Chapitre 7

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Maria

En me réveillant, je ne reconnus pas cet endroit. Mon cœur battit donc la chamade, de peur d'être chez l'autre fou.

À ces pensées, je paniquais davantage, toujours silencieusement, pour ne pas l'avertir.

Je me levai doucement et sortis de la salle, puis, je descendis les escaliers. Il y avait bizarrement un ascenseur.

Mon cœur s'arrêta quand j'entendis des pas de plus en plus nets, signe que cet inconnu venait vers moi.

Je descendis donc rapidement les escaliers quand j'aperçus pas mal de gens, et reconnus très vite l'enseigne où je travaillais.

Rassurée, je soufflai un bon coup, me détendant automatiquement. Une main se posa sur mon épaule, je me retournai brusquement vers cette personne.

- T'as bien dormi Maria ?

J'étais face à son magnifique sourire, qui propageait automatiquement de la bonne humeur.

À cette phrase, je me rappelai qu'il m'avait proposé de dormir pour récupérer de ces deux nuits fatigantes.

- Oui, merci... vraiment.

- De rien ! Tu sais pas comment c'était compliqué de mentir au patron ! rit-il franchement. La première fois qu'il est venu, j'ai dit que tu était aux toilettes. La deuxième fois, j'ai dit que tu étais partie faire des photocopies car la notre ne fonctionnait plus... Bref, je t'emmène chez toi ?

J'acquiesçai, et nous nous dirigions vers sa voiture, en silence.

Les portières fermées, il démarra.

- Maria... Si t'as besoin de te confier à quelqu'un qui ne te jugera pas, je, j-je suis là... avoua-t-il doucement.

- Merci, c'est gentil...

Il détacha sa main du volant pour la poser sur la mienne et caresser le dos avec son pouce. Je fus surprise par son geste, qui en fin de compte m'apaisait.

- On est arrivés, dit-il enfin en relâchant ma main.

Je souris, et ouvris la portière.

- Si t'as un problème, tu peux m'appeler, à n'importe quelle heure !

Il s'inquiétait beaucoup trop pour moi. C'était à la fois mignon et effrayant.

Je posai ma sacoche à l'entrée et me précipitai vivement vers mon ordinateur. J'avais pour objectif de déménager le plus vite possible, j'en avais marre de le voir chaque soir.

C'était comme une malédiction, comme dans un cauchemar : Il venait toujours me voir, alors que je ne le voulais pour rien au monde.

Prévoyant, il était chez moi vers 6h45 du soir.

- Bonsoir, entama-t-il d'un ton humble.

Comme une routine, j'enfilai ma veste, pris mes clefs et attendis qu'il se décide à sortir pour entrer dans sa voiture et m'emmener dans son endroit bizarre.

Mais cette fois-ci était différente.

- On va changer pour une fois, choisit-il d'un ton courtois.

J'haussai les épaules. Cette vie récente m'épuisait, aussi bien mentalement que physiquement.

Je le suivis sans protester, et on marcha silencieusement dans les rues vides et sombres. Puis, en apercevant une échelle qui faisait tout le long du bâtiment, il décida de la monter.

Je le regardais faire, mais fus vite obligée de l'imiter quand il m'interpella :

- Tu viens ?

J'avais eu une hésitation, et si il me poussait une fois là-haut ? Mais dans tous les cas, si je n'obéissais pas, il m'aurait probablement torturée. Alors, je montai, et une fois à 20 mètres du sol, on s'assit sur le bord du toit, admirant le paysage qui s'offrait à nous, (Si des bâtiments et des lumières étaient considérés comme un paysage...)

Bizarrement, il posa son bras autour de mes épaules, et me chuchota à l'oreille :

- T'es encore plus belle dans les pénombres.

- Parce qu'on me voit pas ? rétorquai-je, me faisant rire intérieurement.

- Parce que tu parais diabolique.

Sa réponse me fit frémir. Il aimait les personnes diaboliques ? Décidément, il avait vraiment un problème. Mais je ne répondis rien, parce que malgré sa gentillesse, il était capable de tout.

- N'aies pas peur de moi, je sais que m'avoir vu tuer cet homme te fait douter. Mais je suis une bonne personne, admit-il.

En plus d'être flippant, lisait-il dans les pensées ?

Je tournai alors ma tête vers lui, et il en fit de même. Je sentis son souffle cogner mes lèvres, et la brise balayer mes cheveux.

Il s'avança doucement, et ses lèvres atterrirent sur les miennes, puis il intensifia le baiser, jusqu'à ce que je décide de le rompre.

- Non, on peut pas. Je ne connais rien sur toi, ou sur ce qui t'entoure. Et tu me fais plus peur qu'autre chose je...

Il me coupa en me r'embrassant une seconde fois, ses mains sur mes hanches.

- Que veux-tu savoir ? souffla-t-il sur mes lèvres.

- Ton nom de famille par exemple ?

- Leach Mackjosin.

- Ton travail... ?

Il soupira, comme s'il ne pouvait pas y répondre.

- Ça ne te mènera à rien de savoir ça...

- Bien sûr que si, répliquai-je d'un ton évident.

- Donc ça ne peut pas marcher entre nous, tu as raison.

6h57 [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant