve ma mère.

-Ce n'est pas parce qu'il prend son temps qu'il est bon à rien ! Hurle mon père à son tour.

Génial ! Une engueulade le jour de la moisson. Je ferais bien de me lever d'ailleurs. On sera débordés ce soir, alors que les chanceux fêterons une année encore avec leur enfant et que deux familles ne veilleront pas tard la perte imminente du leur. Parce que la Moisson, ici, c'est une épreuve que quiconque souhaite éviter. En faite, ce qu'on veut vraiment éviter, c'est d'envoyer son propre enfant à l'abattoir. Les termes sont différents au Capitole. Là-bas, c'est un jeu de précipiter 24 enfants dans une arène pour qu'ils s'entre-tuent. C'est le parfait exemple qu'il y a un monde entre nous et les gens du Capitole. On dirait des univers différents.

C'est aujourd'hui que ça se passe. À une heure, tout le monde est sur la grand-place, au pied de l'hôtel de justice.

Le silence tombe à mon arrivé dans la cuisine. On me sourit faiblement avant de reprendre les activités personnelles. Mes frères sont déjà habillés pour la moisson. Seul Ankey peut encore participer aux Hunger Games puisqu'il a 18 ans. Cette année est sa dernière. Heureusement puisque c'est lui le plus efficace à la boulangerie. Kendall, lui est âgé de 19 ans. Il est donc trop vieux pour les jeux, puisqu'on y pige les jeunes de 12 à 18. Il vient quand même assister à la pige. Pour nous supporter, moi et Ankey, mais surtout parce que c'est congé pour l'occasion à la mine et que maman l'oblige à venir.

Kendall travaille à la mine depuis qu'il a quitté la demeure familiale. C'est à la Veine qu'il a trouvé foyer avec sa nouvelle fiancée. Comme il habite loin pour venir à la boulangerie tous les matins, il a trouvé un nouveau travail : La mine.

Je n'aime pas trop l'idée d'avoir mon frère gobé par les sols boueux. Mais il ferait tout pour sa fiancée. Il a donc toutes mes félicitations.

Comme il reste encore du temps avant une heure, je sors pour faire un tour à la boulangerie comme j'ai coutume de le faire chaque année le jour de la Moisson. Parce qu'on ne parle que de ça, à la maison. Ça me rend malade de ne penser qu'à ça juste avant le grand évènement. Ce n'est pas comme si on était surs de tous y passer. Mais si on se gave des commentaires de tous, on dirait que nous somme près de cinq milles enfants qu'on va mettre dans une casserole tous en même temps qu'on donnera ensuite comme cadeau d'hôtesse au président Snow, le président de Panem lui-même. Quoiqu'au final, ça donnera exactement le même résultat.

On nous a souvent dit, à l'école que si nous en sommes ici aujourd'hui, c'est parce que nos ancêtres on eu la brillante idée d'inventer des armes de guerre capable de détruire la planète. Que les catastrophes ont remué ciel et Terre et ont tué plus du deux tiers de la population mondiale. Mais même après ça, nous trouvons encore les moyens de se battre, de créer des armes encore et encore pour finir par s'éliminer les uns après les autres jusqu'à ce qu'il ne reste que les ruines fumantes de la terre, laisser pour une espèce qui mérite vraiment notre place.

Le Capitole trône Panem. Et il nous oblige depuis 74 années à donner en sacrifice 24 enfants par an, dont un seul revient. Tout ça pour nous rappeler que nous avons combattus, que nous nous sommes rebellés contre lui et que nous lui devons gratitude. Pour nous le prouver, il a ratissé le district Treize et nous rie au nez en nous prenant nos enfants. Sachant très bien que si nous levons le doigt pour nous interposer, on nous exécute publiquement, ou bien on rase notre district. Ils ont l'embarras du choix.

Hunger Games - Peeta MellarkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant