Chapitre 4

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Deux pacificateurs me guident vers une salle à l'intérieur de l'hôtel de justice. Je reste debout devant la porte, observant les moindres détails de la pièce, comme j'ai habitude de la faire. Le plancher est recouvert de lattes de bois foncées, s'agençant parfaitement avec la couleur pourpre des rideaux. Un canapé trône seul au centre de l'endroit, drapé d'un voile de velours rouge. Les murs ont une couleur ivoire, contrastant avec les couleurs foncées du reste de décor.

Je me décide finalement à m'avancer, me permettant à moi-même de m'asseoir sur le sofa. J'ai un peu le cœur ou bord des lèvres, donc je serre mes mains sur mes genoux, m'empêchant ainsi de dégobiller mon maigre repas.

Chaque minute semblent passer comme des heures, si bien que je finis par me demander si ma famille va venir me voir. Je ne me rappelle pas très bien de ce qui se passe après la moisson, si les familles des tribus ont besoin d'attendre. Je deviens seulement paranoïaque; bien sur que ma famille va venir pour me dire au revoir et me souhaiter bonne chance. Reste plus qu'à attendre.

Mon attention se dirige directement sur la porte quand celle-ci grince, annonçant l'arrivée de quelqu'un. Mon cœur palpite et je me lève pour accueillir mon père, ma mère, ainsi que mes deux frères. Nous ne disons pas grand chose jusqu'à ce que maman fonde en larmes dans les bras de papa. Je ne sais que dire de cet action de faiblesse, alors je les encercle tous les deux des mes bras. Le moindre réconfort est accueillit à bras ouverts aujourd'hui.

-La moisson a remis des Tribus intéressants, cette année, commente maman.

-En effet.

Les mots sortent de ma bouche d'un ton un peu plus tranchant que je ne le prévoyais. Je cale mes mains dans mes poches, fixant le plancher ciré.

-Je veux dire, c'est que je crois que cette année sera la bonne, qu'en dis-tu? demande doucement maman en s'adressant a mon père.

Il la regarde d'un air déconfit mais hoche la tête. J'avale ma salive difficilement suite à leur court échange verbale. Si elle croit que j'ai seulement l'ombre d'une chance de m'en sortir, elle se met sérieusement un doigt dans l'œil.

-Ne te laisse pas distancer par les autres, soit futé et, euh...

Je sais qu'elle se perd dans ses mensonges, ce n'est pas moi qui est une chance de m'en sortir. C'est elle.

Papa déploie ses bras pour m'enlacer, puis un pacificateur vient leur dire que leur temps est écoulé. Ils sortent non sans me donner un dernier regard, mais juste avant que la porte se referme, j'entends la voix de maman s'élever.

-C'est une battante, celle-là, marmonne-t-elle.

Ma mâchoire tombe. Celle-là, ce n'est pas de moi qu'elle parlait, j'en étais conscient, mais de l'entendre aussi clairement me glace le sang.

Quelques secondes plus tard, j'entends la porte s'ouvrir en coup de vent et Del entre en trombe dans la pièce. Elle me regarde de ses yeux émeraude submergés de larmes.

-Comment tu te sens?, tente-t-elle.

-Pas trop mal, mentis-je.

Elle me sourit doucement et vient s'asseoir a mon coté sur le canapé ridiculement grand. Je sens que mon amie est tendue, mais qui ne le serait pas?

-Tu sais, quand je disais que je me porterais volontaire pour toi, ce n'était pas parce que je voulais que tu y ailles aujourd'hui, déclare Delly.

-Je ne le planifiais pas non plus, riais-je.

C'est dans les moments comme ceux-ci que je compte chanceux de l'avoir dans ma vie. Parce que même si je vis quelque chose de terrifiant, elle a toujours le mot pour rire, pour me détendre.

Hunger Games - Peeta MellarkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant