Chapitre 20

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J'avais eu rendez-vous avec un tueur en série qui était enfermé depuis quelques temps. J'étais avec un autre criminologue, ça m'avait rassurée de ne pas savoir Michael à mes côtés. Mais comme on dit, la tranquillité ne dure pas.

En effet, il était devant ma porte à vingt-trois heures, à toquer comme un malade. Le bruit brut du poing contre la porte raisonnait jusque dans mon ventre et soudain, j'eus un mal constant à l'idée de lui faire face.

- Salut.

- Oh.

C'était en fait Leach. J'aurais tout de même préféré Michael.

Il sortit son téléphone pour passer un appel comme souvent.

- Ouais, tu veux quoi ? Ok, mets les memb... Fin, t'as compris. À toute.

Il le rangea sous mon regard pesant.

- Je t'ai dit de ne plus revenir, me montrai-je sévère. Enfin du moins j'essayais.

Avant qu'il ne soit là, je cherchais des preuves les concernant pour peut-être enfin comprendre ma situation. En pensant à Leach, je ne pouvais m'empêcher d'avoir peur et de ressentir de l'anxiété. Je marchais d'un pas décidé vers ma paperasse afin de la ranger avant qu'il ne voit toutes ces spéculations. Mais en vain puisqu'il était déjà derrière moi et prononça :

- Tu ne veux pas de moi ici mais tu fais des recherches sur moi. Je te manque à ce point et tu n'oses l'avouer ?

Son air prétentieux m'écœurait.

- Je n'ai toujours pas ton vrai prénom, lancai-je bras croisés en tentant d'avoir l'air sereine, même si c'était tout le contraire.

- Leach est mon vrai prénom, c'est la pure vérité. Cesse de théoriser dans ton coin, soufla-t-il.

Il était clair que ça ne serait pas avec lui que j'allais avoir de vraies réponses. Je devais directement aller voir Michael qui se montrerait probablement plus coopératif.

~

Comme prévu, le lendemain après le travail j'étais chez lui. J'avais prétexté vouloir lui parler de nous deux. C'est pourquoi je me retrouvais face à lui, autour de la table. Il me fixait en attendant que je ne parle, chose que je ne faisais pas. Mais il le fallait, alors j'entamai :

- Ok bon euh... hum... J'aimerais avoir le temps de réfléchir à tout ça, de prendre du recul. C'est pour ça que je t'ai quitté et... je pense toujours à toi, si tu veux tout savoir, avouai-je honteusement.

- C'en est de même pour moi. Je n'arrive pas à me dire que c'est terminé. Tu me manques et...

Ses cernes, ses yeux rouges ou sa mine triste ne pouvaient pas le contredire. Ça me touchait mais je tentais de ne rien montrer pour mener à bien mon plan.

- ... Michael. J'aimerais comprendre des choses. Pour dire vrai, si je suis venue ici, c'est pour avoir des réponses. Je ne vais pas passer par quatre chemins en fin de compte.

- Des réponses à quoi ?

Il me fixait les sourcils froncés, cherchant à comprendre mes dires qui étaient probablement incompréhensibles pour le moment.

- Tu sais quoi ? On mange ensemble ce soir et je t'explique.

- Je n'ai pas fait les courses... Je ne mange plus depuis quelques jours à vrai dire...

Ses yeux brillaient se qui se propageait sur moi. Moi aussi je n'étais pas bien depuis notre rupture bien que je ne montrais rien. J'ai fait des crises d'angoisse, il me manquait de plus en plus mais je ne pouvais certainement pas me remettre avec lui. J'étais la clé de notre séparation et je devais éviter de me lancer dans ses bras. Il aurait été malheureux avec moi si ça avait continué ainsi. Leach était la source de ce désarroi.

- Reste ici. Je reviens dans 20 minutes, je vais ramener un fastfood, m'expliqua-t-il.

J'acquiesçai et le suivis du regard jusqu'à ce qu'il ne disparaisse derrière la porte d'entrée.

Une idée vint à moi, je me précipitai alors à l'étage pour aller dans sa chambre pour profiter de son absence.

Je ne savais pas ce que je devais chercher mais je le saurai une fois trouvé. J'ouvris tout ce que je pouvais ouvrir : placards et tiroirs.

Il n'y avait rien, du moins rien qui pouvait me faire avancer dans ma quête. En revanche, en glissant ma main tout en haut de l'armoire où il rangeait ses habits - que j'atteignis grâce à une chaise, - je sentis un objet. Un téléphone.

Mais ce n'était pas n'importe quel téléphone, encore moins celui de Michael, c'était celui de Leach. Mon cœur se serra à cette vue, comment était-ce possible ? Si c'était ce que je pensais, je devais vite quitter cet endroit.

- Qu'est-ce que tu fais dans ma chambre ?

6h57 [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant