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                  PDV de Bachir

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Je suis rentré depuis maintenant un mois, j'ai reçu un accueil digne d'un prince. Quand mes amis me demande comment est Bakel je leur répond que je sais vraiment pas mais que chez moi c'est le meilleur endroit sur terre car pour moi il n'y a pas meilleur endroit que là où on se sent protégé, aimé et où l'on oublie tous ses soucis c'est d'ailleurs pour cela qu'à mon avis d'aucuns se réfugient à l'alcool, d'autres à la cigarettes... Chaque membre de ma famille est une partie dont l'assemblage constitue le bonheur. La famille, avec ses défauts, son passé, même si elle est éloignée, est essentielle à notre équilibre. Elle constitue notre berceau, nos racines, celles qui nous ont permis de grandir.
Je passe beaucoup de temps avec mon père au champs, on s'y rend le matin de bonheur après notre retour de la mosquée pour la prière de fadjr. Mon père est très stricte quand il s'agit de religion, aucune heure ne nous échappe sinon on risque inévitablement de s'attirer ses foudres. Chaque jour après la prière du soir qu'on fait en famille, papa nous relate des parties de la vie du prophète ou il nous explique des passages du saint coran.
Certains soirs, je sors, avec l'accord de mon père, discuter chez mes amis. Un soir alors que je suis de sortie, je reçois un appel, je reconnaît le numéro mais je sais pas à qui il appartient car je l'ai pas enregistré.

-salut Bachir, enfin je t'ai au bout du fil, c'est plus facile de parler à Obama. Me dit une voix de fille

-Désolé mais j'ai pas votre numéro dans mon répertoire.

-C'est Aïcha, on s'était rencontré à la bibliothèque avec Jasmine et on est allé ensemble au resto argentin. Tu t'en rappelles?

-Ah oui Aïcha, oui. J'ai vu tes messages et tes appels mais j'étais pas mal occupé par le travail et avec la famille. Désolé de pas t'avoir rappeler.

-C'est pas grave, t'avais sûrement de bonnes raisons. T'es à Dakar ou ... ? Tu vas bien ? Et ta famille ? Enchaîne t-elle.

-Ho vas y doucement dis je en riant. Non je suis pas à Dakar, oui je vais très bien et toi ? Et oui ma famille va bien merci

-lol, on me dit souvent que je suis pas patient et tout. Tu reviens quand? Jasmine te salue. Dit elle

-On reprend dans 2 semaines donc je viendrais bientôt in sha allah. Elle va bien? Salut la de ma part aussi. Là je suis avec des amis donc je te rappelerai. Bonne nuit Aïcha.

-Ah toi, je comprend pas ta manie de fuir mes discussions, t'as peur de quoi. D'accord bonne nuit Bachir et bien de choses à ta famille.

C'est vrai que j'aime pas trop son style mais j'aime bien sa personnalité, quand elle veut quelque chose elle fait tout pour l'avoir. Mais son amie, cette Jasmine elle est pas sociable et elle ressemble à une fille très arrogante.
Je continue à discuter avec mes amis mais pas trop tard j'aime plus rester loin de la maison très longtemps, je crois que 9 ou 10 mois suffisent largement. Je rentre et je retrouve mon père devant la porte de la maison. Ça m'en rappel des souvenirs, lorsque je fuguais pour aller avec mes amis à une soirée dansante ou trainer avec eux. Quand je rentrais et que je le trouve devant la porte de la maison, c'était pire qu'une catastrophe naturelle. Il me demande de sortir un tabouret et de le rejoindre.

- Tu retourne à Dakar dans quelques jours commence t'il à dire, il y'a une chose dont je voulais qu'on parle mais je voulais pas te tracasser avec ça pendant tes vacances.
Pendant que tu étais à Dakar ta mère et moi n'étions pas tranquilles pas à cause de tes études parce que nous savons ton amour et ton abnégation pour les études, ni par les mauvaises fréquentations parce que nous t'avons inculqué de bonnes valeurs. La seule chose qui nous inquiétait c'est les filles de la capitale. J'y ai assez vécu pour savoir de quoi elles sont capables. Tu es notre unique fils, si aujourd'hui tu succombes à leurs tentations, non seulement tu vas le regretter dans cette vie et dans l'autre, mais tu mettras sur nous une grande honte. On à alors décidé de te trouver une épouse pieuse, très croyante et proche de la famille. J'en ai parlé avec mon cousin Hamidou qui a deux filles magnifiques et très bien éduquées et on est tombé d'accord. Il ne reste plus que tu fasses ton choix.

- Euh papa ... Je sais pas quoi dire... Je crois qu'il est trop tôt pour ce genre de chose je te promet que j'ai ni la tête ni l'envie ni même le temps de m'amouracher ou de me marier. Les filles de Dakar ne m'intéressent vraiment pas, elles n'ont ni pudeur ni ambition. Donc maman et toi pouvez être tranquilles.

- Tu n'es pas le premier et tu seras pas le dernier à tomber sous leur charme. Que tu le veuilles ou non tu as des désirs et des faiblesses, parmi ces faiblesses il y a les plaisirs charnelles.
Mais je comprend ton point de vu, j'en parlerai à ta mère et à ton oncle pour qu'ils attendent que tu sois prêt. De toutes façons sache que j'ai donné ma parole et la tienne par la même occasion à ton oncle pour que tu épouses l'une de ses filles.

- D'accord papa. Bonne nuit je vais me coucher je suis fatigué.
Lui dis-je puis je me lève et vais me coucher.
J'arrête pas de penser à la discussion que j'ai eu avec mon père et ses mots, "te trouver une épouse", résonnent dans ma tête et me font peur. J'avais pas peur de m'engager mais surtout de perdre ma liberté, celle de réaliser mes rêves et aussi de vivre mes folies.
Les jours passent tellement vite quand on est heureux. Demain je retourne à la galère, à la fatigue, au tourment, je retourne à Dakar.
Les séparations furent aussi dures et émouvant que les premières.

Tome 1: Une Aventure ambiguëOù les histoires vivent. Découvrez maintenant